Le Gorafi
Publié le 27/10/2015

Un couple trouve miraculeusement un sujet de conversation après 9 ans de vie commune


L’exploit vaut bien qu’on s’y arrête un peu. Hier soir, aux alentours de 21H15, Céline et Jérôme, en couple sous le même toit depuis 2004, ont réussi de manière inattendue à faire survivre leur unionquelques instants de plus. En effet, alors que rien ne les y préparait, les deux conjoints sont parvenus à avoir un bref échange de paroles sur un sujet plutôt commun, repoussant ainsi l’échéance fatidique où plus rien d’autre que la routine ne les unira. Une faible lueur d’espoir qu’ils racontent sans concession. Reportage.

« On pensait pas que ça puisse encore arriver »

Ce sont donc un homme et une femme quelque peu surpris par ce qui leur arrive qui répondent à nos questions. Jamais Céline, 37 ans et Jérôme, 34 ans, n’auraient imaginé que ce soit possible. Interrogés sur cet « accident » comme ils l’appellent, ils racontent : « On était là sur le canapé. On regardait la télé sans se parler. Comme d’hab’ quoi. Et comme d’hab’ on s’ennuyait. Puis là, comme ça, sans réfléchir, j’ai dit à Céline « Et toi t’en penses quoi du mariage pour tous ? ». Là, elle m’a répondu et on en a discuté au moins 10 longues minutes ! » témoigne Jérôme.

Un type de conversation que le couple n’a pas eu depuis plusieurs mois déjà, mettant ainsi entre parenthèses le morne quotidien dans lequel il s’est progressivement enfermé. Mais ce matin, c’est Céline qui semble particulièrement troublée par cet épisode : « On pensait pas que ça puisse encore arriver. A titre personnel, je croyais être arrivée au bout de notre relation. Mais peut-être que c’est pas totalement fini en fait. Je m’interroge… »

Didier Salles est psychothérapeute spécialiste du couple. Pour lui, ce sursaut d’intérêt commun n’est pas si positif qu’il peut le laisser paraître : « C’est un genre de phénomène assez récurrent chez les couples en période d’effondrement. Alors qu’on pense avoir touché le fond et n’avoir plus rien à se dire, un sujet, un thème quelconque ressurgit spontanément et donne ainsi l’illusion que le couple peut encore avoir une chance de survivre. » et le thérapeute de continuer : « C’est généralement le genre d’évènement qui précède la fin définitive du rapport entre les deux partenaires. »

Un petit-déjeuner sous haute pression

Cette conversation plutôt inattendue a certes relancé momentanément les deux tourtereaux mais elle apporte aussi son lot de pression comme l’analyse Didier Salles : « Ils vont probablement passer un petit-déjeuner avec une certaine pression, dans l’attente de voir si l’un des deux amorce une nouvelle conversation comme hier soir ou si c’était simplement une fausse alerte. Mais bon…restons positifs. Peut-être qu’ils auront la présence d’esprit de lancer un débat, même bref, sur leurs préférences respectives en matière de beurre salé ou doux. »

Le Gorafi

Illustration: Istock /  pajson

 

Le Gorafi » est créé en1826 par Jean-René Buissière, journaliste dyslexique. « Le Gorafi » c’est l’assurance d’une information libre et d’une presse vraiment indépendante.  Au fil des années, Le Gorafi est devenu une référence pour des millions de Français qui le plébiscitent pour la qualité et la rigueur de son information de sources contradictoires. 

Partager ce billet :

À voir aussi

Le 4 novembre 2014 à 08:32

Dax : Il perd son portefeuille dans la rue, s'en rend compte, revient sur ses pas et le ramasse

Voilà un fait divers à rebondissements. Fabien, un jeune pâtissier de la commune du sud-ouest s’est retrouvé au centre d’une scène qui aurait pu tourner au drame. Alors qu’il se déplaçait dans l’une des artères de la ville, ce dernier a égaré le portefeuille en cuir où il stockait tous ses papiers. Heureusement, ce dernier a eu la chance de s’apercevoir de la perte avant de récupérer le précieux objet. Récit. Le drame a été frôlé

