Philippe Caillaud
Publié le 20/12/2014

36 Vues du Mont Saint Michel #4


Le mystère du Mont Saint Michel

Artiste visuel. Né en Normandie. Vit et travaille en Vendée. Ma pratique consiste à enfoncer des portes ouvertes mais avec beaucoup de préparation et d’élan. Je travaille par projets. Chaque projet est réalisé avec le médium le plus adéquat. Si je sais faire je fais moi-même, sinon je fais faire ou j’apprends. On peut donc trouver dans ma production du dessin, de la vidéo, des objets, des installations, etc. L’unité de ma pratique artistique étant assurée par le style de mes idées fantaisistes. 

 

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Le 2 décembre 2014 à 08:32

Les policiers seront désormais moins insultants pendant leurs délits de faciès

Le Ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé ce matin un grand changement dans le cadre des contrôles d’identité pratiqués par les forces de l’ordre. Les représentants de la police devront désormais faire preuve de plus de politesse à chaque contrôle au faciès.
Un changement salué
 par le collectif « Stop au délit de faciès malpoli ». Les préjugés n’empêchent pas un petit « Bonjour » C’est par ces mots que l’occupant de la place Beauvau
 a débuté son allocution au cœur du commissariat des Halles à Paris sur la mise en place d’un délit de faciès « next generation » selon son entourage. Pendant une heure et demi, M. Cazeneuve a détaille son plan : « Tous les agents de police pourront continuer de contrôler un homme parce qu’il est typé maghrébin ou d’origine sub-saharienne. C’est un acquis sur lequel nous ne reviendrons pas. Mais à partir d’aujourd’hui ils le feront avec l’obligation de dire « Bonjour Monsieur » et « Passez une belle journée » avant et après avoir fouillé de manière humiliante la personne concernée. Les préjugés n’empêchent pas un petit « Bonjour
 » Autre changement, les policiers devront agrémenter d’un « S’il vous plaît » toutes leurs accusations sans fondements hormis l’appartenance ethnique du citoyen qu’ils contrôlent arbitrairement. Ainsi, un « Bon, où qu’elle est la drogue ? » devient « Bon, où qu’elle est la drogue s’il vous plaît ? ». De son côté, un « Alors, on va te renvoyer au bled tu sais ! » se transformera en « Alors, on va vous renvoyer au bled vous savez Monsieur. » Frapper des zones précises Le ministre de l’Intérieur a également expliqué que lors de bavures, les policiers devront maintenant infliger aux individus interpellés des coups non justifiés uniquement dans des parties moelleuses du corps comme le gras du ventre ou la cuisse. Un moyen de conserver cette tradition de la police nationale tout en réduisant la souffrance des victimes de bavures. la rédaction Photo: Thinkstok/michaklootwijk

Le 27 octobre 2011 à 08:43
Le 18 août 2014 à 08:14
Le 18 août 2010 à 14:45

Dessinateurs et caricaturistes du monde entier (5)

Poitiers, seule destination touristique qui vaille cet été. Poitiers ? Oui, oui, pourquoi pas. De familiers étrangers n’ont pas hésité, eux, à accomplir le déplacement dans la Vienne : scouts, explorateurs en casque colonial, étudiants en blazer, guerriers goths, gangsters, écoliers, cow-boys, siroteurs de thé, joueurs de cricket, tous les personnages fétiches du Glen Baxter, ces effigies tirés des récits populaires destinés à la jeunesse britannique avant-guerre et propulsés dans une modernité culturelle qui ne trouble nullement leur flegme. Ils s’étalent dans une dizaine de sites de la capitale poitevine jusqu’au 12 septembre. Tel ce bandit brandissant son colt à peine dissimulé derrière une sculpture filiforme : « Tex comprenait subitement que c’était peut-être une erreur de se mettre à couvert derrière le Giacometti. » Ou ce cow-boy juché sur son fier destrier, en arrêt devant une grande toile : « découvrir Monet pour un choc pour nous deux. » Dans ces saynètes anachroniques, genre « drôle d’endroit pour une rencontre », la légende relève de l’incongruité : propos philosophique, constat fataliste, légère perplexité, jeux de mots qui échouent à conférer une rationalité au dessin. De là naît un humour singulier, ce non-sens surgi du carambolage des époques autant que de logiques antagonistes. Marqué par les westerns de John Ford, influencé par Raymond Roussel, Max Ernst et Magritte, Glen Baxter surnommé le Colonel est devenu célèbre au milieu des années 1970 au point que ses œuvres, bien avant l’hommage rendu par la préfecture de la région Poitou-Charentes, ont été exposées à New York, à Londres et Paris. Enfant, Glen Baxter était bègue, comme Démosthène, comme Louis Jouvet et tant d’autres. L’art leur doit beaucoup. Détours dans l’imaginaire, passion des mots, différence de styles qui rejoint l’universel. A l'encre de chine et au crayon gras, Glen Baxter dessine nos rêves fomentés dans des nuits sans sommeil, des rencontres qui se foutent du bon sens.

