Cedric Citharel
Publié le 13/01/2011

Journal d'un voyageur du pathétique


Carte postale d'Heathrow - London - Terminal 5

Ça fait déjà plus de vingt-quatre heures que je me promène d'aéroport en avion, d'avion en aéroport. Je me sens sale, j'ai besoin d'une douche.
Je souris à une fille qui a la moitié de mon âge en me disant qu'elle a une tête à faire du porno. Elle me rend mon sourire.
Si je pouvais, je passerais ma vie dans les aéroports.

Ancien militaire, ancien diplomate, j'ai tout plaqué pour devenir écrivain dilettante amateur. Ne disposant ni d’un nom à particule, ni d’ancêtres fameux, ni de diplômes des grandes écoles, je tente de déverser ma prose, ma rancœur et mon optimisme, sur la toile et chez des éditeurs. Las de l’hexagone, je vis maintenant au Mexique d’où je contemple mon pays avec un peu d’espoir et beaucoup d’angoisse.

 

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Le 7 avril 2012 à 08:13

La vie sous les tropiques

Carte postale du Mexique

Quand on voyage, on apprécie l’exotisme, et puis, après quelques mois passés sous les tropiques, il y a des choses qui nous agacent ; la nonchalance des commerçants qui préfèrent dire qu’ils sont en rupture de stock plutôt que d’aller vérifier dans l’entrepôt, la corruption endémique à laquelle participent les policiers en faction qui rackettent les automobilistes, l’anarchie qui règne sur les routes où personne ne respecte la moindre règle, tous ces petits détails qui pourrissent la vie. Et puis, après quelques mois, ou même quelques années sur place, on sait d’où viennent tous ces problèmes. Les employés sont systématiquement licenciés tous les six mois, comme ça leurs patrons ne leur versent aucune indemnité. Les policiers ne sont pas payés, et doivent s’acheter leurs uniformes. Quant au permis de conduire, ce n’est qu’une formalité administrative qui coûte environ vingt euros, moins si on a envie de marchander. Alors, quand je suis énervé, je repense à ce pays dont je viens et dans lequel il faut passer par les grandes écoles pour faire carrière, où il est impossible de louer un appartement si l’on ne gagne pas trois fois de quoi payer le loyer, et où les politiciens peuvent se faire prendre  la main dans le pot de confiture et continuer à s’indigner qu’on ne respecte pas leur présomption d’innocence. Et je me dis que je ne suis pas si mal que ça sous les tropiques.

Le 16 novembre 2013 à 08:53

Mario Rigoni Stern, clochard céleste

Portrait 45

Mario Rigoni Stern est un morceau de neige. Il né en 1921 dans sa montagne, à Asiago en Vénétie et meurt en 2008 au même endroit. Ne croyez pas pour autant que ses pieds n'ont pas goûté plus large. La seconde guerre mondiale le souffle comme un flocon, incorporé par les Italiens, qui soutiennent l'Allemagne. Champs de guerre de France, d' Albanie, puis contre les Russes, puis emprisonné par les Allemands, avec les Russes qu'il devait combattre. Lorsqu'il comprend que le printemps n'empêche personne de mourir, il choisit l'hiver. Mario Rigoni Stern s'évade par la neige en 1943. Deux années d'errance, de la Prusse Orientale jusqu'à Turin. Deux années à marcher dans sa faim comme dans les congères. Après guerre, une fois rentré, il devient employé du cadastre pour se consacrer à la montagne et à l'écriture. Mario Rigoni Stern est le flocon qui brûle la langue de tous les sergents perdus dans la neige. Mario Rigoni Stern est la goutte glacée qui capture la lumière au bout des serres d'un rapace. Mario Rigoni Stern est la larme figée au bord de l'oeil de Primo Lévi. Il sait que les promesses du ciel fondent comme le givre. Que la mort est une couverture pleine de souvenirs. Que des baies poussent dans l'hiver. Il se consacre à sauver ce qu'il reste. L'allure d'un arbre, l'odeur d'un plat, du tabac partagé, la piste d'un oiseau, l'amitié. Des traces de pas dans le grand vide blanc d'après l'horreur. En France il est édité par La fosse aux Ours.