 Fabien Mori, 27 ans, a bien failli tout perdre hier matin sur le cours du Maréchal Joffre. Alors qu’il se rend au travail, Fabien fait tomber son portefeuille qui se trouvait dans la poche arrière de son jeans. Le Dacquois fait un pas sans s’en rendre compte. Le pire se profile. Mais au bout d’un mètre, le passant prend conscience du bruit de l’objet qui touche le sol : « Je l’ai entendu tomber. J’ai touché ma poche et j’ai senti qu’il n’était plus là. Alors je me suis retourné et je l’ai vu, là, par terre. Ça a été le choc… » nous confie l’intéressé. Il décide alors de revenir en arrière et de se pencher pour récupérer son bien : « J’ai courbé le dos vers l’avant et tendu le bras pour atteindre mon portefeuille. J’ai utilisé mes doigts pour le saisir fermement. Une fois en main je l’ai mis dans la poche intérieure de mon blouson, celle qui a une fermeture éclair. » continue-t-il de nous raconter. Une belle leçon de vie

 Finalement, Fabien aura repris sa route normalement vers une nouvelle journée de travail. Mais cet épisode l’a à jamais changé si l’on en croit son témoignage : « J’ai compris que la vie était courte, que du jour au lendemain on pouvait perdre son portefeuille comme ça, sans en prendre conscience. Moi j’ai eu la chance de m’en sortir mais la vie n’aura plus jamais le même goût. »

Le 6 mai 2014 à 06:26

Trop souriant dans le métro, il finit en garde à vue

Une histoire bien singulière dont se souviendra sans doute pendant longtemps Jean Baptiste Rumelier. Alors qu’il se rendait sur son lieu de travail en métro, il a, à plusieurs reprises esquissé plusieurs sourires envers les autres voyageurs de sa rame.  Il a par ailleurs été plusieurs fois  aimable avec d’autres voyageurs, n’hésitant pas à laisser son siège à une personne âgée. Jugeant son comportement suspect, plusieurs voyageurs ont averti le service de sécurité de la RATP. L’individu a été appréhendé dans le calme. Récit. Comportement suspect Il est à peine dix heures du matin dans cette rame de la ligne 4 lorsque les usagers remarquent le comportement suspect d’un voyageur. Celui-ci vient de laisser, sans préavis, son siège à une personne âgée. Auparavant, l’homme s’est fait plusieurs fois remarquer. Alors qu’il entre dans la rame, il lance un « Bonjour tout le monde » avant d’aller s’asseoir et de s’excuser à plusieurs reprises tandis qu’il bouscule involontairement des usagers. Un peu plus tard, il n’hésite pas à donner son journal gratuit qu’il vient de finir de lire. La tension monte un peu plus dans la rame, quand par inadvertance, une jeune femme lui marche sur les pieds. Alors qu’elle s’excuse, celui-ci répond de manière péremptoire selon les témoignages  « Ce n’est rien du tout, voyons. » C’est alors que tout bascule. Une personne âgée, ayant visiblement du mal à se déplacer pénètre dans la rame. Aussitôt, l’homme se lève et propose à la vieille dame de prendre sa place. Les usagers, inquiets d’un tel comportement, ont alors demandé l’intervention du service de sécurité de la RATP. L’homme a été interpellé à la station suivante et placé en garde à vue. Retour de vacances Interrogé, l’homme a expliqué son comportement par « un reste d’euphorie des vacances » et une volonté de commencer cette rentrée dans la bonne humeur. « J’ai pensé bien faire, je ne voulais pas créer une psychose » a-t-il confessé. Pour la police, la réaction des usagers peut se comprendre: « Dans un contexte marqué par le terrorisme, certains comportements apparaissent plus suspects que d’autres, ce qui permet de rapidement localiser ces individus » saluant aussi la réaction prompte et maîtrisée des usagers.