Le 4 juin 2010 à 10:00

Zapiro

Dessinateurs et caricaturistes du monde entier (4)

Non, il ne signe pas ses dessins d’un Z qui veut dire Zapiro, son nom de caricaturiste. Même si le Sud-africain Jonathan Shapiro est un bretteur et qu’il ferraille depuis vingt-cinq ans, d’abord comme militant anti-apartheid puis comme dessinateur critiquant l’actuel président, le controversé Jacob Zuma qu’il chapeaute d’un pommeau de douche depuis que celui-ci a déclaré en 2006 lors de son procès pour le viol d’une femme séropositive, qu’il s’était douché après l’acte sexuel pour minimiser les risques d’infection. Résultat ? L’arroseur arrosé. Plus le président sud-africain dérape, plus la pomme de douche, devenue un baromètre de vérité, se rapproche de sa tête. Zuma qui n’a pas non plus apprécié lors de son procès pour corruption, d’être représenté sur le point de violer la justice incarnée par une femme maintenue par ses alliés politiques a, d’ailleurs, intenté plusieurs procès en diffamation à Zapiro. La justice n’a pas encore tranché.Dénoncer par l’humour la bêtise et les violations du droit, frapper d’estoc avec son crayon, telle est la mission de cet élève d’Art Spiegelman et de Will Eisner. Mais porter des armes, jamais. Comme il s’y refusait lors de son service militaire, un caporal aussi idiot qu’obtus lui fit monter la garde du camp avec… une perche de plomb. La scène aurait pu sortir d’un court-métrage de Charlot. En 1987, le blanc Jonathan Shapiro a alors 29 ans, il est arrêté pour son appartenance au Front démocratique uni, fédérant près de 700 organisations anti-apartheid. Devenu l’année suivante collaborateur de publications progressistes, il est à nouveau mis sous les verrous par la police de sécurité. Seize ans après la fin de l’apartheid, la caricature reste, pour Zapiro, un sport de combat. En témoigne ce récent dessin (publié dans le Sunday Time le 23 mai 2010) où il s’est croqué marchant avec prudence sur un champ de mines, lesquelles sont des coiffes religieuses dépassant du sol. Le 20 mai, après une fatwa visant des collègues, il publie dans le Sunday Times une vignette où Mahomet est allongé sur un divan. « D’autres prophètes ont des disciples, déplore-t-il, avec le sens de l’humour. » A voir…La Coupe du monde de football qui se tient du 11 juin au 11 juillet dans son pays sera, à n’en pas douter, pour Zapiro une source féconde et féroce d’inspiration. Déjà, il s’en donne à cœur joie. Zapiro, roi du tacle. > www.zapiro.com

Le 1 février 2014 à 08:54

La brosse à dents idéale n'existe pas.

La brosse à dents idéale n’existe pas. Cette révélation, je l’ai eue l’autre matin m’apercevant après l’office de l’hygiène bucco-dentaire, qu’il demeurait des résidus de dentifrice à la base des poils de ma brosse à dents bleue. En effet, une concrétion de pâte durcie, vraisemblablement accumulée au gré des brossages, colonisait l’instrument. Peinarde. Là où la plus grande propreté était requise eu égard à la fonction de l’objet, une crasse d’apparence pathogène  avait coupablement élu domicile. Saisi par l’horreur de la situation, j’entrepris sans délai un nettoyage salvateur. L’exercice se révéla fastidieux. La plaque ne comptait visiblement pas se laisser faire. J’y parvins toutefois à l’aide d’accessoires à portée de main dont par discrétion, je tairai le nom tant leur destination vous semblerait éloignée de cet usage… Plusieurs litres d’eau potable furent également sacrifiés à ce travail, ce dont je conçois une honte assez penaude. Reposant la brosse, la queue en bas, je m’enquis de l’état des autres outils de la famille, stationnés dans le même verre. Il m’apparut qu’ils souffraient du même mal. En particulier le plus élaboré, doté de bidules en plastique mou sensés masser les gencives, un modèle « hi-tech » vraiment très chouette avec les poils orientés scientifiquement, embarquait dans les méandres de ses formes conçues par ordinateur, une épaisse couche de sédiments pétrifiés et malpropres. Avant que d’en avertir son propriétaire, je me félicitai d’avoir choisi un modèle beaucoup plus rustique « mi-souple » et en tout cas plus facile à nettoyer. Un modèle à mon image en somme.

