Isabelle Wéry
Publié le 29/06/2015

De la punaise sous le mont Fuji


Les femelles punaises ont des organes génitaux complètement traditionnels. Les mâles, eux. Ont un truc genre mitrailleuse à sperme, doublée d'un système à injection. Alors. Quand le mâle est en rut, dès qu'il aperçoit un de ses congénères, qu'il soit mâle ou femelle, il lui saute violemment sur le râble et le transperce de sa mitrailleuse à sperme. Et le sperme, de se répandre dans tous les organes de sa victime... : dans ses yeux, son foie, son coeur, ses reins... Alors. Si la victime est une femelle, c'est le sang qui drainera le sperme jusqu'aux organes génitaux de celle-ci où il y aura fécondation. Mais si si si si la victime est un mâle, le le le sperme injecté sera recyclé. Ce qui signifie par a + b que des rapports-punaises-homosexuels-mâles peuvent être biologiquement féconds

(je pensais à tout ceci au printemps dans une châtaigneraie sous le Mont Fuji, quand les chatons mâles des grands arbres émettent des parfums copieusement spermiques.... Castanea sativa)

Isabelle Wéry vit à Bruxelles.  Est belge.
Actrice, metteuse-en-scène, autrice de théâtre et de romans.  Elle fricote beaucoup avec les animaux.  Peut se déguiser en lapin pour l'anniversaire d'un ami.  Voyage pas mal avec son dernier roman Marilyn Désossée, Prix de littérature de l'Union européenne et traduit dans de drôles de pays comme la Macédoine, Bulgarie, Slovénie...  Fait le tour du monde avec la Compagnie Point Zéro et le texte de Jodorowsky L'école des Ventriloques.
A l'heure actuelle, fort fort intriguée par le Japon.

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Le 15 juin 2014 à 09:07

Quatre témoignages

Hier, j’ai découvert que j’avais deux sexes, l’un mâle, l’autre femelle, situés l’un derrière l’autre peu après le segment abdominal. Je me suis rendu compte de ce phénomène fortuitement, alors que je faisais l’amour avec Christine. Mon pénis copulateur s’est soudain gonflé et, poussé par un désir irrépressible, j’ai pénétré l’oviducte de ma compagne du jour et j’ai éjaculé. En me retirant, j’ai entraperçu ce second sexe. La chose m’a particulièrement troublé et j’ai fait des rêves étranges dans lesquels Christine s’appelait Christian et me caressait de ses chélicères poilus. Ce matin, quelle n’a pas été ma surprise de me réveiller excité sexuellement, et de constater que mon pénis s’était introduit dans mon propre orifice femelle. J’ignore si tout cela est tout à fait normal. Il faudra que j’en parle. (1)C’était mon premier rendez-vous avec Karim. Il se tenait derrière moi, il me tenait le thorax de ses mandibules et s’agrippait comme un forcené. D’un coup, ce type a introduit ses organes génitaux dans mon vagin, jusqu’à me faire saigner. Au bout de cinq minutes, ça a été plus fort que moi, j’ai étendu ma pince-mâchoire gauche jusqu’à son crâne poilu. Et je l’ai serré jusqu’à le broyer. Karim avait beau avoir la cervelle en bouillie, cet abruti continait de me besogner comme si de rien n’était. J’étais absolument furieuse. C’est peut-être pour cela que, lorsque ce con a éjaculé, je l’ai décapité et je l’ai dévoré. (2)Josiane m’a regardé avec tendresse, longuement, comme si elle avait plein d’yeux, en frottant ses pattes poilues l’une contre l’autre. Alors, pour la séduire, j’ai vomi sur la table la totalité de mon repas de midi. Pendant que Josiane, surexcitée, commençait à manger avec appétit en aspirant avec sa trompe, ses palpes et ses lobes spongieux, je suis monté sur elle par derrière et j’ai commencé à frotter mon abdomen contre le sien. Je n’en pouvais plus, alors j’ai introduit mon pénis dans son oviducte le plus profondément possible. J’ai joui et je suis aussitôt parti, puisque Cynthia et Souahila m’attendaient à la table voisine. (3)Vanessa était en noir. Elle a répandu autour d’elle une odeur de sexe et de sueur, elle a exhibé ses cires cuticulaires luisantes, et ça m’a rendu dingue. J’ai tout de suite commencé à parader autour d’elle, en redressant les ailes à la verticales. Vanessa est monté sur mon dos pour me lécher les glandes tergales, qui sentent bon le caramel, et j’ai étendu mon abdomen sur elle pour agripper sa glande pygidiale et son ovipositeur. Vous imaginez comme j’étais surexcité. Alors, Vanessa s’est un peu tournée et je l’ai transpercée de mon dard là où j’ai pu, en fait, je crois bien que je lui ai mis deux fois, une fois dans la patte avant, et une fois dans l’œil. Alors j’ai joui intensément dans la chaleur de sa carapace, et ma semence s’est mise à circuler dans son sang jusqu’aux ovaires. Quand elle a été fécondée, j’étais parti depuis longtemps. (4) (1) La mygale(2) La mante religieuse(3) La mouche(4) La blatte