Le 29 avril 2010 à 18:35

Damien Glez

Dessinateurs et caricaturistes du monde entier (3)

Parfois, pour se défendre, rien ne vaut un bon dictionnaire. Non pour balancer un pavé de 3,2 kilos à la tête de son adversaire –quoique- mais pour éviter la prison au titre d’offense au chef de l’Etat. Convoqué, en juillet 2006, par la justice pour un dessin représentant Blaise Compaoré, le président burkinabé, en footballeur (« je suis un bon buteur, je bute beaucoup ») Damien Glez, directeur de publication du Journal du jeudi, un hebdomadaire satirique communément appelé JJ au Burkina Faso, a dû sortir son thésaurus et argumenté sur la définition du verbe « buter » afin de ne pas se retrouver sur la touche. « Les subterfuges pour contourner la ‘’censure’’ sont ceux que la satire nous offre : les détours verbaux, difficilement attaquables devant la justice, et les biais graphiques parmi lesquels les ombres "disant" ce qu'on ne peut représenter qu'en filigrane », témoigne ce dessinateur-éditorialiste de 43 ans au parcours atypique. Né à Nancy, diplômé d’une grande école, il est devenu citoyen burkinabé après avoir effectué son service militaire comme coopérant. Une vraie histoire d’amour pour ce pays et le dessin de presse qui, en Afrique plus qu’ailleurs, contribue avec vitalité et insolence à la culture démocratique et sert de moyen d’information à la population. « Nous exerçons dans un cadre institutionnel plutôt satisfaisant », estime Damien Glez, rappelant toutefois que l’ancien collaborateur de JJ, le journaliste Norbert Zongo a été tué en 1998 vraisemblablement pour des motifs politiques. Le tollé populaire soulevé par son assassinat a servi de leçon. « L'abus de pouvoir laisse peu à peu la place à la régulation du Conseil supérieur de la Communication. » Cette instance n’est intervenue qu’une fois, à la vue d’une illustration d’une affaire de « magie noire » selon laquelle certains individus détenaient le pouvoir de faire disparaître le sexe des personnes auxquels ils serraient la main. Difficile, dans ce cas, de ne pas montrer les organes génitaux. Or, au Burkina Faso, « les sujets les plus épineux sont le sexe en raison de la très prude culture sahélienne et la religion », raconte le caricaturiste qui collabore, par ailleurs, à de nombreux titres de presse, aussi bien en Afrique, en Europe qu’aux Etats-Unis. Deux de ses dessins ont été boycottés la même semaine pour hypersensibilité religieuse, l’un sur la charia en Somalie destiné à un journal panafricain, l’autre sur Benoît XVI commandé par un magazine italien. Qu’importe. Concernant le petit monde de l’au-delà, Damien Glez s’en donne à cœur joie avec Divine Comédie (www.glez.org), son comic strip qui met en scène Lord, un rabat-joie chenu, et Pete, l’espiègle gardien du Paradis et gestionnaire des conflits de ses pensionnaires. Pas de doute, Damien Glez vise juste. En matière de dessin, sa maîtrise du lob, sa technique du coup franc font de lui un redoutable… buteur.

