Nicolas Brulebois
Publié le 13/05/2011

Neuf Deux


Opération « Levallois soutient le Japon ». Certaines villes riches sont plus promptes à bâtir des logements sociaux à l'autre bout du monde que chez elles…
Nouvelles, chroniques culturelles, interviews et textes satiriques dans les revues : L’Itinérant, Zoo, Hara-Kiri (version 2000), Le Titre, Le Carrosse, Tant Pis Pour Vous, Hermaphrodite, Carbone, Siné Hebdo, Les Hésitations D’une Mouche, Microbe, Kamikaze, La Mèche, Fakir, Traction-Brabant, Dissonances, Verso, L'Angoisse, Zarma, etc. Un livre paru: "Le Monde Aigri, Le Monde Est Bleu", éditions Jacques Flament. 

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Nicolas Brulebois

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Le 26 août 2011 à 08:11

Ils veulent qu'on les taxe

Chronique d'un divorce annoncé

Ils brassent des milliards, ont des résidences principales et secondaires somptueuses, mais aussi des résidences ultra secondaires tout aussi somptueuses. Le luxe est leur religion. Le stupre leur divertissement. Les qualificatifs ne manquent pas pour désigner cette caste qui tient le monde entre ses mains : les riches, les ultra-riches, les milliardaires, les fortunes du CAC 40… La bourse est leur terrain de jeu. Les entreprises qu’ils détiennent, achètent, vendent, démantèlent sont les voitures de leur train électrique. Les salariés qui valsent au gré des plans de licenciement sont leurs petits soldats de plomb. Et voilà qu’aujourd’hui ces grands enfants trop gâtés par la vie font preuve d’un allocentrisme pour le moins suspect. Ils veulent qu’on les taxe, qu’on les impose. Ils affichent leur solidarité avec le monde d’en bas, celui qu’habituellement ils toisent, celui qu’ordinairement ils écrasent sans le moindre remord. Mais que leur arrive t-il ? Ont-ils été soudainement touchés par la grâce d’un autre Dieu que celui du capitalisme qu’ils vénèrent ? Ne rêvons pas. Evidemment non ! Mais peut-être craignent-ils que le seuil de tolérance de la populace ne soit trop proche, si proche qu’il deviendrait suicidaire de ne pas intervenir. Car le riche n’existe que tant que le pauvre accepte sa condition d’esclave, que tant que les miettes qu’il picore le maintiennent sous ce fameux seuil.

Le 27 août 2011 à 08:07

Et la terre trembla...

Je me demande quelle est la probabilité pour qu'un tel évènement se produise: qu'un homme prenne la parole pour présenter sa justice et ayant à peine prononcé trois phrases, que la terre tremble sur les plus hautes villes du pays, s'attaque au Pentagone, le temple des armées, fasse exploser ses canalisations, mette à l’arrêt, bloquant même ses systèmes de secours, la centrale nucléaire de North-Anna en Virginie.Il y a dans les anciennes mythologies des interventions divines de cette nature, quand les devins scrutent le ciel et les éclipses. Et soudain au moment de l’attaque, la terre tremble. Certes, nous sommes matérialistes et ceci n'est pour nous qu'un tremblement de terre force 5, 9, totalement inhabituel en ces contrées. Sans aucun rapport avec aucun évènement humain. Mais je ne le ressens pas ainsi. Je crois que la terre en a ras le bol.  Ras le bol de l'homme, de ses compromissions, de ses mensonges, de sa puanteur, de sa facilité de céder à l'intérêt. Ce jour-là cet homme devait prendre la parole au nom de la justice. Mais il ne prit la parole qu'au nom de sa carrière. Il présenta une femme qui avait menti face à un accusé qui avait menti, hier et aujourd’hui, dans un pays où il y a un nombre insensé de menteurs, dans la presse, dans les sphères boursières et gouvernementales, dans le monde d'une justice qui s'offre avec impudeur à l'argent. C’est le pays où un staff gouvernemental se fait photographier en prenant des airs effrayés quand il regarde le dernier épisode de « Desperate housewives. » Et la terre trembla… Je crois qu'elle en a marre des mensonges des hommes, de la lâcheté des justes et de la pourriture de leurs maîtres. De leurs intérêts et de leur science sans conscience. Marre de voir les cinq éléments suppliciés. Les atomes explosés, la terre éventrée pour son sang noir, l’air chargé de poison, l’eau, la plus pure des créations, la plus avilie, les pluies charriant la mort sur tous les continents, elle la bienfaitrice, la porteuse de moissons, désormais porteuses d’isotopes mortels. Marre des dauphins  étouffés du pétrole de Louisiane, des saumons entassés dans des cuves, eux autrefois les plus libres des animaux, des thons rongés de métaux et nous qui les mangions parce que leur splendeur libre nous nourrissait, aujourd'hui abêtis et abrutis par leur chair, nous sommes gavés des poubelles de nos industries. Il pleut des oiseaux morts, les rivières, soudain sont débordantes de cadavres. Il n'y a pas de profondeur qui ne soit souillée, irradiée, poubelles d'un profit aveugle. Les coraux sont des champs de plastique à l'infini. Les neiges éternelles sont des photos. Et la terre trembla et le pyramidion de l'obélisque fut fissuré. Et des flèches néo-gothiques de la cathédrale tombèrent. L'ouragan Irène court vers New York.... Si j'étais DSK, je regretterais , vraiment, de n'avoir pas mis, ce matin-là mon peignoir en sortant de ma douche!