Le 3 août 2011 à 08:19
Le 24 septembre 2013 à 08:59

Le Vatican admet finalement que les dragons n'ont « peut-être » pas existé

Vatican – L’Église catholique semble bien décidée à faire sa cure de modernisme. Après les récentes déclarations du pape sur l’homosexualité, un autre tabou pourrait bien tomber, celui de l’existence des dragons dans certaines Saintes Écritures. « Malgré de très nombreuses recherches archéologiques et biologiques, jusqu’ici, aucune preuve n’a pu être apportée » a commenté le Saint-Siège dans un communiqué laconique qui parle désormais de ces créatures ailées crachant le feu au conditionnel. Une nouvelle qui a surpris bon nombre d’observateurs du monde catholique qui ne s’attendaient pas à un tel revirement de l’Église Catholique. « Il est clair que le pape François veut faire évoluer l’Église. Mais est-ce que les fidèles accepteront de tels changements » s’interrogent de nombreux spécialistes. « Cela remet tellement de choses en cause, tout d’un coup. Beaucoup de gens vont être perdus. Soudain, toute une partie de leur croyance disparaît » s’alarme un autre. Très présents dans de nombreuses Écritures Saintes, les dragons ont été selon les spécialistes, pour la plupart, décimés par des saints et des évêques qualifiés de « saints sauroctones », souvent dans le simple but politicien d’asseoir leur pouvoir auprès des populations locales, essentiellement au mépris de la conservation d’un écosystème préexistant. Mais désormais, le Vatican remet en cause la version officielle. « Jusqu’ici, aucune preuve matérielle de l’existence de ces créatures n’a pu être apportée. Il semble que la plupart du temps, il ne s’agisse hélas vraisemblablement que de métaphore » ajoute le Saint-Siège. Après avoir avancé sur la position de l’Église sur l’homosexualité, beaucoup pensent que cette sortie pourrait mettre en colère certaines congrégations très conservatrices. « C’est scandaleux. L’Église est en train de succomber à une mode du modernisme et de la repentance » affirme le curé de Saint Nicolas du Chardonnay, église parisienne occupée par des traditionalistes depuis plus de 35 ans, qui s’inquiète du terrain particulièrement glissant dans lequel le pape François semble amèner l’Église « D’abord Galilée, puis les homosexuels. Maintenant les dragons. Et après ?» Le Gorafi Photo: Wikicommon

Le 17 avril 2012 à 10:11

Ce qui fait chanter les abeilles

Un jour, on entend une féministe évoquer la forme phallique des buildings new-yorkais et on se dit que les termites doivent être de sacrés phallocrates. De la sociologie à l'entomologie, en effet, il n'y a qu'un pas, que les réactionnaires refusent de faire sous prétexte que l'homme n'est pas un animal comme les autres. Pourtant le triste sort des insectes devrait interpeler notre fibre humaniste. Prenez les abeilles. Toutes ces ouvrières qui triment dans les champs pour une caste de larves oisives et une reine aussi grasse qu'ingrate, même pas élue au suffrage universel, ça fout le bourdon. On les met en face de frelons venus d'Asie, mais elles, elles ne font pas le poids. Ajoutez à cela la précarité de leurs logements -que dis-je, leurs cellules !- on est carrément dans le surréalisme ! Et leur véhicule de fonction ? Quatre ailes, enfin, c'est ringard ! Et que fait Mélenchon ? Rien ! Ça veut tout dire ! Ah, nul doute que si elles tricotaient des sous-vêtements pour Lejaby, elles auraient voix au chapitre de l'insurrection citoyenne, les abeilles. Mais non. Pourtant, si les larmes de ces petites victimes du plus vil royalisme se mêlaient à leur pollen, nul doute que le miel produit aurait le goût de bouchon si amer du cérumen. En tout cas, personnellement, j'ai beau ne pas sortir de St Cire, je considère que l'organisation sociale de ces insectes est un vestige du passé que la marche de l'Histoire aura tôt fait de balayer. Les pesticides m'en soient témoins.