Le 18 avril 2011 à 14:01

Je me suis fait couper la banane

Je ne l’avais jamais trompée. Des années de vie partagée, sans le moindre démêlé et pourtant… S’il est vrai qu’avec le temps, nos rapports aux tumultes échancrés se faisaient moins fréquents, jamais pour autant la lassitude de ces couples éplorés n’était venue enrayer notre petite complicité. Même à cran, rien ne pouvait altérer la dépendance de notre relation, pas même cette chute irréversible, signe d’un vieillissement de moins en moins latent.   Et pourtant… En ce petit matin ensoleillé de doux printemps, un aquilon volage souffla sur mes désirs sont air le plus défendu. Ce temps nouveau qui fait monter la sève, me plongea tout droit dans l’incommensurable corsage d’une charmante demoiselle. Elle que chaque matin, je croisais derrière sa vitre, sans prendre le temps de m’appesantir, devint soudainement pour moi l’attrait d’une nouvelle jeunesse.   Si peu éclatant paraissait son esprit, sublime en revanche était sa poitrine. Bien que ma timidité farouche et mon éducation puritaine me décontenancent au moindre string qui dépasse, je pris soudainement mon courage à deux mains et fis le premier pas. « Ce soir si vous voulez » me répondit-elle d’un large sourire au chewing-gum qui dépasse. Le soir venu,  je me rendis non sans une certaine appréhension au lieu dit du rendez-vous. Etais-je vraiment certain de la chose ? N’allais-je pas commettre là une bêtise impardonnable ? A peine me fit-elle entrer dans son salon que mes doutes se dissipèrent, elle qui pour me mettre à l’aise, me défit rapidement de mes affaires.   Je me retrouvai là, docilement allongé, enivré par la douceur sur ma tête de ses fines caresses, maîtrisant parfaitement bien la chose, elle me fit peu à peu vaciller, elle, penchée sur mon corps, moi, bercé par ses déhanchés et le formidable cliquetis de son voluptueux doigté. Impossible de reculer.  Sitôt l’acte achevé, elle m’interrogea sans ambages sur mon sentiment à propos de tout ce qui dépasse. Honteux, après un tel déshonneur, c’est à peine si j’osai me regarder dans la glace. Après tant d’années de fidélité, je me posai alors cette question, cette douloureuse question… Comment ai-je pu délaisser ma tondeuse à cheveux, pour aller me faire couper les tifs chez un quelconque coiffeur ?