Le 9 juin 2015 à 08:28

Des scientifiques découvrent que les rayures des zèbres ne sont pas noires, mais blanches

C’est la stupeur dans la communauté scientifique, après la découverte d’un chercheur lituanien qui s’intéressait de près au pelage des zèbres. Le spécialiste en zoologie est parvenu à démontrer que les rayures qui ornent l’animal ne sont pas noires sur fond blanc, mais bien au contraire, blanches sur fond noir. Le chercheur, Irmantas Rajoksis, aura passé plus de deux ans à observer l’animal rayé avant de rendre publiques ses conclusions. « Nous pouvons confirmer à 95% qu’à l’origine, l’animal est bien noir » explique le scientifique. « Les rayures sont donc bien blanches, ajoutées sans doute par pure coquetterie » précise-t-il, en tournant en dérision la théorie d’un de ses confrères qui prétendait que les zèbres étaient des chevaux en pyjama. Irmantas Rajoksis a commenté dans la presse locale les récentes avancées dans ses recherches. Des travaux menés à l’université de Vilnius et rendus difficiles selon lui par le manque de moyens qui l’ont forcé à travailler à partir de clichés photographiques pour mener ses recherches. « Nous avons trop peu de ressources pour nous permettre des observations sur le terrain » explique Maria, une étudiante du professeur. « M. Rakjoksis est sûrement le lituanien qui a mené le plus d’observations de clichés d’animaux » précise-t-elle, admirative. Les travaux d’Irmantas Rajoksis avaient déjà dépassé les frontières de son pays, puisqu’il avait démontré il y a plusieurs années que les poissons clowns n’avaient probablement aucun humour.

Le 26 février 2013 à 08:57

En plein débat à l'Assemblée, un député fait un avion en papier vraiment aérodynamique

C’est un évènement comme on en voit rarement à l’Assemblée Nationale. Hier après-midi, alors que les députés de tous bords planchaient sur des questions de société, l’un d’eux, Dominique Dord, s’est mis à construire un avion en papier. L’anecdote pourrait s’arrêter là si l’avion en question n’avait pas été d’une très grande qualité. Ce qui a laissé bouche bée les élus de la majorité comme de l’opposition. Décryptage. Un pliage de haute précision Des lignes fines, un pliage net et précis et une forme qui n’est pas sans rappeler celle du célèbre Concorde. Dominique Dord, député UMP de Savoie a produit hier en plein débat à l’Assemblée, ce qui semble être un avion en papier d’une excellente facture. Après quelques minutes de confection, ce dernier s’est élancé dans le ciel de l’hémicycle, dansant par-dessus la tête des députés avec un aérodynamisme digne des plus grands avions de chasse. En face, sur les bancs de la gauche, alors qu’on cherche d’habitude le moindre prétexte pour déstabiliser l’opposition, les députés de la majorité étaient pour une fois impressionnés par une telle œuvre. Rémi Pauvros, député PS du Nord était présent sur place : « C’était vachement impressionnant. On était en train de débattre sur la régulation des activités bancaires et là je l’ai vu passer sous mes yeux. Il fendait l’air tel un sabre. » Réaction identique chez  Pierre-Alain Muet, autre parlementaire socialiste : « C’est vraiment du bel ouvrage. Et on a beau parfois se chamailler pour des raisons politiques, il faut savoir reconnaître quand son adversaire entreprend quelque chose d’admirable. » Un président impressionné Michel est huissier à l’Assemblée Nationale. Il fait partie du fameux personnel chargé d’apporter des missives aux députés présents dans l’hémicycle : « En 22 ans de service c’est la 1ère fois que je vois un pliage d’une tel qualité. D’habitude les députés parviennent au mieux à faire de grosses boulettes très compactes, pratiques et faciles à projeter sur les députés de l’autre camp. ». Pour cet autre fonctionnaire, l’instant restera gravé à jamais dans sa mémoire : « C’est comme une parenthèse de poésie dans le tumulte de l’arène politique. C’était si beau à voir que je me souviens avoir entendu Claude Bartolone, le président de l’Assemblée hésiter à proclamer une suspension de séance. »   Le Gorafi