Le 7 décembre 2012 à 08:41

Sperme de mammouth congelé

Histoires d'os 36

Professeur de zoologie à l'université de Kagoshima, Kazufumi Goto caresse un grand rêve un peu fou : celui de ressusciter le mammouth, ce géant poilu de l'ère glaciaire.   L'idée est assez simple. Pour ne pas dire assez simpliste. Et du point de vue technique, elle peut se comparer à une procréation assistée. Il suffit d'aller dénicher dans le permafrost de Sibérie quelque bel étalon congelé, de prélever gentiment un échantillon de son sperme et d'en féconder in vitro des ovules d'éléphante. Dame nature fera le reste, si elle veut bien se montrer un tantinet coopérative et dans une bonne vingtaine de mois, les caméras du monde entier filmeront la naissance d'un adorable mammouphanteau qui fera la fierté et la gloire de son géniteur japonais.   Du point de vue génétique, le projet semble réalistes. Mammouths et éléphants sont des cousins germains d'Afrique et de Sibérie et partagent un ancêtreéteint depuis cinq millions d'années. Ils sont donc aussi proches que la jument peut l'être de l'âne ou la tigresse du lion. Et le professeur Goto n'a t-il pas réussi, il y a quelques années, de féconder une vache vivante avec du sperme de taureau mort ?   Mais déjà des esprits goguenards ricanent. Ils proclament avec suffisance qu'au terme de plus de 10 000 ans, il semble exclu de retrouver de la semence de mammouth en bon état de conservation. Il paraîtrait que le permafrost soit un médiocre congélateur comparé à l'azote liquide de nos laboratoires. Mais qu'en pense l'éventuel papa, lui qui se gèle les testicules en attendant de se reproduire ?

Le 3 février 2014 à 11:57

Georges Eekhoud (1853-1927)