Le 10 mai 2015 à 07:55

Hommage aux pauvres « ingrats, gloutons et désobéissants »

« Je n’aime pas les pauvres, s’écriait l’irréductible Georges Darien dans La Belle France en l’an 1900. Leur existence qu’ils acceptent, qu’ils chérissent me déplaît ; leur résignation me dégoûte. À tel point que c’est, je crois, l’antipathie, la répugnance qu’ils m’inspirent qui m’a fait révolutionnaire. Je voudrais voir l’abolition de la souffrance humaine afin de n’être plus obligé de contempler le repoussant spectacle qu’elle présente. » Octave Mirbeau s’étonnait lui aussi que « les misérables ne brûlent pas plus souvent la cervelle aux millionnaires qu’ils rencontrent ». C’est dans le même état d’esprit qu’en 1891, le grand Oscar Wilde a fricassé un des plus stupéfiants chefs-d’œuvre du livre d’inadhérence aux normes, L’Âme de l’homme sous le socialisme, réédité il n’y a pas longtemps aux Mille et Une Nuits ainsi qu’aux Cahiers de l’Herne, et disponible en e-book. Après avoir filé une belle giroflée aux réalités sordides de la société victorienne (la misère matérielle et intellectuelle des ouvriers, le culte du veau d’or et des possessions, le règne du paraître, de l’hypocrisie, du conformisme, la sanctification de la virilité, de la famille, de la religion, du sport). Après avoir défini férocement la démocratie (« le bâtonnement du peuple par le peuple et pour le peuple ») et avoir dénoncé un grand soir prolétarien qui déboucherait sur une « caserne industrielle », une tyrannie collectiviste, une négation dialectique des désirs individuels. Après avoir bien souligné, du bout des lèvres et un verre de cherry brandy à la main, que, pour lui, la vraie révolution, ce n’est pas de sacrifier ses inclinations égoïstes au profit d’une société vertueuse, mais c’est tout au contraire de magnifier ce qu’il y a de plus égoïste en nous, de plus personnel, de plus subjectif, de plus libidinal dans un monde réinventé : le monde du complet épanouissement de chacun. « La réalisation de soi-même est le premier but de la vie. » « La forme de gouvernement qui convient le mieux à l’artiste est l’absence totale de gouvernement. » « L’homme ne vaut que dans ses libres associations. » Après toutes ces fracassantes mises au point, L’Âme de l’homme sous le socialisme ne manque pas de se gausser de la charité ordinaire qui « abaisse, démoralise » et encourage la soumission. « Ne nous dit-on pas souvent que les pauvres sont reconnaissants de la charité qu’on leur fait ? Certains, sans doute, mais les meilleurs d’entre eux ne le sont jamais. Ils sont ingrats, mécontents, désobéissants, révoltés. Ils ont bien raison. La charité n’est à leurs yeux que ridicule et dérisoire esquisse de restitution, ou une aumône sentimentale que les sentimentaux accompagnent généralement d’une arrogante prétention à exercer