Le 28 février 2012 à 09:04
Le 23 juin 2010 à 07:24

"Il ne faut jamais perdre le désespoir", Cuauhtémoc Blanco

Le match France-Mexique vu de Mexico

Ça fut la dernière phrase de Cuauhtémoc Blanco après avoir obtenu la qualification du Mexique à la coupe du monde. Huit mois plus tard, le Mexique gagne 2-0 contre la France, quatre jours plus tard on perd contre l'Uruguay, désillusion, l’espoir s’évanouit, seul nous reste « le désespoir ».  Chaque jour les choses  sont plus compliquées au Mexique : l’économie, la violence, la délinquance, tout !  Je récuse complètement ceux qui disent que le football est seulement un sport. C'est peut-être vrai pour eux, mais au Mexique c’est un phénomène social. Après la victoire contre la France, tout le pays était en fête. Imaginez une ville comme Mexico où vivent plus de vingt-deux millions de personnes, et maintenant imaginez ces vingt-deux millions dans la rue, fêtant le Mexique avec cet appétit de victoire, je dirais pas seulement une victoire sportive, mais une victoire dans la vie. La sélection mexicaine a rassemblé les rêves d’un peuple divisé, d’un peuple qui vit en état d’apathie, de famine, de pauvreté avec l’illusion de voir un jour les choses s'améliorer, et la vie leur réussir. Le football est bien plus qu'une passion, bien plus qu'un business, c’est d'avoir vu soudain un homme riche serrer dans ses bras un homme pauvre, c’est d'oublier  un instant la réalité et la souffrance. Je me souviens d’un ami qui m'a raconté la Coupe du monde en France. Quand Zidane a levé le trophée tout a paru changer. Les rues de Paris étaient bondées, les Français se sentait fiers de cette victoire, surtout face au Brésil. Je voudrais que les Mexicains vivent ce bonheur, cette sortie de la réalité – au moins un jour – un instant où tous les problèmes s’éloignent, un instant où nous nous sentons fiers d’être Mexicains. Mais la réalité aujourd’hui s'appelle Uruguay, notre réalité footbalistique (voilà un mot franco-mexicaine). La vie est comme ça, les échecs nous font regarder nos erreurs et aller de l'avant. C'est seulement en regardant notre réalité en face qu'on pourra la changer, seulement en acceptant nos faiblesses qu'on sera plus forts. Il ne faut pas rêver, il ne faut pas avoir de vains espoirs, il faut se préparer à tout. Le Mexique va peut-être perdre contre l’Argentine, mais même pour perdre il faut une préparation. Je suis probablement pessimiste, mais non, tout ce que je veux (j’allais dire « j’espère » ), c'est simplement voir un bon match entre le Mexique et l’Argentine. C’est tout.

Le 8 décembre 2015 à 08:04

Un Français sur quatre ne se souvient plus de la fin de la soirée de samedi dernier

Les chiffres sont alarmants : plus de vingt millions de Français auraient été victimes d’une amnésie collective dans la nuit de samedi dernier. Les résultats proviennent d’une étude menée dans la semaine et dans laquelle plus d’un Français sur quatre a répondu de pas avoir de souvenir de la fin de la soirée. Si les scientifiques tombent tous d’accord sur les chiffres, leurs avis diffèrent sur les raisons du phénomène. « Nous aurions pu trouver un dénominateur commun si tous ces Français avaient été au même endroit, au même moment. Mais ce n’est pas le cas » explique Solenne Girdreau, chercheuse au CNRS. Selon elle, les facteurs déclencheurs de ces cas d’amnésie sont multiples selon les situations. Nicolas H. fait partie de ces Français qui ont vu une partie de leur mémoire s’envoler samedi soir. Le Bordelais qui était sorti rejoindre des amis dans un bar pour fêter un anniversaire affirme être encore sous le choc. « Tout se passait bien, j’enchaînais un série de shots au bar, et puis plus rien. Le trou noir. Je me suis réveillé chez un pote le lendemain sans comprendre comment j’étais arrivé là » raconte le jeune homme bouleversé. Des témoignages comme celui de Nicolas H., Solenne Girdreau en a étudié plusieurs milliers, sans pouvoir s’arrêter sur une explication solide. « Dans tous les cas, on retrouve ce sentiment de se faire voler un bout important de sa vie » explique la chercheuse en nous montrant le témoignage d’un groupe d’hommes retrouvés nus et inconscients sur une plage bretonne après un enterrement de vie de garçon. La jeune chercheuse termine sur un dernier témoignage encore plus étrange, celui d’un homme prétendant avoir perdu le fil de sa soirée alors qu’il tentait de suivre un film d’auteur sur Arte. « Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de dire qu’on est devant un phénomène inexplicable, voire paranormal » lance la jeune femme pour conclure.