Les Cracks méconnus du rire de résistance

Il n’arrive pas tous les jours qu’un imposant poète national (en l’occurrence belge) tapissé d’honneurs et dont les vers coulés dans « une langue comme faite de métal et d’émail » (Camille Lemonnier) sont étudiés dans les écoles soit par ailleurs un abîme de sédition filant les fumerons aux « élus des coffres-forts et de la bêtise moutonnière ». Le dégoût de Georges Eekhoud pour les prosternements se dénonce à l’École militaire où son tuteur l’a placé. Le jeune maroufle envoie à dache la caserne, dilapide son maigrelet héritage paternel dans les caboulots du port d’Anvers et, après avoir été un temps aide-correcteur, se lance dans le journalisme de combat contre les « hauts messieurs du pouvoir » « jouant à la hausse et à la baisse de la chair prolétaire » dans, notamment, les cahiers de La Jeune Belgique et du Coq rouge. C’est ainsi que dans un style « à la fois rogue et caressant, acide et balsamique », relève le critique littéraire Pierre Broodcoorens, avec « une verdeur savoureuse et primesautière », avec encore la truculence de palette des vieux maîtres flamands et le vocabulaire « trouble-bourgeois » brûlant le papier du Charles de Coster de La Légende de Tijl Uilenspiegel, Georges Eekhoud part magnifiquement à l’attaque. Ses cibles de prédilection : « les bonzes de la finance et du négoce », « les députés tatillons, moulins à paroles », les armateurs, les vieilles ganaches militaires nous enrôlant de force, les argousins et les pandores, « le lâche troupeau diocésain » (« Ce sont les religions bibliques qui veulent que la terre nous ait enfantés pour l’abstinence et la douleur. Imposture ! L’exécrable créateur que celui qui se complairait en la torture de ses créatures ! ») ou à « l’ignoble engeance des gens repus » (« Ha ! Je suis horriblement fatigué des faussetés, de la bégueulerie, des coups fourrés du monde d’en haut. Foin de leur art et de leur littérature qui mentent autant que leur religion, leur honneur et leur morale. » La rebiffe de l’écrivain contre toutes les espèces de « résignation cagnarde » se poursuit dans ses puissants romans et ses contes du terroir « bavant la vie et le sang » (Rémy de Gourmont). Eekhoud veille en effet à ce que les « pauvres soukelaires » qui peuplent ses récits ne soient jamais des fronts baissés ni des mains jointes mais bien des « damnés ribauds » qu’il ne fait pas bon hérisser. Comme l’avance l’historien Hubert Juin, « ce qui requiert Georges Eekhoud, ce n’est pas la classe laborieuse, c’est la classe dangereuse ». Le Cycle patibulaire publié par Kistemaeckers en 1882 « marque rouge, spécifie Émile Verhaeren. En une suite de nouvelles, tous les misérables du bois et de la plaine, du taillis et de la dune apparaissent : voleurs, canailles, pervers, meurtriers, brigands, rôdeurs, assassins, soudainement grands par l’idée qu’ils ont de leur révolte ». Jusqu’aux ratamoelles dans ses écrits, « l’indécent libertaire », ainsi que le surnommait le plumitif Léon Balzagette, est du côté de ses gueux. Du côté de ses loups de mer et de ses dockers à cran (Burch Mitsu, 1902). Du côté de ses pacants en groume (Kees Doorik, 1883). Du côté de ses déserteurs et de ses tard-venus (Les Fusillés de Malines, 1891). Du côté de ses pétroleuses farouches (La Faneuse d’amour, 1888). Du côté de ses ruffians pinteurs. Du côté de ses parpaillots (Les Libertins d’Anvers, 1912, qui conte l’histoire des voluptueux hérétiques loïstes). Du côté de ses runners, « écumeurs de rivières, squales d’eau douce tenant de véritables sabbats, ruminant des pilleries, liant des parties de maraude, se proposant de brutales gageures ». Du côté de ses « ratés du travail » (Le Buisson des mendiants, 1927). Du côté de ses « voyous de velours » et de ses mauvaises herbes faubouriennes : « C’en est fait… Si l’ordre et la règle me condamnent sans rémission, je m’enrôle au service de la fantaisie et du bon plaisir : je passe à l’armée des francs vauriens et des insoumis. » Mais, en fin de compte, ce qu’on pardonnera le moins à Georges Eekhoud, c’est qu’il monte au créneau pour les réprouvés sexuels. Son Escal-Vigor (1899) fait scandale. La censure russe frappe le livre d’anathèmes et le poète est déféré devant la Cour d’assises de la Flandre occidentale qui l’accuse d’avoir donné pour lors ses lettres de noblesse à… l’uranisme.

Le 8 juillet 2011 à 08:42

Igor

Ou bien imaginer une nouvelle version de « Petit Papa Noël », dans laquelle il ne serait plus question d’une belle nuit, mais d’un crépuscule post-apocalyptique, quelque chose de très sombre, quelque chose à des années-lumière des idées dégoulinantes de bons sentiments que l’on nous impose chaque année, que nos chères têtes blondes apprennent bêtement…   C'est la belle nuit de Noël  La neige étend son manteau noir  Et les yeux levés vers le ciel  À genoux, les petits enfants  Avant de fermer les paupières  Font une dernière prière.    … et dans laquelle le vieux monsieur généreux porterait des bottes à semelles de protection, une combinaison antiradiation homologuée, des gants en kevlar, un masque à gaz, un gilet pare-balles, car dehors, il va avoir si chaud… Dans cette version, le narrateur, un enfant de dix ans, Igor, aux traits fatigués, sans innocence, Igor, flétri, sans aucun avenir ou notion d’avenir, habiterait un bunker souterrain de 9m² avec toute sa famille. Il n’y aurait aucune cheminée, mais seulement un conduit d’évacuation et de traitement de l’air conditionné.   Petit Papa Noël Quand tu descendras du ciel Avec tes jouets par milliers.    Bunker 248 de l'abri antiatomique numéro 47, sous-sol 3, ascenseur 24. Dans cette version de la chanson, le vieillard ferait sa distribution au son des compteurs Geiger des églises et des hurlements des chiens fossoyeurs des ruines.   Ta distribution de surprises.    Dans cette nouvelle chanson, Igor se languirait de revoir un jour le soleil se lever autrement qu’à la télé. Il ne dirait plus qu’il a été sage, mais qu’il n’a rien fait, lui. [Refrain]  Dans ce nouveau couplet, il serait question de nuages dépollués et même d’animaux vivants et en bonne santé, histoire d’apporter un peu de rêve, un peu de fêtes. Le sentiment de. Dans cette version moderne du Petit Papa Noël, on évoquerait des idées positives d’avenir radieux et de félicité partagée. [Refrain]  Dans cette chanson, tout serait très beau, très à sa place : rien ne dépasserait. Dans les abris antiatomiques, les jours de fête auraient un goût particulier qui, on l’espère, ne serait pas celui âcre et violet de l’iode. Dans les abris, les gens danseraient comme des damnés, loin des réalités noircies des cendres grenat.   Dans une version alternative, plus mature, il serait question de l’aversion de l’homme pour les choses visqueuses. Les crachats, les glaires, le sperme. Puis Igor ou tout du moins une version adulte d’Igor, argumenterait : « si Dieu n’avait pas voulu la semence masculine, il aurait fait du sperme en flocons de neige » et de rebondir avec le refrain, les notions d’hivers et de froid. Pour revisiter l’enfance, il faut désapprendre l’adulte.

