Paul Martin
Publié le 04/12/2014

Le gourou


Plutôt qu'une biographie assommante, voici un texte qui vous sera vraiment utile. Si votre ordinateur fige régulièrement, essayez le truc suivant : d'abord, rehaussez le moniteur à l'aide d'une ou deux briques ; puis versez dans le lecteur de DVD un verre d'eau déminéralisée à laquelle vous aurez ajouté quelques gouttes d'essence de térébenthine. Eteignez l'appareil, rallumez-le et constatez le résultat : il est comme neuf. Ne me remerciez pas, je suis comme ça, altruiste.

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Le 15 novembre 2011 à 09:10

"Je me méfie des blasphémateurs sacrés"

Entretien avec Noël Godin

Toi qui es l’auteur d’une somme sur la subversion carabinée, peux-tu nous dire si tu as repéré dans l’Histoire quelques coups de main contre l’intégrisme calotin dont tu ne peux que saluer le panache ?   Je porte un toast-souvenir au foudroyant raid sacrilège réalisé par quatre trépidants mécréants franco-belges et par moi-même le dimanche 8 septembre 1996 à la cathédrale Saint-Pierre de Nantes. Ce jour-là, quinze jours avant le pèlerinage de Jean-Paul II en France, la grand-messe est dite non seulement par Monseigneur Gaston Lequimener, conseiller spirituel de la station « Radio Fidélité », mais aussi, du jamais vu, par cinq autres serviteurs divins intégristes dont trois évêques et un diacre. Et, au moment de la consécration, alors qu’on entend des « Gloup ! Gloup ! » retentissants dans toute l’église épiscopale, une dizaine de turlupins remontent les travées de la nef, surgissent dans le chœur et balancent de somptueuses tartes à la crème sur les prestigieux officiants. Pendant que d’autres indévots déploient une banderole pro-condoms et lancent aux quatre coins de la cathédrale des préservatifs remplis d’eau non bénite. Une anecdote à peine croyable à ce propos. Le soir même de l’attaque, une parente d’un de nos complices travaillant au secrétariat de « Radio Fidélité », qui a retransmis la cérémonie en direct, lui a garanti qu’un quart au moins des nombreux auditeurs ayant téléphoné à la station calotine en fin de matinée avaient très sérieusement demandé si le « Oh, oh, oh, oh, oh ! » carillonnant qu’ils avaient perçu soudain signifiait qu’à cet instant précis, celui des entartements en rafales, il y avait eu… un miracle.   Tu as entarté Jean-Luc Godard car il avait accepté de retirer son film « Je vous salue Marie » d’un cinéma proche du Vatican… D’autres lâchetés face aux intégrismes que tu punirais volontiers ?   Une des lâchetés courantes les plus agaçantes, c’est la tolérance béate. Comment arriver à réellement tolérer que des personnages estimables à plus d’un titre s’agenouillent crapoteusement devant « un grand linge sale » comme disait Sade ou bien Picabia. N’hésitons pas à jouer de mauvais tours aux bien-aimés se rendant imbécilement à la messe. Entrons, par exemple, dans l’église derrière eux. Et puis tout à coup, d’une voix tonitruante, proposons à l’assemblée des fidèles cette belle prière de Benjamin Péret : « Vierge Marie sur qui je pisse après l’amour, je vous encule, je vous dévore comme un cochon ».   Qu’est-ce qui distingue l’attentat pâtissier du jet d’huile de vidange ou d’œufs pourris ? Une question de gastronomie ?   