Myrtille Chartuss
Publié le 05/03/2011

Myrtille vous fait "Avoir un Polichinelle dans le Tiroir"


by Myrtille Chartuss et Magique Lisette

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"Myrtille vous fait" - programme court humoristique sur les expressions de la langue française.
40 épisodes à ce jour.
"Myrtille vous fait" - programme court humoristique sur les expressions de la langue française.
40 épisodes à ce jours.
Myrtille Chartuss (Humoriste et Vidéaste) & Magique Lisette (ancienne comédienne du TNS et mère de Myrtille Chartuss)
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Le 3 octobre 2014 à 08:58
Le 6 mai 2013 à 12:10

Paul Claudel (1868-1955)

Les cracks méconnus du rire de résistance

Alors là, c'est un peu fort de moka ! Le hiératique forgeur de tragédies saint-sulpiciennes déchirantes dans notre petit coin des guérilleros louf-louf. Le zouave-même qui glorifiait le tapin à la chaîne : « La taylorisation ? C'est une économie de mouvements. Tout ouvrier travaille machinalement quand il est parfait. » Et les charniers militaires : « Qu'ils sont beaux les morts de vingt ans ! Mourir pour la patrie est un sort si beau qu'ils en gardent un sourire ébloui. » C'est que l'auteur de L'Annonce faite à Marie n'a pas toujours été un croûton d'académie cocardier et bigot. Ses héritiers voudraient coûte que coûte nous cacher que, dans son adolescence impétueuse, « le charbonnier de la foi », comme l'appelait Aurélien Scholl, a été anar (« Je trouvais dans l'anarchie, confesse-t-il dans ses Mémoires improvisées, un geste presque instinctif contre ce monde congestionné, étouffant, qui était autour de nous. ») Et pas un anar à la noix de coco. Il proposait qu'on mette à la casse le vieux monde des inégalités raciales et sociales, du travail obligatoire et de l'argent-roi. Il exhortait les pue-la-sueur à brûler les usines et les banques. Il acclamait les actions terroristes contre les chefs d'État et les patrons, allant même, à l'instar de l'écrivain Paul Adam, jusqu'à considérer Ravachol comme un saint homme. Mais, me direz-vous, tout ça, c'était bien avant que Paul Claudel n'entre en écriture. Il n'y a quand même pas de traces de ces débordements-là dans ses pièces. Ah, mais si si, les mimiles, et c'est ça que ses héritiers aimeraient enterrer à tout jamais. Les actes I et II de la première version de La Ville (1890) racontent le soulèvement victorieux de « la gent vile et de petit estat » de Pantruche. Les marmiteux en pétard cuisent à grand feu tout ce qui leur rappelle le règne de la galette et promènent au bout d'une pique la tête de leur roi. « Le riche Parpaille : - Pourquoi avez-vous quitté votre travail ? Ne pensez pas que nous ayons peur de vous (…) Cris dans la foule : - Nous ne voulons plus travailler ! Parpaille, fourrant la main dans la poche : - Combien ? Vos conditions ? La paye… Cris dans la foule : - Nous ne voulons plus de paye ! Nous ne voulons plus être payés ! Parpaille, élevant en l'air une pièce d'or : - Par jour ? Cris dans la foule : - À bas ! Nous ne voulons pas d'argent ! Nous ne voulons pas d'argent ! Le gréviste Pasme : - Nous ne voulons pas de votre argent ! Allez-vous-en, car nous vous repoussons de nous ! Ô hommes malheureux ! Allons ! Chassons les riches d'ici et faisons une ville de pauvres ! Cris dans la foule : - Oui ! Oui ! En avant ! Quelqu'un crie : - Mort aux riches ! Un autre, d'une voix perçante : - Aux armes ! » On sait que les événements prendront un autre tour à partir du troisième acte, Claudel étant foudroyé par la grâce entre l'acte II et l'acte III, je ne plaisante pas. Le dramaturge veillera en effet à ce qu'en fin de représentation ses insurgés se convertissent en bloc au catholicisme romain et qu'en lieu et place de l'harmonie anarchote, ils édifient sur les éboulis du capital une monarchie de droit divin. Un des personnages-clé de la pièce, Pasme, restera pourtant irréductible, il partira fonder tout seul « une ville pour l'homme » : « - Il ne faut plus d'argent, et nous le jetterons au vent comme de la sciure de bois. » En 1987, dans le remake au bois bénit de La Ville, Claudel se hâtera de remercier ce Pasme compromettant qu'il faudrait renvoyer facétieusement dans l'arène chaque fois que la pièce se joue quelque part. On retrouve encore le Paul Claudel incendiaire dans l'acte III de la première version de L'Échange (1894) à travers le personnage de Lechy Elbernon incarnant dans le drame l'amour-plaisir pétroleur. Et c'est naturellement aux Bonnes déchaînées de Jean Genet qu'on pense ici. « Lechy Elbernon : - C'est moi qui ai mis le feu à la maison, Thomas Pollock, et ta fortune s'en va avec la fumée épaisse et jaune, et voici que tu n'as plus rien ! Hourra ! hourra ! Servantes, mettez le feu à la maison afin de la nettoyer ! Que tout ce qui peut brûler brûle ! Que la manufacture brûle ! Que la récolte brûle quand on l'a mise en meules ! Que les villes brûlent avec les banques ! Et les églises, et les magasins ! Et que l'entrepôt mammouth pète comme une pipe de rhum ! (…) Et toi, tu brûleras aussi dans le milieu de l'enfer où vont les riches qui sont comme une chandelle sans mèche. Afin que tu te consumes comme de la laine et comme de la pâte qui se réduit comme une plaque de fer ! » Dans une lettre à André Gide, en 1911, le consul de France Claudel a commenté de la manière suivante les péchés de jeunesse que nous venons d'exhumer : « Dieu, que l'on peut être bête quand on a vingt ans ! Comment ai-je pu donner le jour sans frissonner à de pareilles extravagances ! »