leur tyrannie sur la vie privée des pauvres. Pourquoi ceux-ci devraient-ils se montrer reconnaissants des miettes qui tombent de la table des riches ? Ils devraient y être assis, et ils commencent à s’en rendre compte. Quant à être mécontent, quiconque ne le serait pas dans de tels décors et avec un tel mode de vie ne serait qu’une parfaite brute. La désobéissance, pour qui connaît l’histoire, est la vertu spécifique de l’homme. C’est par la désobéissance qu’il a progressé, par la désobéissance et par la révolte. On loue parfois les pauvres de leur frugalité. Il est aussi grotesque qu’insultant de conseiller aux pauvres la frugalité. C’est comme si on conseillait à un homme qui meurt de faim de moins manger. Il est absolument immoral pour un travailleur de la ville ou de la campagne de cultiver la frugalité. L’homme n’est pas fait pour prouver qu’il peut vivre comme un animal mal nourri. Il doit refuser ce genre d’existence, et se mettre à voler (…) Quant à la mendicité, il est moins dangereux de mendier que de voler, mais il est plus noble de prendre que de mendier. Non : un pauvre, qui se montre ingrat, peu frugal, mécontent, et révolté, a des chances d’être une véritable personnalité et d’être capable de grandes choses. » Hé oui, c’est comme ça, Wilde et Darien nous invitent en quelque sorte à choisir nos pauvres. Comme on choisit ses compagnons de jeu, de table, de combat ou ses partenaires sexuels. Dans tous les cas, il importe de savoir sélectionner ses mauvaises fréquentations. Mais voilà le moment pour Oscar Wilde de s’en prendre violemment dans son pamphlet à toute forme de travail ne dispensant pas du plaisir. « Tout travail monotone, ennuyeux, tout travail impliquant des contacts répugnants, des conditions déplaisantes, devrait être accompli par la machine. Les machines doivent travailler pour nous dans les mines de charbon, assumer les services d’hygiène, chauffer les vapeurs, nettoyer les rues, transmettre les messages sous la pluie, se charger de toutes les besognes fastidieuses ou déprimantes. (…) L’esclavage humain est odieux. L’avenir du monde dépend de l’esclavage mécanique. » Et c’est là évidemment que « le poète au tournesol » soulève des tempêtes en milieu rebelle. C’est en proposant tout à trac comme les abondancistes des années 70, Jacques Duboin et Cie, et comme les situs dans quelques-uns de leurs premiers textes traitant de l’automation généralisée, La Grande Relève des hommes par la machine. Je suis persuadé, pour ma part, qu’on peut être, fût-ce au prix d’acrobaties vertigineuses,  à la fois wildephile et proluddite, qu’on peut sans se renier tantôt bousiller impitoyablement des machines antipathiques et tantôt les mettre au service des conseils d’anti-travailleurs qui s’annoncent. Le débat est lancé. Les jeux ne sont pas faits.  