Le jet d’huile de vidange ou d’œufs pourris, ça a beau être pas mal plouc, ça peut faire de beaux dégâts chez les crapules ivres de pouvoir, mais ce n’est pas près d’égaler, bien sûr, la portée symbolique des attentats pâtissiers. Une tarte à la crème s’écrasant sur un visage pète-sec, ça renvoie directement, évidemment, à l’essence du ciné burlesque, du slapstick, ou à celle de la belle époque du cartoon agressif quand les yippies avant la lettre Bugs Bunny et Woody Woodpecker balançaient des pâtisseries dégoulinantes sur des raseurs. Et puis, sur le plan esthétique, une explosion tartesque, c’est plus joli qu’un jet d’œufs ou d’huile. Notons que les cocasses inventeurs de la tartapulte, Benoît Delépine et les autres fauteurs de troubles grolandais, ont fait également construire par les compères du Théâtre royal de Luxe de Nantes, connus pour leurs marionnettes géantes, un superbe canon à œufs bio. Le hic avec lui, c’est qu’un œuf propulsé à une folle vitesse, par exemple, sur Claude Guéant risque de traverser littéralement sa tête de part en part.   Le droit au blasphème est-il sacré ?   Pas du tout. Je me méfie des « blasphémateurs sacrés » à la Antonin Artaud – il se définissait comme ça – terriblement iconoclastes par moments mais englués par ailleurs dans des stéréotypes mystiques débilitants. Et puis, je n’aime pas plus les droits, à la paresse, au plaisir, à l’insolence, que les devoirs. Réclamer un droit, c’est présupposer qu’il existe des instances habilitées à nous l’accorder ou à nous le refuser comme l’a fort bien décrit Max Stirner dans L’Unique et sa propriété. À nous de nous permettre tout ce que nous ressentons comme souhaitable pour peu qu’on ait un minimum de lucidité critique sur nous-mêmes et sur le monde à réinventer.   Si Noël Godin était Dieu, que ferait-il pendant la semaine ?   Je veux bien être Dieu comme je veux bien être Diable à condition que tout le monde le soit aussi dans la galaxie. À nous tous les plaisirs les plus pimentés dans un nouveau monde amoureux féerique et burlesque comme celui imaginé par Charles Fourier.   Ça va bien en ce moment ?   Ça va toujours bien quand je m’encanaille avec Jean-Daniel, avec Jean-Michel et avec les autres espiègles fers de lance du rire de résistance du Théâtre du Rond-Point.   Les trois principes essentiels de la subversion carabinée à inculquer à ses enfants…   1. Être clairvoyant. Comprendre les mécanismes qui font qu’une veule complicité s’est souvent établie entre les gouvernants et les gouvernés les maintenant au pouvoir par leurs flaccides soumissions. Réaliser de surcroît que le seul art qui vaille encore d’être pratiqué, c’est celui de construire passionnément, ludiquement, rigolotement sa vie en niquant au mieux toutes les formes de contraintes. 2. Se rendre compte qu’absolument n’importe quel lustucru en pétard, à commencer par soi-même, est à même, s’il le désire vraiment, de jouer des tours très pendables aux puissants du jour et aux raclures autoritaires de toute farine. 3. Ne pas oublier que nos guérillas contre les pouvoirs constitués ne sauraient percer de vraies brèches si elles ne se menaient pas autant qu’il se peut dans le plaisir et la drôlerie, et aussi la tendresse, ajouterait le Tiqqun, ainsi que le préconisaient les hippies des années soixante-dix.   Et pour finir, que t'inspire ce dessin de Stéphane Trapier  ?   Stéphane Trapier réveille en moi une vieille idée qui m’a déjà valu quelques convocations ubuesques à la police : celle de suggérer à des gaillard(e)s condamné(e)s par d’impitoyables maladies à nous quitter bientôt de s’offrir un baisser de rideau grandiose en se métamorphosant subitement en kamikazes chantilly s’élançant tartes à la main, sous des pluies de balles, vers des cibles historiques, le président de Chine, de Russie, des States ou le pape.