Le 20 mai 2013 à 09:33

Lenny Bruce

1925-1966

Né en 1925 à Long Island dans une famille juive, Lenny Bruce se débarrassa de sa jeunesse en devenant soldat en Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale. À son retour du front, il fonda sa propre église et s’autodésigna pasteur ; il fit du porte-à-porte et récolta de l’argent pour une léproserie en Guyana. Le Jésus qu’il proposait n’était pas très convenable, alors la police l’arrêta.
   Son humour iconoclaste et son éloquence n’étant appréciés ni par l’Eglise ni par les tribunaux, il trouva asile dans les cabarets. Il continua ses prêches ; son ambition était de guérir les lèpres du racisme et de l’hypocrisie.
  La société ne le toléra pas longtemps ; elle n’avait pas encore compris qu’il est plus efficace d’encenser ou d’ignorer les irréductibles. Des policiers arrêtaient Lenny Bruce à la fin de ses représentations. On l’accusait de proférer des obscénités. Pour lui, la seule obscénité c’était le silence. Il s’attaquait à tous les pouvoirs et dévoilait la haine derrière la respectabilité. Il était juif, noir et indien à la fois. Cette guerre contre l’injustice et l’humiliation ne lui laissait aucun répit. Il n’avait pas l’intention de déposer les armes.
    Sa femme était strip-teaseuse. Lui exhibait son âme. Un abîme le séparait du public. Sur scène, il se trouvait en équilibre ; comme un funambule, il mettait sa vie en jeu en marchant sur un fil. La drogue et l’alcool sont les seuls anges-gardiens sur qui l’on peut compter dans ces cas-là. Bob Dylan a écrit une chanson en hommage à Lenny Bruce où, par une phrase, il dit tout : « Il a combattu sur un champ de bataille où chaque victoire fait mal ».
  Selon un critique, un de ses rares admirateurs à l’époque, il ne parlait pas : il faisait du jazz. Il improvisait avec sa voix, ses émotions et ses idées. C’est en jouant qu’il se créait. Il découvrait parfois ses monologues au moment même où il les prononçait. Lenny Bruce était un artiste. Dans ses one-man-shows, l’humour se mêlait à la politique, la grâce poétique à la colère. Il se moquait du succès et de la reconnaissance. Les rires et les applaudissements ne l’ont jamais corrompu. Il ne cherchait pas à plaire à n’importe quel prix. Il méprisait les compliments de ceux qui croyaient trouver dans ses spectacles de quoi conforter leur bonne conscience progressiste. Il n’hésitait pas à engueuler et à insulter son public. Une telle indépendance coûte cher : il perdit son métier, sa femme, sa maison.
  Aujourd’hui la censure n’est plus nécessaire. Les comiques font des sketchs sur le téléphone portable, leurs amours ou la cigarette. On jette Lenny Bruce en prison chaque jour où l’on ne reprend pas son flambeau. Il n’est pas une relique de la génération beatnik. Il fait partie de notre trousse de secours humaniste. Il est vivant si nous le voulons. Je voudrais que l’on se souvienne de lui comme d’un honnête homme. C’est beaucoup moins fascinant que son image de rebelle scandaleux. Non, il n’était pas scandaleux, ni vulgaire. C’était un héritier de La Fontaine et de Chamfort.
   Laissons-le terminer. À la fin d’un spectacle à New York, il s’adressa ainsi au public : « Je suis désolé si je n’ai pas été très drôle ce soir. Parfois je ne suis pas drôle. Je ne suis pas un comique. Je suis Lenny Bruce ».