Le 18 juillet 2011 à 08:08

Légalisons la post-it'ution !

"Je m'efforce d'avoir le moins possible de style"

Pour la plus grande joie des lecteurs de ventscontraires.net, l'infatigable Paul Martin a rejoint depuis bientôt 3 mois l'équipe des chroniqueurs réguliers de la revue . Rencontre avec ce trublion adepte d'absurde et d'humour noir, qui nous régale de ses savoureux post-it.   VL : Qui êtes-vous ? D’où venez-vous et vos intentions sont-elles pacifiques ? PM : Mon nom est Paul Martin, je viens de déjeuner. Mes intentions sont rarement belliqueuses, mais elles sont parfois inavouables. La plupart des enfants dessinent. Et vous quand avez-vous décidé de continuer ? Il y a six mois, à la faveur d’une crise existentielle. C’était ça où l’haltérophilie, quand j’ai vu ces trucs hyper-lourds mon choix a été vite fait. Qu’auriez-vous pu faire d’autre si ça n’était pas devenu votre métier ? A vrai dire, ce n’est pas devenu mon métier, ce que j’ai fait d’autre c’est écrire des trucs que d’autres illustrent, souvent avec un tel talent (les autres, je précise) que ça m’a longtemps découragé d’essayer d’en faire autant.   Quels sont vos inspirateurs en termes de graphisme et d’humour en général ? Mon secret, c’est un poulet. Selon vous, qui a inventé l’humour ? Je ne sais pas qui, mais je sais que c’était un vendredi à 14h25. Un souvenir de premier coup de cœur sur une bande dessinée ? Un maître ? A 20 ans j’ai découvert Gary Larson et ça a été la révélation qu’on peut faire des dessins absolument hilarants sans être un « bon dessinateur », je lui en suis très reconnaissant. Comment définiriez-vous votre style ? Inexistant. Je m’efforce d’en avoir le moins possible sans que ça soit moche. En quelques mots, qu’est ce que l’Hippopotable ? Un blog lancé en 2006, pour voir comment on fait un blogue. J’avais sous le coude quelques vieilles pubs scannées dans des revues des années 50, j’ai eu envie d’en faire un truc rigolo. Mon exemple littéraire, c’était les orphelins Baudelaire, c’est un échec total de ce point de vue. Mais cinq ans plus tard j’ai des millions de fans dans le monde entier (essentiellement en Picardie et dans les Ardennes) et un projet d’adaptation au cinéma par les frères Wachowski. Vous êtes manifestement passionné de publicités anciennes. Est-ce une question de nostalgie d’une époque bénie ? Alors, c’est un malentendu. Je suis totalement publiphobe, et radicalement anti-nostalgie. La pub, c’est à mon sens une des grandes nuisances du monde moderne, avec les pères Noël accrochés aux balcons et les quinquagénaires à chapeau. D’ailleurs, quand auriez-vous aimé vivre et pourquoi ? Je crois qu’on traverse actuellement une période abominable mais je ne vois pas d’époque antérieure à laquelle j’aurais préféré vivre, notamment en raison de l’amélioration constante de l’efficacité des antalgiques pour les soins dentaires. Je crois aussi que ça va aller en empirant. Donc, objectivement, nous vivons l’âge d’or de l’humanité, disons l’âge de plastique doré. Quel est votre avis définitif sur les extraterrestres ? En avez-vous rencontré ? J’ai essayé, vraiment, j’ai même passé une nuit avec un groupe d’ufologues amateurs à observer le ciel dans l’espoir naïf d’apercevoir une soucoupe. Faute de résultats probants, je me suis tourné vers une sorte d’agnosticisme soucoupiste. Et puis maintenant j’en fais en BD sous le nom de Kiki et Aliène, c’est dans Astrapi, vous devez lire ça. Vous êtes incroyablement productif (plusieurs blogs, un vrai travail, ventscontraires…), quel est votre méthode de travail ? Vraiment ? Moi je me vois plutôt comme un glandeur. Eh bien, je tournicote, je farigoule,  je louvoie, je tergiverse, puis je bâcle beaucoup et je prends sur mon temps de sommeil (surtout de 23h à 1 h du matin). Parmi les chroniqueurs de ventscontraires.net, qui aimez-vous retrouver ? Auriez-vous quelque chose à leur/lui dire/demander ? Je préfère lui envoyer un mail parce que c’est un peu personnel. Raphaël Chabloz nous a transmis plusieurs questions pour vous. RC : Mais où va-t-il chercher tout ça (surtout les photos, je veux dire) ? J’ai une énorme pile de revues des années 50 à 70 récupérées un peu malgré moi, je pioche toutes les images de mon blogue dedans. Pour les idées, ça me vient en faisant la sieste, dans le train, ou juste devant une feuille blanche. RC : Est-ce que c'est plutôt bien, ou pas, de n'avoir que des prénoms dans son nom ? Avantage de m’appeler Paul Martin, je suis ingooglable, je me perds au milieu de mes homonymes comme un gnou dans le troupeau savaneux. Les gens rient juste en voyant mon nom, ils pensent souvent que c’est un pseudonyme. Et encore, ils ne savent pas le plus beau : mon nom complet c’est Paul Pierre Jacques Martin.