Le 4 décembre 2014 à 11:30
Le 4 janvier 2012 à 08:03

L'Homme témoin du déluge

Histoires d'os 24

Johan Jacob Scheuchzer, naturaliste et médecin suisse du XVIIIe siècle, s’efforçait de concilier ses croyances religieuses et ses travaux scientifiques. En 1725, il crut parvenir à ses fins en décrivant un squelette qu’il identifia comme les restes d’un être humain victime du Déluge.   Le dit squelette mesurait environ un mètre de longueur et il semblait pourvu d’un encéphale volumineux bien que violemment écrasé par la fureur des eaux. N’écoutant que sa conviction, Scheuchzer lui attribua le nom d’Homo diluvii testis : homme témoin du déluge. Un témoin susceptible d’inspirer aux pécheurs effroi et repentir.   Mais cette identification pour le moins hasardeuse ne devait pas convaincre les autres naturalistes qui y reconnurent, tour à tour, les restes fossiles d’un poisson-chat ou ceux d’un grand reptile avant qu’en 1812, le grand Georges Cuvier n’y reconnaisse le squelette d’une salamandre géante, mettant un terme décisif à cette preuve discutable du mythe biblique de la Genèse et de l’Arche de Noé.   Autre genre, autre appellation scientifique : Homo diluvii testis se voyait dépossédé de son nom usurpé. Il devenait Andrias scheuchzeri, un simple Batracien comme la grenouille ou crapaud jaloux de la taille du bœuf. En grec, Andrias signifie à l’image de l’homme et notre mauvaise foi de mécréant en conclut hâtivement que si Dieu a créé l’homme à son image, il a aussi créé la salamandre à l’image de l’homme.  

Le 20 mai 2014 à 10:31

Le Professeur Pascal répond à vos questions

Faut-il participer à la Fête des Voisins ?

OUI. Inutile d'être invité. Vous débarquez comme ça, les mains dans les poches: « Salut, je suis votre voisin. Vous me reconnaissez ? » Bien sûr, personne ne vous reconnait. Et pour cause : vous vous faites passer pour le voisin du dessus (ou du dessous), celui qu'on ne voit jamais, dont on ignore le nom et qui est peut-être un autre. Mais on trouve que vous lui ressemblez, il n'y a pas de doute là-dessus, encore que le voisin du dessous (ou du dessus) était peut-être en fait une voisine qui s'habillait en homme et portait la moustache. Là-dessus, les avis divergent : n'était-ce pas plutôt un bouc ? Et s'il s'agissait d'un bouc, y avait-il une chèvre dans l'appartement ? Quelqu'un s'insurge : « on devrait interdire les animaux dans l'immeuble, y compris les poissons rouges ! » « Pas d'accord ! s'écrie le chien du troisième, qui a déjà bien abusé de la sangria. » Le débat s'envenime. Il y a les pour, les contre, les partisans du Modem, les sans-opinions, les mangeurs d'oignons. Bientôt, on en vient à se jeter le taboulé à la figure, la salade niçoise, les merguez pas cuites, la dinde de Noël. C'est la guerre dans l'immeuble. Une guerre belliqueuse. Vous, bien sûr, vous ne faites que passer. Vous n'êtes qu'un observateur mandaté par l'ONU. Vous repartez incognito après avoir bu un dernier verre en douce. Vous titubez un peu. Votre vue se brouille. Pas grave ! Vous changez de quartier. Autre fête des voisins. On vous reconnait. Pas vous ! On vous tire par la manche. Vous résistez, mais mollement. On vous allonge sur la table. Vous pensez peut-être qu'on va vous faire cuire avant ? Non, pas du tout. On va vous mangez comme vous êtes. Tout cru.

Le 19 décembre 2014 à 09:39
Le 27 novembre 2011 à 08:56

Tieren aller länder, vereinigt euch !

A mon frère, chien de traîneau désenchainé

La ligne 9 n’est pas électrifiée. Elle fonctionnait, jusqu’à hier, grâce à des chiens de traîneau venus d’Alaska qui tiraient les rames du matin au soir à la force de leurs muscles, du matin au soir dans l’obscurité humide et malodorante. Un chien  blessé à la patte à cause d’un morceau de verre sur la voie : incident technique. Un chien satisfaisant à quelque naturel besoin : régulation. Voilà pourquoi nous subissions tant d’incidents sur cette ligne ! Et plus nous récriminions, nous usagers excédés, plus ces pauvres bêtes étaient battues, maltraitées en représailles… Lorsque nous avons compris, nous avons tout accepté : les arrêts de 5 minutes entre chaque station, le largage intempestif à Nation, le trafic perturbé, le trafic interrompu, le trafic trafiqué. Tout. Mais, bon quand même, on ne pouvait plus ignorer le sort de ces chiens esclaves ! Alors, avec quelques amis, nous avons décidé de libérer les chiens. J’avais repéré, à la station République, un homme transportant des os, des boites de nourriture, des laisses et autres indices. Cet homme à la mine de damné de la terre était le soigneur des chiens. Il s’engouffrait toutes les nuits, après le dernier métro, dans un couloir d’accès interdit au public. Hier soir, nous l’avons attendu et suivi. Derrière une porte dérobée, nous avons découvert l’immense chenil où le soigneur leur distribuait leur pitance, pansait leurs plaies et les laissait dormir pour une courte nuit. « Nous ne vous ferons aucun mal ! Fuyez ! » Il a fui, presque soulagé. Les chiens hurlaient au loup. Nous avons ouvert la porte en grand. « Fuyez, vous aussi ! Vous êtes libres ! » Ah, le bonheur de ces animaux, retrouvant la perspective du jour, les chemins de traverse et l’air de dehors ! Ce matin, ils ont remplacé les chiens par des chômeurs. Au noir !