Le 8 novembre 2010 à 08:35

Félix Fénéon

Les cracks méconnus du rire de résistance

Il est passé à la postérité pour ses magistrales et très mordicantes critiques artistico-littéraires aux temps du post-impressionnisme. On relève beaucoup moins que Félix Fénéon fut aussi un agitateur redouté perpétuellement pisté par la maison parapluie. C’est qu’il crachait feu et flammes contre « la cochonne de galette », « la maladie votarde », « la tripouillerie patronale », « la racaille jugeuse » ou « l’inondation ratichonnesque » dans les canards libertaires les plus virulents de la Belle Époque (La Revue anarchiste, L’En dehors, Le Père Peinard). Qu’il servait de boîte aux lettres à des subversifs exilés. Qu’il donnait asile à des déserteurs recherchés. Et qu’on le soupçonnait d’avoir trempé en 1892 dans l’attentat à la bombe contre le commissariat parisien de la rue des Bons-Enfants en travestissant, à l’aide de la garde-robe de sa maman, l’auteur du forfait, le légendaire Émile Henry, en paisible citadine ressemblant probablement un peu au Jack Lemmon de Certains l’aiment chaud. Le fameux préfet Lépine apostrophé un jour par Fanny Fénéon, qui se plaignait d’une filature, n’avait pas pu se contenir : « Madame, je regrette de le dire, vous avez épousé un assassin. »Si nous faisons risette dans cette rubrique aux « méphistophélique Fénéon », comme l’appelait le chansonnier belge Léo Campion, c’est que « ce diable d’homme » était par ailleurs un grand comique, « réalisateur humoristique, spécifie Lugné-Poé, du difficile poème de vivre dans l’énigme ». Félix Fénéon ne cultivait cependant pas que le mystère et le goût du complot rocambolesque. Quand il prenait l’air, on ne voyait et on n’entendait que lui. Sa dégaine était dandyesque (haut de forme, manteau flottant, complet puce, souliers vernis). Sa diction était précieuse (il martelait ses syllabes comme un George Sanders dans les films de Douglas Sirk). Son flegme était inaltérable. Et, s’entêtant à ne jamais demander son chemin, il s’égarait continuellement, s’escrimant à ne consulter aucune horloge, il ne prenait ses trains qu’en marche. Mais c’est surtout lorsqu’il était traîné en justice que Félix Fénéon ne passait guère inaperçu. D’autant moins que, pour lui, le monde entier était une scène de théâtre et de music-hall. C’est ainsi que se retrouvant dans le box des accusés du procès des Trente aux côtés de 29 autres sympathisants du courant illégaliste-anarchiste, il avait pris soin de peaufiner les effets cocasses de chacune de ses répliques comme s’il débutait au Deux-Ânes. Et qu’il n’avait pu s’empêcher d’interrompre soudain le président du tribunal en train de le questionner pour lui demander s’il y avait moyen d’obtenir, à l’intention d’amies diverses, quelques cartes d’entrée pour la représentation judiciaire du surlendemain.Le jour dit, ne souciant que de faire pouffer son public, Fénéon dépasse toute mesure. Il fait remettre par un huissier en pleine séance un colis à l’avocat général Bulot. Défaisant distraitement le paquet tout en poursuivant la conduite des débats, le magistrat empêtre tout à coup ses doigts dans un immonde pâton fécal et doit courir se laver les mains sous les lazzis du farceur.Terminons avec un bel exemple de la passion de Félix Fénéon, vrai cinglé de haïkus, pour les tournures lapidaires canon. Voici une des innombrables Nouvelles en trois lignes qu’il a larguées en 1906 dans le journal Le Matin : « Un agent de police, Maurice Marollas, s’est brûlé la cervelle. Sauvons de l’oubli le nom de cet honnête homme. »Pour lire les hommages à Fénéon de l'Oulipien Paul Fournel sur ventscontraires.net

Le 24 juin 2015 à 12:07
Le 30 juin 2014 à 12:00
Le 14 avril 2012 à 08:41
Le 16 mai 2011 à 12:00