Le 9 janvier 2013 à 07:25

Félix

Félix est une pédale de 35 ans. Comme toutes les grosses tantouzes de son âge, il écoute du Lady Gaga à longueur de journée et est fan de Mylène Farmer. Comme tous les gays, il possède un tout petit chien qu'il couvre d'attentions et de caresses et comme tous les gays, une fois le soir venu, il se travestit comme de bien entendu et danse dans des boîtes de nuit interlopes dans lesquelles il fait l'amour avec plusieurs gros moustachus tous habillés de cuir dans une backroom sombre et sordide. Comme toutes les grosses pedzouilles de cet âge, il aime se faire fouetter, insulter et parfois même, il se fait cracher dessus. Comme toutes les tantes, Félix est très efféminé et aime porter des vêtements moulants fluorescents. Il est évident que Félix est coiffeur et qu'il n'aurait pu exercer un autre métier que celui-là. Mais quand bien même Félix correspondrait à l'idée que vous vous faites de l'homosexualité, n'en demeurerait-il pas moins aussi humain que vous pour très justement avoir les mêmes droits que vous ? Cela changerait-il tant la face du monde qu'il puisse se marier avec Bastien - gros pédé baraqué et chauffeur de poids-lourds - qu'il fréquente depuis maintenant plusieurs années ? N'avez-vous pas d'autres combats à mener bien plus importants que celui-là et qui mériteraient toute votre énergie ? Je vous souhaite de vivre le même amour que Félix et Bastien, les gros pédés qui reçoivent en ce jour, toute mon affection. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits, ce qui, ne vous en déplaise, inclut aussi Félix.

Le 16 septembre 2012 à 10:18

«Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l'interdiction de l'inceste tombera»

Mgr Barbarin, archevêque de Lyon, Radio RCF, 14 septembre 2012.

Il ne se doutait pas le prélat des gones, ce qu’il déchaînerait de violences dans le monde avec ses propos stigmatisants sur le mariage des homosexuels. Ils avaient à peine circulé sur les réseaux sociaux, que quelques milliers de gays parisiens rameutés dans le Marais, attaquèrent les locaux de la délégation pontificale. Le nonce apostolique qui, par imprudence, était resté sur place, fut promptement déculotté et exhibé en place publique, ce qui le tua de ridicule. Au Vatican, les “faucons” de la Curie pressaient le pape Benoit XVI de déclencher les foudres excommunicatoires contre les insurgés car les exactions s’étendaient. A Lyon, les livres de Christine Angot étaient jetés dans un brasier alllumé au papier bible.  Dans le quartier berlinois de Prenzlauer Berg des hordes de partouzards brandissaient des préservatifs gonflés à l’helium en scandant: “nous sommes tous des Borgia.” A San Francisco, des crucifix étaient brûlés sur Castro street, à Londres on placardait des photos d’ecclésiastiques dans le plus simple appareil. Bien embarrassé, le Président Hollande chargea Laurent Fabius d’apaiser les esprits. Le ministre des Affaires étrangères qualifia “d’écœurante”  la déclaration de l’archevêque de Lyon. Cela ne fit que justifier plus encore les émeutes. Aux dernières nouvelles, YouTube a décidé de censurer les images religieuses.