Le 5 août 2014 à 08:46

L'Assemblée nationale reconnaît que les stagiaires ont une âme

L’Assemblée nationale a adopté une mesure majeure qui devrait faire date dans la législation du monde du travail en France. Il est désormais comme acquis et maintenant inscrit dans le code du Travail que les stagiaires sont bien des personnes et ont une âme à part entière. Reportage. Un texte qui a connu beaucoup de réécritures et d’allers-retours entre les différentes chambres du Parlement, avec un débat qui a divisé la classe politique, le monde du travail et les Français. « Il y a dix ans, dire qu’un stagiaire avait une âme, c’était audacieux. Vous vous exposiez à de sévères critiques » explique un des rapporteurs du texte de loi. Le gouvernement avait ainsi repris une des promesses de campagne du candidat Hollande qui souhaitait que l’âme du stagiaire soit enfin reconnue. « Est-ce que la société est prête pour cela, je ne sais. Parfois, on veut aller vite et on fait mal » commentait pour sa part le député UMP Hervé Mariton qui estimait ce texte « dangereux et porteur de germes de conflits futurs ». Du côté du MEDEF on notait une pointe d’agacement quant au contenu exact du texte et des termes utilisés. « C’est certes un texte qui va créer un précédent mais on ne veut pas donner non plus trop d’espoir aux stagiaires, car c’est ça qui serait vraiment terrible » expliquait de son côté Pierre Gattaz qui réfutait le terme philosophique d’âme au micro de Radio-Classique ce matin. « Le stagiaire fait ce qu’on lui dit de faire, il se contente de reproduire des gestes. On ne peut donc pas parler d’âme, relisez Pascal et Descartes ! » soulignait-il encore il y a quelques mois devant la commission des lois. Mais les partisans du texte sont aujourd’hui heureux et pour beaucoup c’est le début d’un autre combat qui pourrait, à terme, déboucher sur un autre acquis important pour les stagiaires. Comme le souligne le porte-parole en larmes de Génération Précaire « Tout le monde y pense, mais on n’ose pas en parler trop fort, mais oui, on se dit que dans quelques dizaines d’années, le principe de verser un salaire à un stagiaire sera peut-être une réalité ». Le Gorafi

Le 27 mars 2013 à 10:03

L'objet du délire #13

Tu peux pas.

Tu peux pas partir comme ça, allons, viens-là, tu vas pas finir comme ça, je t'ai dans la peau, je t'ai dans la tête, on a partagé trop de trucs salés, trop d'instants empilés, trop de secondes sacrées, tu peux pas, tu peux pas me laisser là, tout seul, tout nu sans toi, tu peux pas t'en aller comme ça, on a trop vécu, on a trop vu, trop lu, trop bu, trop entendu, j'étais là pour toi, t'étais là pour moi, on parlait pas, mais tout était là, le monde et les mots, les images et les sons, les jeux et les joies, mes doigts sur toi, ta glace sous ma pulpe, mes yeux dans ta voix, non, non, tu peux pas, tu peux pas t'en aller comme ça, tu vas faire quoi, tu iras où, je serai qui sans toi, rappelle-toi, la musique et le soleil et le printemps et les tempêtes et le métro et les voyages et les petits mots et les grands cris et ces silences et ces séismes, tu vois bien, tu peux pas, tu peux pas me laisser là, et les nuits grises, les sms tordus, l'alcool dans les circuits et les urgences et l'amour en trois lettres et la mort en six mots, je sentais tes pulsations, tu connaissais le goût de mes poches, on ne se quittait pas, partout, en haut, en bas, de travers, dans les zigzags, on parlait pas, tout était là, non, tu peux pas, tu peux pas t'en aller comme ça, je t'ai dans la peau, je t'ai dans la tête, je vais faire quoi, je serai qui, allez, me laisse pas, t'en vas pas, reste avec moi, où es-tu, reviens, reviens, me laisse pas. Me laisse pas. Putain d'Iphone.