Helvète underground

ventscontraires sans frontières

Raphaël Chabloz est un nouveau venu parmi les chroniqueurs de ventscontraires.net. Dans le reste du monde, celui qu'on connaît mieux sous le nom de Raph FlipFlap est une véritable star. Depuis 2003, son blog BonPourTonPoil s'est imposé comme une véritable institution en termes d'absurde, d'humour décalé et de lolistique comparée. C'est depuis son QG secret planqué dans une zone reculée de l'Helvétie profonde qu'il a accepté de répondre à nos questions.Quand et pourquoi avez-vous commencé votre blog ?Le 7 mai 2003. A la base, je voulais écrire un article sur les blogs, alors j'en ai lu quelques-uns. Je me suis dit que c'était pratique pour écrire des bêtises et, surtout, les faire lire, sinon ça n'a pas grand intérêt (je n'ai finalement écrit mon article qu'un an plus tard).Votre premier article parlait de quoi ?Je m'y demandais de quoi parler. C'est assez amusant parce que huit ans plus tard, je n'ai toujours pas trouvé. Vous pouvez le lire là. Lâchez des comms !Comment pourriez vous caractériser votre style/humour/ton ?Spontanément, le mot qui me vient à l'esprit est : chamarré.Mais encore ?L'absurde, les mauvais jeux de mots, le cynisme et les bébés animaux me font beaucoup rire, j'essaie de mélanger un peu tout ça.Qui est, selon vous, l'inventeur de l'humour ?Noé. "Je vais construire un bateau et mettre dedans deux moustiques, deux galagos, des baleines et deux bacilles de Koch", c'était une excellente blague. Dommage qu'on l'ait pris au premier degré, surtout pour les moustiques.D'autres modèles, inspirateurs ?Il y a des gens qui me font rire, et je pense que ça se sent : Gotlib, Alexandre Astier, Edika, Jean-Michel du 59. Et Desproges, bien sûr (je le connais trop mal, mais la loi oblige à le citer)Internet est une source d'inspiration pour vous. Ils faisaient comment les humoristes avant ? Ils sortaient dans la rue ?Je ne sais pas. Il y avait des vidéos de chats, dans la rue ? Internet, c'est pratique, parce que ça permet de passer ses journées au café du commerce sans devenir alcoolique. (Même si, parfois, ça donne envie de boire pour oublier, quand même)Dans la vraie vie, vous êtes quelqu'un à qui on demande de raconter des blagues (ou d'arrêter avec ses blagues) ou quelqu'un de plus sombre ?Je ne raconte pas tellement de blagues, au sens totoesque du terme. Je suis plutôt timide, donc non, je ne suis pas tellement le boute-en-train de la soirée. Cela dit, internet ce n'est pas de la fausse vie.Vous êtes depuis peu chroniqueur pour ventscontraires. Qu'est ce que ça a changé à votre vie ?Le premier effet, ça a été qu'à chaque fois qu'un de mes amis a, comme disent les jeunes, liké la page, j'ai vu ma tronche apparaître sur Facebook, ce qui est assez déstabilisant. Et sinon, j'ai vu que Noël Godin était un de mes « collègues », ce qui est hyper prestigieuxAuriez-vous un message à lui faire passer ?Comment se fait-il qu'Oskar Freysinger* n'ait encore jamais été entarté ? (*Oskar Feysinger, membre du parti populiste suisse UDC, principal porte parole de l'initiative  "Contre la construction des minarets")Suisse et jeune, c'est compatible ?C'était totalement interdit, jusqu'au jour où la Suisse est devenue championne du monde de football des moins de 17 ans. Depuis, c'est toléré, mais à condition de jouer en silence, merci. Et suisse et drôle, c’est légal ?Il y a d'excellents humoristes suisses, comme Frédéric Recrosio et Jean Ziegler*. Titeuf, mais il a mal tourné, Plonk&Replonk et Patrick Juvet.(* Jean Ziegler est un homme politique, sociologue, écrivain et polémiste suisse. Son livre L'Empire de la Honte a inspiré le documentaire We Feed the World.)Au fait, où sont les femmes ?La mienne est au sport, à cette heure-ci. (Oui, on peut être suisse et sportif)L'humour est-il un sport de combat ?Je n'ai jamais réfléchi à la question et pourtant, je ne suis pas trop fan des coups portés au-dessous de la ceinture. Etes-vous tenté par d'autre formes d'écriture : roman, scénario, odes, discours politique ?Roman, oui : j'en suis à mon 1740e chapitre 1 en 18 ans. J'ai aussi écrit des nouvelles, j'ai une idée de scénario de bd sous le coude mais il faudrait que je la mette plutôt sur papier. En fait, je m'intéresse environ à tout ce qui demande de l'imagination, mais je suis aussi et surtout un champion de la procrastination. Et je suis très intéressé par les cartes postales. Quelle est la plus belle carte postale que vous avez reçue ?J'ai une magnifique collection de cartes postales moches, car internet sert aussi à rencontrer des fous. Ma préférée... peut-être cette magnifique reproduction d'un château anglais en hologramme.Quelle carte postale aimeriez-vous envoyer aux lecteurs de ventscontaires.net ?Une carte postale avec des bébés chats, un jeu de mots genre "Chat baigne" et la recette de la souris d'agneau. Et au dos, classique, efficace : temps magnifique, soleil radieux, bisous. Par contre, il me faudra leur adresse.Et enfin, une question simple pour conclure : qu'est-ce qui pourrait changer le monde ?Les jeunes UMP, ou alors l'interdiction de la méchanceté, la béatification de Barack Obama. Ou les bébés chats.