Le 13 mai 2015 à 07:39
Le 31 mars 2011 à 11:26

Sainte Rita, priez pour nous

Carte postale d'Italie

Rita Dalla Chiesa n'a pas vraiment le physique de son nom (Sainte-Rita est la patronne des désespérés et "la chiesa", en italien, c'est l'église). Car son physique est typiquement celui d'une présentatrice d'émission pour une chaîne berlusconienne. Il se trouve d'ailleurs que c'est son métier : elle anime le talk-show "Forum" tous les jours à l'heure du déjeuner sur Canale 5, média appartenant au Condottiere. Elle se dit ouvertement de droite mais jamais, évidemment, elle ne se prêterait au jeu propagandiste du président du Conseil. Pourtant, c'est elle qui a invité une habitante de L'Aquila, cité sinistrée, on s'en souvient, par un séisme il y a bientot deux ans. Sur le plateau de "Forum", Marina Villa a décrit son calvaire, ce terrible traumatisme qu'ont vécu comme elle les habitants de la ville, traumatisme heureusement apaisé par la rapide et efficace intervention de l'état, qui a relogé les sinistrés dans des logements neufs ou dans des hôtels à titre grâcieux. Deux ans après la catastrophe, la ville serait en voie de retrouver son visage radieux d'antans…Oui, mais voilà… Si Marina Villa habite bien dans les Abruzzes, c'est à une heure de route de L'Aquila. En admettant qu'elle ait effectivement ressenti les secousses, elle n'a pu voir "les radiateurs voler" qu'à la télé, et peut-être bien sur une chaîne berlusconienne, qui sait? La mère de famille, dévoilée, a présenté des excuses aux victimes du tremblement de terre, expliquant qu'elle s'était grisée sous les projecteurs, avouant qu'elle a récité un texte mais niant avoir reçu la rémunération de 300 euros que les médias l'accusent d'avoir touchée… Sainte-Rita, patronne des (faux) désespérés a juré, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

Le 2 novembre 2011 à 08:45

France-Ethiopie

Carte postale d'Addis Abeba

Vue à travers les yeux de bon nombre d’Ethiopiens, la France est un Eldorado prodigieux où l’argent déborde des poches de tous comme d’une fontaine inépuisable, où les gens habitent dans de belles et vastes maisons remplies d’objets de prix, où personne ne meurt de faim, où l’on peut rire publiquement du gouvernement ; bref, où liberté et abondance sont les maîtres mots. Un paradis fermé, inaccessible, dont la clé est un visa. Saint-Pierre, qui la détient, habite à l’ambassade, derrière un guichet vitré. Il a laissé sa barbe et son sourire bonhomme quelque part dans les nuages. Il n’est pas très accommodant.   Moi qui suis français, je ne me laisse pas prendre à ces histoires d’une naïveté amusante. Je ne m’en laisse pas conter, non : je lis la presse en ligne. On y trouve toutes sortes de récits édifiants. Les cantines servent trop de viande, le PSG bat Lens sur le score de 3 à 1, les chiffres des derniers sondages baissent, l’immobilier monte, tel politique de droite gesticule vigoureusement, tel autre, à gauche, mouline des bras pour faire du vent (contraire). Je peux embrasser d’un seul coup d’œil cent petites phrases, mille analyses, cent mille faits divers, tous très importants.   A y bien réfléchir, on s’y perd un peu. Je ne la vois peut-être pas si bien, la France, là-dedans…   Si l’on ne peut croire ni le regard des Ethiopiens ni celui des médias, il me reste du moins les yeux du souvenir. Que vous dirai-je ? Vues d’Addis Abeba, les rues françaises manquent de chiens errants et d’ânes en goguette, de chats pelés, d’eucalyptus, de chèvres, d’odeurs de café frais mêlé d’encens, de soleils froids et rasants, de grands tissus blancs flottant derrière les femmes. Mais on peut y déguster en terrasse, dans ce petit restaurant de la rue de l’Arbre Sec, des planches couvertes de fromages et de charcuterie, arrosées d’un rouge léger de Loire dont la seule évocation me met les larmes aux yeux.   La voilà, tiens, la France que je préfère. Celle qui rigole à une table de bistro dans la fraîcheur automnale, les yeux allumés par le Bourgueil.   Cette table même où, il n’y a pas si longtemps, je rêvais de l’Ethiopie.