Le 12 septembre 2012 à 08:59

Oui, j'ai couché souvent par politesse, par lâcheté, par flemme

J'ai souvent couché par politesse parce qu’il m’avait offert une belle soirée, un beau cadeau, qu’il avait été gentil, galant, attentionné. Dans ce but. C'était purement un marché à honorer qu'il fallait que j’honore. J'ai couché par lâcheté aussi, pour ne pas avoir à me battre, à risquer la violence, les coups, les insultes, quelque chose dont je ne serais pas sortie indemne. J'ai couché bien souvent par flemme car dire non est source de débats inépuisables et d'argumentations désagréables sur la mécanique interne  qui soumet la faible femme aux effets humiliants des hormones et donne raison à l’homme d’être ce qu’il est : le chef. J'ai couché plus qu’à mon tour par habitude, parce que c'est samedi, parce qu'il fait froid/chaud, parce que les enfants sont en vacances, parce qu'il n'y a rien à la télé, parce qu'on a bu, parce que ça se fait... Bien sûr, j'ai aussi refusé de coucher. Ça m'a valu quelque luttes physiques éprouvantes, altercations usantes, menaces pénibles, mépris aussi. Parfois rien. Vous pouvez me dire : t'avais qu'à pas aller avec tous ces hommes. Je pourrais vous répondre : c'est d'un seul homme qu'il s'agit, le père de mes enfants, l'homme qui m'a choisie et qui m'aime. Un homme amoureux, jaloux, primaire, possessif et ardent. Je pourrais ajouter qu'heureusement, la majorité des fois où j'ai couché avec un homme, c'était par pur plaisir. Mais faut-il croire vraiment tout ce que racontent les femmes ?

Le 9 décembre 2014 à 08:52

Vie sur Terre - Dieu parle d'un malheureux concours de circonstance

C’est un des mystères les plus anciens que notre monde connaît. Dieu a accepté de faire quelques révélations au sujet de l’apparition de la vie sur la planète Terre lors de son traditionnel point presse du mercredi. Moins silencieux que de coutume, le grand Créateur évoque un acte involontaire et un enchaînement malheureux du cours des événements. Si Dieu admet avoir manqué de discernement et parle d’une bête erreur de manipulation, il précise qu’il n’envisageait pas de telles conséquences à ce qui reste selon lui « la plus grosse boulette de toute sa carrière ». « A l’époque j’étais jeune, je jouais à l’apprenti sorcier et je créais des mondes à un rythme effréné. Quasiment un pas semaine » explique-t-il en tentant de réorganiser ses souvenirs. La boulette Dieu donne des détails précis de ce moment où tout a basculé « Ça faisait deux jour que je travaillais sur un monde pas trop pourri. Mais le troisième jour, j’ai fait une grossière erreur de dosage dans mes produits sans m’en rendre compte. À partir de là, les choses m’ont échappé. » confesse-t-il en faisant mine d’être désolé. Tandis que les premières formes de vie primitive se développent sur Terre , Dieu n’a semble-t-il pas pris la mesure de son erreur puisqu’il avoue s’être contenté d’observer sans tenter d’intervenir pour endiguer le processus. « Au début, ça ressemblait à un phénomène tout à fait sans danger. C’est quand j’ai constaté que certaines formes de vie avaient pris conscience de ma propre existence que j’ai compris que j’avais fait une connerie » explique-t-il. Dieu avoue toujours hésiter à intervenir aujourd’hui pour corriger son erreur. « Vous savez, toutes mes tentatives pour améliorer les choses n’ont fait qu’empirer la situation » reprend-il avec fatalité. « J’ai même tenté plusieurs fois sous la colère de faire disparaître toute forme de vie, rien n’y fait, il en reste toujours un peu » ajoute-t-il. Le grand Créateur termine en précisant qu’il a quand même pris des dispositions afin d’isoler ce monde et éviter toute propagation de la vie en dehors de celui-ci. Une mesure de sécurité qui lui aurait été imposée par ses supérieurs lorsqu’ils ont découvert son incroyable raté.

Tous nos invités
Tous les dossiers

derniers podcasts

je m'abonne :   
La masterclass d'Elise Noiraud
Live • 16/04/2021
La masterclass de Patrick Timsit
Live • 16/04/2021
La masterclass de Lolita Chammah
Live • 16/04/2021
La masterclass de Tania de Montaigne
Live • 08/03/2021
La masterclass de Sara Giraudeau
Live • 08/03/2021
Tous les podcasts

ventscontraires sur Youtube

Découvrez la chaîne
La revue en ligne du Rond-Point
Auteurs maison   Vedettes etc.   Confs & Perfs   Archives   Tous les chroniqueurs
Les vidéos   Les sons   Les images   Les textes  Nous contacter   Presse
ventscontraires.net, revue en ligne, vous est proposée par le Théâtre du Rond-Point.
Site administré par
© 2014 - CC.Communication