Le 20 mai 2015 à 08:34
Le 7 juin 2011 à 15:01

La fougue de Bach

(et encore, j'ai pas osé « Mais vous êtes fougue ? Oh oui ! »)

« Plus fougueux, la prochaine fois », m'a-t-on demandé. Je ne suis pas du genre à refuser l'obstacle, comme on dit dans les milieux hippiques, mais je suis embêté : j'ai, actuellement, moins de fougue qu'un barracuda. Pour tout dire, je suis à peu près aussi fougueux qu'un discours d'après-match de Roger Federer (je sais pas si tu as remarqué mais quand il ne verse pas sa petite larmichette, il est à peu près aussi passionnant qu'une partie de Scrabble filmée au ralenti). Au début, je pensais que c'était à cause de la pression atmosphérique centrée sur les Açores, mais en fait, je pense que c'est de votre faute. Enfin pas de la tienne à toi, qui est quelqu'un de raisonnable, mais de celle à la société, qui n'est pas quelqu'un de responsable. Parce qu'en ce moment, la société, elle ne mange pas ses cinq fruits et légumes, à cause des bactéries allemandes qui sautent du concombre au soja sans crier Bahnhof et des consommateurs qui ne savent plus à quel sain se vouer. Du coup, les maraîchers ne maraîchent plus et dans mon supermarché, les légumes sont en action (c'est du suisse pour dire promo, hein, ils ne tournent pas des remakes de Die Hard). Comme je suis de nature pragmatique, j'ai donc une alimentation très végétale. Et franchement, je préférais quand vous aviez peur des vaches. Un steak de soja saignant, on a beau dire, mais c'est pas pareil. C'est pourquoi, je le dis avec fougue : Attention, derrière-toi, une entrecôte tueuse !

Le 27 avril 2011 à 15:13

Restons soudés

(Comme titre, j'avais aussi "caustique dans les prés")

On m'a dit « Pas mal, ta première chronique, mais la prochaine fois, il faudrait être plus caustique. » « Super », j'ai répondu, parce que j'ai des lettres. Avant de faire une semaine d'angoisse de la page blanche aiguë (j'ai essayé d'écrire en vert sur fond mauve, ça n'a pas aidé et j'ai eu un peu mal au coeur). Parce que pour un Suisse (je suis suisse, je ne sais pas si j'en avais parlé), ce n'est pas si évident d'être caustique, à cause de la neutralité, du calvinisme et des erreurs de traduction. En France, c'est beaucoup plus facile : on te refile une chronique et hop, tu parles de politique, tu balances tes vannes caustiques avec la verve d'un chacal et la faconde d'un narval, « Nicolas Sarkozy est petit », « Marine Le Pen est la fille de Jean-Marie Le Pen, qui est borgne », « Nicolas Hulot a présenté Ushuaia, comme le savon », c'est drôle, c'est efficace et avec un peu de chance, tu te fais renvoyer ou insulter par un autre chroniqueur et là, c'est le succès garanti. En Suisse, c'est plus compliqué, parce qu'avec la présidence tournante (oui, oui, comme le ping-pong), personne ne sait jamais trop qui est le Chef d'état. Le temps qu'on fasse une blague sur sa taille, ses dents ou ses cheveux (nous aussi, on a de fins analystes de la chose publique, tu crois quoi?), il a déjà cédé sa place. Et puis de toutes façons, le caustique, j'y touche pas trop, à cause de mon hypocondrie.

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