Le 3 août 2012 à 14:38

The Resident

Je m'en doutais, ce n'était pas tout à fait vrai : afin de me motiver à revenir par ici, on avait prétendu que des centaines de belles et troublantes jeunes femmes à demi nues menaçaient de se suicider collectivement si je ne repointais pas le bout de mon nez sur ce site giratoire. Revenu (plutôt essouflé) par ici, je n'tombai que sur le concierge, bien aimable, certes, mais - si j'en jugeais à sa façon de malaxer bruyamment ses énormes clés en me regardant méchamment - apparemment un brin pressé que je quitte les lieux. Puisque je n'venais pas souvent, je me dis qu'il serait tout de même de bon ton de raconter, même rapidement, quelles étaient mes activités du moment. Mais, parti précipitamment, j'avais bêtement oublié d'amener de quoi écrire. Alors que je tentais vainement de m'ouvrir l'index sans m'évanouir, le concierge, un brin excédé, se dépêcha de me trouver quelques post-its, et un crayon mal taillé. Sans finalement couvrir les murs du théâtre de mon (joli) sang, je pu m'épancher brièvement :  "Le montant du loyer se termine par un charmant "virgule soixante-huit". Je n'aime pas les chiffres ronds, j'ai signé de suite.  Je l'ai enfin, ma résidence d'artiste ! Oui, oh, je sais : c'est facile (et plutôt prétentieux), de s'autoproclamer "artiste"; Mais traversant une fois de plus une terrible période de sécheresse créative, c'est tout ce que j'ai trouvé pour espérer retrouver l'envie, la flamme... Là-bas, je m'adonne à toutes sortes de disciplines : sculpture sur pâte à sel, érection de chapelles gothiques en  Frosties de Kellogg's, ou, bien sûr, confection de collier de nouilles Barilla pour au moins les cinq prochaines fêtes des mères... "Résidence d'autiste, oui !" s'exclame régulièrement l'un de mes amis, prétextant mon absence de vie sociale en résultant.  "Tu n'peux pas comprendre..." lui réponds-je inlassablement (non sans, bien évidemment, la condescendance appropriée). Enfermé sous ces toits, avouons-le : je ne sais où tout cela me mènera..." Espérant que cela ferait l'affaire jusqu'à la prochaine fois, je remerciai ce bon concierge, et lui laissai mon numéro, des fois que de belles et troublantes jeunes femmes criant mon nom, tout ça, se décident finalement à passer par là...