Le 20 mai 2012 à 13:08

Novembre 2011 : On a tué Oscar Wilde

Chroniques à retardement #3

Les chroniques à retardement ressuscitent de petits ou grands événements qui se sont perdus dans le flot frénétique de l’actualité. Du réchauffé, du come-back, du léger différé : une deuxième chance pour ces nouvelles obsolètes.     Récemment encore, la tombe d’Oscar Wilde, au Père-Lachaise, était couverte des traces rouges d’innombrables baisers. Personne ne sait très bien pourquoi, depuis une quinzaine d’années, les visiteurs de passage déposaient sur le vieux visage du sphinx qui surmonte la sépulture ce témoignage d’amour canaille. Personne ne sait non plus si le digne écrivain les appréciait, lui dont la préférence allait aux hommes… Peut-être était-il en tout cas plus heureux que le pauvre Victor Noir, dont le gisant confortablement membré est manipulé par tant de passants qu’il a la braguette qui brille en toute saison – vous en penserez ce que vous voudrez, mais pour ma part j’aime autant choisir qui porte la main à mon panier.   Toujours est-il qu’en ce jour d’automne 2011, le Ministre irlandais des Arts et du Patrimoine inaugure la tombe rénovée du bel Oscar, qu’on a pris le soin d’enfermer entre des murs de verre pour éviter de nouvelles dégradations. Il déclare, tout heureux de la propreté retrouvée de son grand homme : « Les hommages pourront tout autant se faire mais autrement, par des fleurs par exemple »… A côté de lui, Frédéric Mitterrand renchérit : « La tombe d'Oscar Wilde (…) retrouve sa splendeur initiale, désormais protégée des assauts du superficiel ».   Des fleurs, donc. Ou bien des chansons, ou des prières, ou un petit mot gentil. Rien que du non destructif ; et voici qu’Oscar Wilde, refait à neuf, peut traverser les siècles sous son caillou immaculé, intouchable, inaccessible, inembrassable et donc, tristement, tout à fait mort…

Le 7 juin 2014 à 08:55

Glenn

Glenn dort parfois nu même souvent, mais le lundi surtout ou bien encore les jours de pluie. L'homme a inventé le sexe sur le lit pour oublier que Dieu avait mis des monstres dessous, très serrés les uns contre les autres. L'intimité dans un lit occulte un peu facilement les 2 millions d'acariens qui l'occupent aussi. Comme on fait son lit, on se couche, oui, mais lequel ? Il y a cette scène dans Freddy les Griffes de la Nuit, celle de la mort de Glenn (Johnny Depp), durant laquelle le jeune homme est aspiré par le lit (avec la télévision d'ailleurs, tiens) puis recraché en un impressionnant geyser de sang. Ce n'est pas anodin tant le sommeil est sans doute l'événement quotidien le plus perturbant qui soit puisqu'il nous voit chaque jour inexorablement perdre conscience. Le lit est cet endroit dans lequel nous perdons pied, physiologiquement parlant. Seul notre subconscient survit dans cette expérience qui met nos hormones sens dessus dessous, ce qui en fait un évènement encore moins rassurant tant l'homme aime tout contrôler. Alors le corps a inventé le rêve comme pour enfoncer le clou encore plus loin : il est la superstar de la nuit au grand dam de l'homme. Il n'est guère étonnant que ce dernier ait d'ailleurs bien souvent cantonné le sexe au même endroit. Quand on y pense, le sexe est également une perte de conscience. On meurt dans un lit bien souvent aussi. Avec des draps blancs immaculés comme un jour de mariage : ça fait réfléchir. Le lit est, avec les WC, l'endroit où l'homme se résigne à admettre qu'il n'est qu'un animal comme un autre. En 2145 nous dormirons dans des lits verticaux en compagnie de poules qui donneront du lait lorsqu'on leur pressera les crêtes. Nous serons dirigés par un état totalitaire qui enverra des sous-marins sur Mars pour exploiter le peuple étranger avant de l'éradiquer. Le sexe sera prohibé et l'homosexualité cantonnée à un couple étalon élevé en Argentine pour des études financées par le Nouveau Planning Familial. Le racisme sera cloné et la peur de l'autre deviendra une religion à part entière : on crucifiera des Chinois autant que les gousses de vanille qui seront jugées trop exotiques. Une grosse pastèque sera pape. La Kaaba abritera une baby carotte que tout l'islam vénèrera comme s'il était le Prophète même. L'homme aura rationalisé le sommeil, le lit deviendra un objet de controverse que quelques artistes engagés dresseront comme étendard (du côté hiver seulement, faut pas pousser) mais sans grand succès. Même Lady Gaga XIV s'y cassera les dents. Glenn sera recraché par un Freddy bionique tous les premiers dimanches du mois après le porno kabbalistique en hébreu diffusé sur Canal ++. Les censeurs seront vénérés comme des saints alors que les bouddhistes remettront au goût du jour la Macarena. Réveil chassieux, réveil heureux. Mais avant tout, mon lit restera à jamais cet endroit où nous ne dormirons plus jamais ensemble, Glenn.