Le 6 décembre 2011 à 08:39
Le 21 janvier 2014 à 10:19

Morceau de de sucre et petite côtelette

Le morceau de sucre désigne les applaudissements que reçoivent certaines vedettes dès leur entrée en scène. Elles marquent alors un temps d'arrêt afin de mieux jouir de cette reconnaissance du public. Mlle Mars, l'interprète préférée de Victor Hugo, ne commençait à jouer qu'à partir du moment où elle avait eu son morceau de sucre... La locution, qui n'est plus guère employée aujourd'hui, est révélatrice de la manière dont on considère un(e) comédien(ne) : comme une bête de cirque qui doit être stimulée, flattée avant de faire son numéro. C'est le chien savant qui, au cirque, reçoit un morceau de sucre tandis que la carotte est réservée au cheval et le morceau de viande crue donné au bout de la canne à viande est dévolu aux fauves. Le théâtre, avant le cirque, a proposé des chiens savants. Le Théâtre des Funambules, où se produisait le mime Deburau, fut appelé le « Théâtre des chiens savants ». Ils étaient costumés en tenue grand siècle : marquis à museau noir, duchesses à pattes blanches. Nicolas Brazier, dans l'une de ses chroniques (1837), présente le tableau suivant : « Ces artistes à quatre pattes jouaient un mélodrame émouvant, dont l'héroïne était une jeune princesse russe enfermée dans un château par un tyran farouche et que son fiancé voulait délivrer. La princesse, jolie épagneule à longues soies, se promenait mélancoliquement sur la tour, au pied de laquelle rôdait, langoureux et triste, le prince son fiancé, appartenait à la race des caniches. Tous deux aboyaient tendrement leur amour. » Le cheval, lui aussi, devait jouer un grand rôle parmi les animaux devenus comédiens. Nicolas Brazier de poursuivre : « acteurs modestes qui, pour appointements, ne demandent qu'un picotin d'avoine ; pour scène un manège, pour costume une selle, pour feux deux ou trois morceaux de sucre et pour souffleur un fouet de poste. » Le morceau de sucre, qui contient l'idée de numéro – de cirque – ne convient pas à notre époque qui, depuis les années 70, privilégie l'esprit d'équipe. Il est pourtant toujours en vigueur dans les théâtres de boulevard. Il n'empêche que les acteurs apprécient la petite côtelette. C'est quand, leur prestation terminée, ils reçoivent les applaudissements du public. Ils rentrent alors en coulisses en buvant du petit lait et en disant : « ce soir, j'ai eu ma petite côtelette ! » On dit aussi : avoir des côtelettes. Si le morceau de sucre n'a plus les faveurs du vocabulaire du théâtre, la petite côtelette, qui procède moins du vedettariat que de la qualité du jeu, perdure, surtout auprès des vieux briscards.