Le 25 décembre 2014 à 09:17

Rester vivant, de Yves-Noël Genod

Déclaration d'amour d'une spectatrice

Oui c'est infiniment beau. C'est le geste théâtral de Yves-Noël Genod et de ses hôtes magiciens au son, à l'image et d'une magicienne sculpturale, furtive passante insaisissable et du diablement père spirituel et charnel, ce génial Charlot métaphysique grandiose de la poésie, qui sait puissamment piétiner ce qu'il adore. Vous serez dans la chute d'Alice au fond du trou du Pays des merveilles, et dans le geste théâtral de Yves-Noël Genod. Vous serez dans le ventre de la baleine aux côtés de Jonas et de Pinocchio et dans le geste théâtral de Yves-Noël Genod. Vous serez dans la soute du navire qui traverse le Styx avec un Charon millénaire et sans âge, enfantin, grâcieux, délicieux, fils d'Hélios le Soleil et de Gaïa la Terre, et dans le geste théâtral de Yves-Noël Genod. Vous serez dans l'Atelier imaginaire de Léonard de Vinci qui peint, pense, s'envole, Joconde... et dans le geste théâtral de Yves-Noël Genod. Ici la couleur du silence prend cette teinte douce, ouatée, de ce noir plein d'âmes qui nous emporte dans un “on ne sait où“ fabuleux . Il y a un "Noir Genod“, comme il y a un “Noir Soulages“ ou un “Bleu Klein“. C'est une nouvelle mythologie qui s'invente devant nous. Elle est faite de notre fibre la plus humaine et la plus prodigieuse, du meilleur et du pire de nous toutes, de nous tous. C'est un voyage hors du temps et dans le temps, hors du texte et dans le texte, sans corps et comme si on entrait dans le corps de cette voix dont le clavier va et vient, ose des basses presque obscènes, monte en spirale jusqu'à des cieux que même Borges n'aurait pas su écrire. Ne manquez pas cette rencontre, cette chance d'être AVEC ce geste exceptionnel qu'est le geste théâtral de Yves-Noël Genod. Vous êtes à Paris, la plus belle ville du monde avec tout près de vous vivant, si vivant le plus magnifique geste de théâtre du monde. Vu trois fois ce “Rester vivant“. Je reviendrai. Non je ne suis pas folle, non je n'exagère pas, tous les gens que j'ai amenés avec moi vous le diront... : ) Vivante, je le suis encore plus que jamais par ces rendez-vous réussis ! Ne les ratez pas ! > Rester vivant, un spectacle d'Yves-Noël Genod

Le 11 décembre 2014 à 10:06

Mystères et boules de gomme

J’ai appris à nager dans un bénitier. Enfant, je tombais en oraison devant le moindre signe de la nature : un rayon de soleil et hop : extase – j’avais une vie bien compliquée. A cet âge quand on dit à son chien « allez viens Toutou on va sortir » et qu’il remue la queue, on croit au miracle. Un été alors que je jouais au scaphandrier dans la mer, j’ai croisé un poisson qui ressemblait à mon ancêtre. Soliste dans le Chœur des Petits Enfants de Clermont-Ferrand, je suis entré, après ma mue, dans le Chœur des amis de l’Auvergne. Un jour, en Anatolie, j’ai été poursuivi par le chien d’un pope qui était la réincarnation d’un canard que j’avais mangé au réveillon de 1972. A 30 ans je me suis retiré dans un monastère pour réfléchir à mes 20 ans, quand je suis sorti, j’en avais 40. J’aime quand il pleut placer mon parapluie au-dessus de la tête des passants pour qu’ils croient à la Providence. Au cours d’une retraite bouddhiste, après avoir jeuné pendant quarante-huit heures, je me suis tapé un poulet. Un jour que je dansais dans une rue de Paris en robe safran et agitant des clochettes, un homme s’est approché de moi et m’a demandé l’heure. Quand je bois un verre de Lacryma Christi, au bout d’un moment, j’en vois deux. Lors de la dernière sortie de mon corps astral, je suis allé au rayon lingerie des Galeries Lafayette. L’autre jour dans le RER après avoir donné deux euros à un paralytique, je l’ai vu sauter de joie sur le quai en agitant sa béquille. Une fois, au milieu d’un oratorio de Bach, je me suis mis à léviter et a voleter dans l’église jusqu’à me coller en haut de la nef les bras en croix. Il n’est pas rare qu’à la station Saint-Lazare une voix impérieuse me commande de me lever et de marcher vers la sortie. Quand je dors il m’arrive de rêver que je prie, mais je ne sais pas qui.

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