Le 4 septembre 2011 à 08:50

Stigmatisé.

Actuellement, je vis quelque chose de grand, de très grand ! Du moins dans mon esprit c'est ce que se passe.... Aux yeux des autres, j'en suis moins sûr. Ils me prennent surement pour une pauvre âme, ayant perdu toute faculté mentale, n'ayant plus les moyens d’appréhender de manière logique les évènements de la vie. Un simple fou, sans aucune capacité de jugement.  Pourtant, je suis tout à fait clairvoyant plus que jamais. Je sais exactement où je vais, qui je suis. J'ai juste compris. Mais les autres ne comprennent pas, ils ne comprennent pas que nous étions deux, et qu'aujourd'hui nous nous sommes pris la main pour ne former qu'un.  J'ai une vie double, devant mes amis, mes camarades, les inconnus, les commerçants je suis un Homme un peu féminin, sûrement enfantin. Et devant ma famille, je suis une Femme ultra masculine, sûrement folle a lier, complètement déphasée, peut être même en dépression nerveuse. Je crie STOP ! Stop au diktat que l'on m'a imposé, non je ne suis pas fou, je suis tout à fait sain d'esprit. Je veux devenir l'Homme que j'ai toujours été quitte a faire partie des marginaux de notre société. Oui parce qu'aujourd'hui une Femme devenant Homme ou un Homme devenant Femme est forcément marginal/marginale. Nous sommes dérangés, incomplets, on cherche à tout prix a nous stigmatiser en passant principalement par la stérilisation... - Hors de question que de telles personnes puissent procréer, ils pourraient se multiplier. Et puis quoi encore ? On nous enferme dans des cabanes en bois en attendant de nous mettre dans des fours ? Pour protéger la ménagère de quarante ans qui se fait tromper par son mari tous les soirs et leurs quatre enfants complètement psychotiques de voir leurs parents s’engueuler tout le temps.  - Pourtant n'oubliez pas que les enfants homosexuels sont élevés par des parents hétérosexuels que vous qualifiez de tout à fait sains et normaux. Et les couples homosexuels, transidentitaires, élèvent des enfants hétérosexuels, sains et tout à fait normaux.... Alors qu'ils ont des parents tellement marginaux. Les choses ne changeront pas parce que j'ai écrit quelques lignes sur le sujet surtout que d'autres l'ont déjà fait. Mais je veux protéger mes droits, et ceux des prochains et prochaines qui sentiront qu'ils et qu'elles devront accomplir ce changement pour devenir ce qu'ils et qu'elles sont réellement. 

Le 13 mars 2015 à 17:36

Oh l'autre cuisine !