Le 13 décembre 2014 à 08:26

Dieu : « J'aimerais tellement que les gens comprennent que je n'existe pas »

On croyait Ses voies impénétrables mais Il a pourtant choisi de se mettre en travers de notre chemin. Dans le journal La Croix daté d’aujourd’hui, le Seigneur a décidé de prendre la parole à l’occasion d’une interview où Il s’exprime sans détour. Le souverain céleste regrette notamment que les êtres humains ne soient pas davantage lucides sur le monde dans lequel ils vivent. Il condamne entre autres tous ceux qui affirment qu’Il existerait bel et bien et serait tout puissant. « Un dogme stupide et dangereux » Dans cette fameuse interview publiée ce matin, Dieu emploie un langage plutôt rude à l’égard de tous les croyants, au risque de choquer ses plus fidèles fidèles : « Franchement je sais pas d’où ils sortent tout ça. Le truc sur l’omniscience et l’omnipotence là… Et alors le couplet sur la bienveillance universelle, c’est sûr c’est beau et super optimiste mais ça manque profondément de réalisme. » Le Seigneur fictif invite ensuite tous ses fidèles à changer de comportement : « Je pense que les croyants actuels du monde entier devraient arrêter de s’accrocher à leurs histoires, sympathiques au demeurant, mais légèrement absurdes. » Dans cet entretien accordé au journal La Croix, le divin créateur décrit la surprise qu’Il ressent à voir des millions et des millions de personnes continuer à croire en lui depuis des milliers d’années : « Pourquoi les gens persévèrent-ils alors qu’ils n’ont aucune preuve attestant de mon existence ? Je trouve évidemment ça très honorable d’avoir la foi comme ça mais là ça me paraît un chouia excessif. » Une incompréhension qui s’accompagne d’un sentiment de tristesse en constatant les dégâts provoqués par ce qu’Il qualifie de « superstition de comptoir » : « La croyance en mon existence a engendré tellement d’atrocités. J’aimerais tellement que les gens comprennent que je n’existe pas. Je ne sais pas trop comment faire dans la mesure où ma marge d’action est quasi nulle. Pour l’instant je vais juste continuer à ne pas être. C’est le mieux que je puisse faire. » Le Vatican indigné Cette prise de parole de Dieu a très vite entraîné des réactions en chaîne sur les réseaux sociaux. « Courageux d’avouer ça publiquement ! », lance cet internaute sur Twitter. « WTF !!! Dieu qui s’exprime dans La Croix ? C’est sérieux ou quoi ? », lance, plus dubitative, cette autre utilisatrice. Mais la réaction la plus attendue était évidemment celle de Rome et de l’Eglise catholique. Et cette dernière ne s’est pas faite attendre puisque le porte-parole du Vatican s’est fendu d’un communiqué pour le moins virulent dans lequel l’Eglise condamne les propos du Saint-Seigneur : « Les paroles tenues par M. Dieu sont inadmissibles, même si elles restent divines. Il vient semer le trouble dans la foi de ses croyants.  Des croyants qui ont besoin spirituellement et psychologiquement de croire en Lui. Sans parler évidemment de toutes les conséquences économiques néfastes que ce genre de discours négationniste peut engendrer. »