Le 4 août 2015 à 08:09

Il ne suffit pas d'être femme pour être femme

La France peut déplorer dans son Histoire, un déficit de « femmes politiques », de figures féminines engagées auxquelles la masse des femmes en devenir puisse s’identifier ; ce qui paradoxalement n’a jamais nui à l’identité féminine de la France. Des personnages illustres, tel Dominique de Villepin, n’ont d’ailleurs pas hésité à faire de notre pays une femme… « chaude » : « La France a envie qu’on la prenne, ça lui démange le bassin », voire une femme « chienne » si l’on s’en réfère aux propos de François Mitterrand qui dans sa prime jeunesse, a qualifié la terre de France comme ayant un goût prononcé pour le viol et en redemandant : « La force naît de l’équilibre. Non par la demi-mesure, la fausse sagesse du juste milieu, mais par l’âpre violence, la conquête brutale, la soumission exigée. La terre (de France) aime ce viol et rend à l’homme plus qu’il n’espère. Mais, en le reconnaissant pour maître, elle le tient. Journal des compagnons de France », avril 1943 -récit de son retour de captivité –. Pas étonnant donc qu’au jour où la France a voulu s’ériger au rang de présidente avec la candidature à la présidentielle de Ségolène Royal – le seul exemple que j’ai pu trouver -, les réactions suscitées aient été exacerbées. Là où beaucoup n’ont voulu y voir que la cause d’une personnalité « déjantée », j’y vois d’avantage le reflet d’un rapport du collectif face à ce que l’on pourrait nommer l’érection, pardon l’élection d’une « femme femme » au pouvoir… J’entends par là une femme qui aurait un « mode de jouissance » différent du « tout phallique ». Si l’on regarde la plupart des femmes en politique de l’époque de la candidature présidentielle de Ségolène Royal, qu’il s’agisse de Michèle Alliot-Marie, de Martine Aubry ou tant d’autres, elles avaient toutes accepté d’endosser le costume de l’homme. Toutes adopté leurs codes, leurs modes et… leur phallus. En bref, il ne suffit pas d’être femme pour être femme. A leur décharge, on sait combien le mode de jouissance qui se rattache au féminin a toujours été menacé dès lors qu’il s’est agi de le sortir du champ traditionnel où il a été cantonné. Et si l’homme apprécie à sa juste mesure cette part dite « féminine » et qu’il a laissé à la femme tout pouvoir de l’exprimer dans les champs qu’il n’a pas investi, là où il siège en roi, il ne serait question qu’il perde la main. Inconcevable et paradoxal… La France risquerait de perdre sa virilité ! Il a donc fallu en faire des magouilles pour parvenir à investir le champ des hommes en montrant patte blanche, faire oublier cette part « féminine », et donner à croire qu’on est un homme déguisé en femme. Pour autant, je ne connais point d’homme seul, qui en matière de politique, ait fournit la preuve incontestable qu’il est le détenteur de la solution finale à tous nos problèmes (Hitler a bien tenté le coup…). L’introduction d’un autre mode de jouissance au pouvoir serait donc d’un certain intérêt, que dis-je une cause nationale, voire mondiale. Reconnaissons à Ségolène qu’elle a sûrement été une des premières femmes en politique qui n’a pas cherché à travestir sa part féminine. Elle est celle qui naïvement ou révolutionnairement a choisi de rester « femme femme » en politique. Et non contente de s’identifier à la France, La France Présidente, c’est un peu comme si elle avait ouvert ses bras ou ses jambes pour accueillir tous « les phallus de la renommée », soulevant dès lors, vague d’indignations et violences verbales infinies. Chaque adversaire n’hésitant pas à utiliser le discours argumentaire politique pour servir leur rejet d’une telle possibilité : comment une femme et qui plus est, la France, pourrait-elle au final jouir à ce point ?! Comment pourrait-elle vouloir être pénétrée sans restriction?! Dominique de Villepin avait raison ! (à L’ENA, cet homme visionnaire avait d’ailleurs déjà commencé à mettre en application son programme politique en sortant avec Ségolène... Cf VOICI). Or « il y a un plus de jouir indicible chez la femme » dit Lacan, indicible parce qu’impossible à symboliser et ce plus de jouir nourrit depuis la nuit des temps chez l’homme, un vaste et bien réel sentiment d’infériorité. Rien d’étonnant au fond à ce que n’ait cessé de se manifester cette volonté ancestrale de l’homme de soumettre la femme, de la détrôner de son statut de sujet en la rabaissant au rang d’objet. Iconisée par les uns, diabolisée par les autres, la dame blanche est dès lors devenue la femme à abattre. Jamais une élection n’a suscité autant d’angoisses de chefs, beaucoup n’ont pas supporté cette femme trop… « bonne ». Maintenant, le couvercle de la marmite s’est refermé et tous les éléphants et les buffles soufflent. Tout plutôt que l’élection de cette femme mi-vierge, mi-sorcière qui nous a fait perdre pied un instant… Mais que l’homme se rassure ! Car il n’est pas exclu de ce « plus de jouir », puisqu’il possède, comme la femme, une part féminine et une part masculine… Les maîtres de la psychanalyse mais aussi les grands mystiques tels Saint-Jean de la Croix (cf La montée au Carmel) ont su l’évoquer. Alors si l’homme parvenait à accepter cette accession au pouvoir du mode de jouissance féminin, ce serait un immense pas symbolique, le signe qu’il est enfin prêt à accepter sa propre part féminine sans le vivre comme une menace pour sa part masculine ; le début d’un grand rêve, celui de nous inscrire enfin dans une jouissance harmonieuse du pouvoir où féminin et masculin peuvent

Le 18 juillet 2013 à 09:15
Le 29 juin 2014 à 11:07

Premières fois...