Oh l’autre. Oh l’autre cuisine ! Ça y est : j’ai réussi mon épineux transfert qui tient presque de la transfiguration proprement dite. L’objectif de l’opération miraculeuse, c’était de repêcher savamment ma chronique de février dernier prévue pour le dossier « Qu’est-ce qu’on mange demain ? » qui était restée misérablement sur la touche, étant donné que, très niguedouillement, j’avais oublié de l’expédier à l’intrépide Jean-Daniel Magnin.Place donc, grâce à mon madré subterfuge, à l’autre cuisine, la cuisine des temps prochains, que devraient mettre à l’honneur, et même magnifier, quelques-unes des recettes de prédilection de Pierre Desproges. Qu’est-ce qu’on mangera d’autre demain ? Des cigales melba et du chat grand veneur. C’est la réponse catégorique de Pierre Desproges. Il l’a fournie, comme un vignoble fournit du vin capiteux, dans sa dernière bombe glacée à retardement : le livre Encore des nouilles qui vient de sortir sous la bannière des Échappés, la maison d’édition de la bande à Charlie, ornée rabelaisiennement de dessins de… Wolinski, Cabu, Tignous, Charb, Luz, Riss (oui, c’est comme dans un rêve zinzin, ils sont tous là, à part Honoré !) Il s’agit d’un recueil des chroniques culinaires tordboyautantes que Desproges a frigoussées de septembre 1981 à novembre 1983 pour « la revue bourgeoise, repue et bien élevée » (dixit sa rédac-chef elle-même Élisabeth de Meurville) Cuisine et vins de France. Des chroniques, rassemblées pour la première fois en volume, qui ne plurent pas alors à tout le monde. Une abonnée fit même savoir à l’état-major du magazine qu’elle ne le lisait plus sans arracher préalablement la page du malotru. Au menu de Encore des nouilles : La cigale melba pour six personnes. « Comptez une douzaine de cigales (de la Havane, ce sont les meilleures). Enfoncez-les vivantes dans un teckel que vous aurez préalablement muselé pour éviter les morsures. Jetez le teckel dans un fait-tout avec deux litres d’eau salée. Quand l’eau frémit, le teckel aussi. S’il se sauve, faites-le revenir avec un oignon. À l’aide d’une écumoire, chassez le naturel. Attention : s’il revient au galop, ce n’est pas un teckel, c’est un cheval. En fin de cuisson, passez au chinois, ou au nègre si vous n’avez pas de chinois. » La recette du chat grand veneur : « Quand le chat pète, le mérou bout et quand le chat bout, le mérou pète. » Et « les salades niçoises concoctées dans la Meuse, surchargées d’olives en carton et de queues d’anchois marron merde où les quartiers de tomates anémiées, sauvagement tranchées à Verdun, à peine épépinées, jamais pelées, se gercent et se racornissent dans cet infâme vinaigre d’alcool où le plus pingre gargotier punit ses cornichons. » Mais qu’est-ce qu’on mangera d’autre demain une fois qu’on se sera gavé de cigales melba, de chats grand veneur et de salades niçoises surchargées de queues d’anchois marron merde ? La réponse vient encore de Pierre Desproges : De la « Petite Sucrée ». Ce qui s’avère être le nom familier du pot-au-feu Marie-Croquette, une recette inédite provenant du cahier de bons conseils familiaux de Monsieur Cyclopède qui aurait fait la joie de Jonathan Swift. « Prendre une petite Marie bien ferme, de 7 à 8 mois environ, si possible élevée au lait sans hormones, afin d’éviter le goût de poisson. L’œil doit être vif, le cuisseau dodu. Compter 500 grammes par personne, avec os. Plongez votre petite Marie dans une cocotte pleine d’eau froide. (Si elle se sauve, faites-la revenir avec des échalotes.) Ajoutez sel, poivre, thym, laurier, hochets, tétines, etc. Quand l’eau frémit, la Marie aussi. Lier alors avec 50 grammes de farine Galia premier âge, ou 30 grammes de moutarde à moutard. Après une demi-heure de cuisson à feu modéré, votre Marie ne doit plus se débattre, et la chair doit être d’un beau rouge vif. Il ne vous reste plus qu’à servir en robe des champs, avec une sauce poulette façon bonne femme, ou en croque-bébé avec sauce biquette. Ce plat est connu également sous le nom de « Petite Sucrée ». On peut aussi le confectionner avec un Jean-Marie : on obtiendra alors un « Petit Salé » ». Mais après-demain, quand on sera à court de cigales, de chats, de salades, de Petites Sucrées, que pourra-t-on bien manger d’autre ? Hé bien, en cette inquiétante période-là, et cette fois, la réponse est de moi, il ne nous restera plus en l’espèce qu’à manger la moitié de nos mots. On peut déjà s’y mettre. Encore des nouilles : Chroniques culinaires, de Pierre Desproges, Illustré par Cabu, Catherine, Charb, Luz, Riss, Tignous et Wolinski, et avec une préface d'Elisabeth de Meurville (éd. Echappés 2014)

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