Le 10 février 2015 à 09:47
Le 21 octobre 2010 à 08:00

À vendre : 1 gramme d'espoir

Carte postale du Chili

Madame, Monsieur, Après quelques semaines d’absence, la Régie revient sur les ondes contraires avec dans sa valise une exclusivité qui vous laissera sans voix. En ces temps de doute, de peur et d’introversion, la Régie vous propose d’acquérir, et ce pour quelques euros, l’objet qui, en toutes circonstances, vous redonnera goût à la vie.Quel est ce miracle de poche ?  Un flacon, madame, monsieur. Et que contient ce flacon ? L’espoir !!! Précisément, 1 gramme d’espoir ! Durant son absence, la Régie n’a pas perdu son temps. Profitant d’une convalescence bien méritée au Chili, elle s’est rendue pour vous sur le toit du monde médiatique, à 700 mètres au-dessus des 33 mineurs piégés sous la terre de San José. Quelle expérience formidable que de sentir la ferveur de ces familles dans l’attente du retour de leur pères, frères ou fils. Quel suspens ! Quelle intrigue ! Seront-ils présents pour Noël ? Comment font-ils pour assouvir leurs besoins naturels ? Ont-ils Internet ?  Bref, c’est là, assis à l’ombre d’une TVmobile, éclusant un café d’une rare qualité en compagnie de mon nouvel ami Spielberg (qui ne faisait que passer), que l’idée m’est venue de rapporter à mes tristes compatriotes un peu de l’espoir ambiant.Ce flacon, qui se glissera avec aisance dans votre sac madame, dans votre sacoche monsieur, dans votre poche ou dans la boîte à gants de votre voiture, contient 1 gramme de l’essence de cet événement tragique et magnifique à la fois. 1 gramme mâché, gorgé, estomaqué, intestiné, colorecté… Vous suivez ? Après des jours de négociation, et quelques billets glissés dans des poches adéquates, il m’a été donné l’autorisation de prélever une centaine de kilos d’excréments de nos 33 mineurs. Excréments que j’ai soigneusement fait trier, découper, peser et tailler par un diamantaire local rencontré lors d’une de ces soirées privées qui se tenait tard le soir à l’abri des regards du monde. Cher compatriote dépressif, que vous soyez le travailleur entassé dans le trop plein d’un métro en grève ou que vous soyez le gréviste dans l’attente vaine d’une réaction d’un gouvernement autiste, n’attendez pas le burn out ! Ouvrez votre flacon d’espoir, plongez-y le nez, et inspirez un bon coup… Voilà, ça va déjà mieux ! N’hésitez plus, commandez sans plus attendre votre gramme d’espoir en flacon. Attention, il n’y en aura pas pour tout le monde ! Profondément, La régie 

Le 23 juin 2010 à 07:24

"Il ne faut jamais perdre le désespoir", Cuauhtémoc Blanco

Le match France-Mexique vu de Mexico

Ça fut la dernière phrase de Cuauhtémoc Blanco après avoir obtenu la qualification du Mexique à la coupe du monde. Huit mois plus tard, le Mexique gagne 2-0 contre la France, quatre jours plus tard on perd contre l'Uruguay, désillusion, l’espoir s’évanouit, seul nous reste « le désespoir ».  Chaque jour les choses  sont plus compliquées au Mexique : l’économie, la violence, la délinquance, tout !  Je récuse complètement ceux qui disent que le football est seulement un sport. C'est peut-être vrai pour eux, mais au Mexique c’est un phénomène social. Après la victoire contre la France, tout le pays était en fête. Imaginez une ville comme Mexico où vivent plus de vingt-deux millions de personnes, et maintenant imaginez ces vingt-deux millions dans la rue, fêtant le Mexique avec cet appétit de victoire, je dirais pas seulement une victoire sportive, mais une victoire dans la vie. La sélection mexicaine a rassemblé les rêves d’un peuple divisé, d’un peuple qui vit en état d’apathie, de famine, de pauvreté avec l’illusion de voir un jour les choses s'améliorer, et la vie leur réussir. Le football est bien plus qu'une passion, bien plus qu'un business, c’est d'avoir vu soudain un homme riche serrer dans ses bras un homme pauvre, c’est d'oublier  un instant la réalité et la souffrance. Je me souviens d’un ami qui m'a raconté la Coupe du monde en France. Quand Zidane a levé le trophée tout a paru changer. Les rues de Paris étaient bondées, les Français se sentait fiers de cette victoire, surtout face au Brésil. Je voudrais que les Mexicains vivent ce bonheur, cette sortie de la réalité – au moins un jour – un instant où tous les problèmes s’éloignent, un instant où nous nous sentons fiers d’être Mexicains. Mais la réalité aujourd’hui s'appelle Uruguay, notre réalité footbalistique (voilà un mot franco-mexicaine). La vie est comme ça, les échecs nous font regarder nos erreurs et aller de l'avant. C'est seulement en regardant notre réalité en face qu'on pourra la changer, seulement en acceptant nos faiblesses qu'on sera plus forts. Il ne faut pas rêver, il ne faut pas avoir de vains espoirs, il faut se préparer à tout. Le Mexique va peut-être perdre contre l’Argentine, mais même pour perdre il faut une préparation. Je suis probablement pessimiste, mais non, tout ce que je veux (j’allais dire « j’espère » ), c'est simplement voir un bon match entre le Mexique et l’Argentine. C’est tout.