Et au lit, comment ça se passe ? C'est à peu près la question que j'avais posée à une quarantaine de personnes lors d'entretiens anonymes qui avaient nourri Sous ma peau, mon précédent spectacle. Je poursuis cette plongée dans l'intime en m'entretenant à présent avec des adolescents. Ils me confient leur "première fois".  Charlotte (15ans)– Moi je croyais que j’allais avoir un feu d’artifice à l’intérieur, alors j’ai pensé : Je suis infirme...! je ne trouve pas le plaisir …Anna (18ans)– Je ne lui ai pas dit que j'étais vierge ... On parlait pas la même langue, il était Libanais. Déjà c'est pas des sujets faciles à aborder, mais en plus dans une autre langue... Ça a été atroce parce que j'ai eu super mal. Mais ce qui était trop cool, c'est que quand il s'en est rendu compte, Il m'a dit : « Eh ben, eh ben... mais pourquoi tu me l'as pas dit ? »Il était très touché, il a fait vachement gaffe après. Comme il y avait du sang, il m'a emmenée à la salle de bain, il m'a lavée.... il m'a habillée… il m'a pris dans ses bras… il m’a câliné… C'était très joli...Joe (16ans)– Moi la première fois que j’ai failli réussir à ne plus être puceau, j'étais avec un pote à moi, Victor et sa copine et il y avait aussi une très jolie fille blonde, Clémence : des gros seins, un beau cul, une danseuse, cool... On buvait... on parlait cul.Victor, il paie pas de mine, hein, il est moche. C'est mon pote mais il est moche, il est petit et gros mais il se tapait des boulets de canon.A un moment il a dit : « Bon ben nous, on va baiser. » Ils y vont.Clémence et moi on se regarde et on monte aussi dans la chambre.« – On va essayer de faire l'amour aussi. »  Ah ! ben oui, d’acc ! Faites l'amour. »Ils étaient là, nous on était là. J'ai la trique, tout va bien. J'enfile la capote, on commence à s'embrasser, j'entendais l'autre jouir derrière, c'était énorme . Putain, ça va le faire ! Et là elle me regarde dans les yeux et elle me dit : « C'est ma première fois, donc t'y vas doucement. »Euh !!!! Bon d'accord, OK. J'essaie de rentrer, j'arrive pas à rentrer. Beppp je débande. Victor et sa copine, ils arrêtent :« Qu'est ce que t'as mon pote ? T'arrives pas à bander ? »Clémence elle dit : « – Tu veux te regarder un film de cul, Joe ? Peut être ça va te redonner la trique. »« – Oh…!!! Ben non, t'es là à côté de moi, t'es magnifique, je vais pas regarder un film de cul! »Je me souviendrais toute ma vie de ce jour-là, toute ma vie... Illustration : Sous ma peau, Geneviève de Kermabon DR

Le 24 juillet 2013 à 09:32

Francis Bacon, clochard céleste, portrait 43

le rire rouge de la nuit

Francis Bacon chanta comme un loup cette nuit. Un loup rouge prêt à tordre la lune. Francis Bacon mâche la nuit dans ses dents. Il traverse Londres à pied, chaque nuit que le sang blanchi. Il traverse Londres, et Paris et Dublin et Bruxelles et Berlin. Chaque nuit la vrille de son cri rouge se trimballe comme une lune rouge dans le verre d'acier de nos ventres. Francis bacon a bu tout notre brouillard. Le pauvre. Un loup rouge prêt à tordre la lune. Il a mâché et léché et mâché et léché et mâché et léché toutes les nuits de la terre depuis que Lilith la pute nous a abandonné dans des lambeaux de limbes mécaniques à mourir. Lilith la pute nous a abandonné mais Francis Bacon a bu tout le brouillard. Le pauvre. Francis Bacon explique : Vois tu mon petit chat, il y a la douleur et il y a la couleur. Vois tu mon petit chat, c'est doux et c'est simple comme la vie est horrible. Il faut crier. Il faut crier et rire un rire rouge comme la Lune. Un rire de couleur et de douleur. Un rire tordu qui cri comme nos dents que Lilith la douce est partie, la pute notre mère est partie. C'est pourquoi il faut boire à grandes gorgées de cris rouges, à grandes gorgées de rires, il faut boire le brouillard. Oh le joyeux accident de chair qui boit tout le brouillard dans le coeur rouge de la nuit! Oh le loup qui boit le lait horrible de nos questions inutiles! Oh Francis Bacon le rire criard et tordu des orphelins de la lune! Tous orphelins de Lilith la pute! Oh Francis Bacon chanta comme un loup cette nuit!

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