Le 4 novembre 2014 à 08:32

Dax : Il perd son portefeuille dans la rue, s'en rend compte, revient sur ses pas et le ramasse

Voilà un fait divers à rebondissements. Fabien, un jeune pâtissier de la commune du sud-ouest s’est retrouvé au centre d’une scène qui aurait pu tourner au drame. Alors qu’il se déplaçait dans l’une des artères de la ville, ce dernier a égaré le portefeuille en cuir où il stockait tous ses papiers. Heureusement, ce dernier a eu la chance de s’apercevoir de la perte avant de récupérer le précieux objet. Récit. Le drame a été frôlé

 Fabien Mori, 27 ans, a bien failli tout perdre hier matin sur le cours du Maréchal Joffre. Alors qu’il se rend au travail, Fabien fait tomber son portefeuille qui se trouvait dans la poche arrière de son jeans. Le Dacquois fait un pas sans s’en rendre compte. Le pire se profile. Mais au bout d’un mètre, le passant prend conscience du bruit de l’objet qui touche le sol : « Je l’ai entendu tomber. J’ai touché ma poche et j’ai senti qu’il n’était plus là. Alors je me suis retourné et je l’ai vu, là, par terre. Ça a été le choc… » nous confie l’intéressé. Il décide alors de revenir en arrière et de se pencher pour récupérer son bien : « J’ai courbé le dos vers l’avant et tendu le bras pour atteindre mon portefeuille. J’ai utilisé mes doigts pour le saisir fermement. Une fois en main je l’ai mis dans la poche intérieure de mon blouson, celle qui a une fermeture éclair. » continue-t-il de nous raconter. Une belle leçon de vie

 Finalement, Fabien aura repris sa route normalement vers une nouvelle journée de travail. Mais cet épisode l’a à jamais changé si l’on en croit son témoignage : « J’ai compris que la vie était courte, que du jour au lendemain on pouvait perdre son portefeuille comme ça, sans en prendre conscience. Moi j’ai eu la chance de m’en sortir mais la vie n’aura plus jamais le même goût. »

Le 26 décembre 2014 à 08:34

Perdu transcendance

– Tu ne la retrouveras jamais !, s'exclama Macher. Elle a dû glisser de ta poche. Ou tu l'as laissée sur le comptoir en payant la note.– Oui ! Ça doit être ça, fit Szigismond. Kantor restait assis par terre, dépité, adossé au pneu de la voiture. – Ou alors tu as un trou dans ta poche, et elle a glissé dans ta doublure.– Oui ! Ça peut être ça aussi, reprit Szigismond. Kantor avait cherché deux fois à l'intérieur de sa grande veste. Il n'y avait rien trouvé. Il plongea son visage dans la paume de ses mains.– Le chemin de terre ! On a été tellement secoués ! Elle est tombée de la voiture à ce moment-là. Tu avais ouvert ta fenêtre en grand, non ?– Bonne hypothèse, confirma Szigismond. Kantor regarda le ciel, puis l'horizon, sans plus d'expression.– Il faut qu'on reparte !, s'énerva Macher, penché sur lui. Il est déjà tard, on n'a plus de temps à perdre. Relève-toi.– Oui ! Tu es le seul en mesure de conduire, ne nous laisse pas comme ça. Reprends le volant, Hermie.Herman Kantor se remit sur ses jambes et se rendit dans la petite boutique de la station d'autoroute où ils venaient de s'arrêter. Il avisa un grand panneau en liège, placé à proximité de trois tables et d'une grande machine à café automatique. Il prit le bas d'une petite affiche et le déchira. Il en fit un billet, sur lequel il griffonna quelques lignes, puis il le punaisa en plein centre du tableau. On pouvait y lire : « Perdu Transcendance (lien au Grand Tout). Invendable, peu utilisée mais pratique & grande valeur sentimentale. Récompense pour toute info. Merci. Tél : 000478.567.67.345.1 - H.K. » Il remonta alors en voiture et fonça. Kantor, Macher et Szigismond n'eurent plus d'autres problèmes ce jour-là, et ils réussirent à faire un maximum de route avant la nuit.

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