Le 25 octobre 2010 à 12:07

Feuilles et branches

Chroniques de mon jardin à moi

Dans mon jardin, il y a des feuilles. Mortes. Des feuilles qui ne tiennent plus aux branches et se laissent tomber au sol. Des feuilles qu’il faut rassembler avec un râteau, ramasser avec une pelle et un balai. Des kilos de feuilles humides qui sentent le moisi et qui emplissent ma poubelle jusqu’à la gueule. Des saletés de feuilles d’automne dégoulinantes de pluie grise et acide. Dans mon jardin il y a des arbres, plein d’arbres qui perdent plein de feuilles. Des arbres qu’il faut élaguer en novembre. Et ça fait des branches qu’il faut ligoter en fagots. Ou découper en morceaux pour compléter les poubelles de sales feuilles. Des putains de vieilles branches poisseuses couvertes de mousse et de cacas d’oiseaux. Dans mon jardin y’a des rosiers. Des dizaines de rosiers qui font des centaines de saloperies de roses avec des pétales qui s’envolent au moindre coup de vent et bouchent les gouttières. Des conneries de rosiers avec des conneries de ronces qui t’arrachent la peau, te déchirent le pantalon, t’enveniment le derme, font des conneries de plaies qui s’infectent sous les ongles et te provoquent des conneries de gros panaris. Et ces putains de bordel de saloperies de rosiers ont besoin d’être taillés, tous les ans, toutes ces enfoirées d’années à la con, juste avant l’hiver, quand on se gèle les mains et qu’on piétine dans l’eau glacée. Et dans mon jardin, au-delà des arbres dénudés, j’aperçois les yeux de ceux qui sont bien au chaud dans leur HLM et qui me regardent. Et je me demande : Quand ? Quand n’aurai-je plus, enfin, les moyens d’entretenir mon jardin ? Quand irai-je, moi aussi, dans une saloperie d’appartement pourri regarder des fleurs en plastique, des arbres de papier peint, des jardins chromos sous verre et des roses en carton parfumé dans des cartes d’anniversaire poussiéreuses ?

Le 21 décembre 2010 à 12:57

Laissez Noël en paix (réactualisé)

Conseil Citoyen 6

Nous voilà en décembre et ton moral en berne Face au jeu malicieux de ceux qui nous gouvernent Te fait conjecturer que pour le réveillon Tes rejetons n’auront ni cadeau ni bonbon, Que seuls de pauvres trous rempliront leurs chaussettes, Que tu n’auras pour feu que quelques allumettes Et que le seul sapin restant à décorer Ce sera ton cercueil et ses quatre poignées.   Arrête-là, veux-tu  et redresse la tête Surtout pour ce qui est de préparer les fêtes. Ne sais-tu pas, l’ami, que la nuit de Noël, Avec tous ses présents et sa bonne nouvelle,C’est l’arnaque du siècle et le baise couillon Le plus élaboré pour prendre ton pognon ? Si tu crains de sombrer au cœur de la tourmente Ne va pas te mêler aux masses consommantes. Il y a des moyens pour remplir une hotte Qui ne coûtent pas plus qu’une boîte de crottes.   Surtout pour ce qui est des tout petits enfants, Je veux parler de ceux qui ont moins de trois ans. Dis-toi bien que ceux-là ne savent pas du tout Si Noël est en mai, en décembre ou en août. C’est donc quand tu le veux, si tu veux bien le faire Et il en va de même à leur anniversaire. Et si pour eux quelqu’un te donne des étrennes Tu les mets dans ta poche et puis tu les fais tiennes.   A partir de trois ans et disons jusqu’à sept Si tu ne donnes rien, ils te feront la tête. Alors n’hésite-pas, vas-y le cœur en liesse, Rends leurs allègrement le menu de leur pièce ; Tableaux de grains de riz, cendriers de Saint-Jacques Poupées de mie de pain ou colliers de pâtes.   Pour les plus grands, ma foi, tout est dans l’emballage Et dans la marque aussi. Ce qu’il faut pour leur âge, C’est un logo connu qu’ils pourront exhiber. Dans ce goût tout est bon et rien n’est prohibé. Passe chez Emmaüs et pique une étiquette Recouds là bien en vue sur une autre liquette Et ne t’affole pas à cacher l’origine Grande marque ou chiffon tout est cousu en Chine.

Le 4 août 2011 à 08:09

Reggae anti-nucléaire

Alors que les niveaux de radioactivité autour de la centrale de Fukushima atteignent ces derniers jours des niveaux de plus en plus inquiétants, un clip vidéo pose la question du nucléaire et de ses dangers. Le morceau écrit dans les jours qui ont suivi la catastrophe est l'oeuvre de Rankin' Taxi, un vétéran du reggae japonais, accompagné par le groupe Oki Ainu Dub Band. Et voici sa traduction en français par Mathieu Gaulène du blog "Le Japon à l'envers" (voir aussi son 2ème blog) C'est terrible, terrible, terrible, terrible, le nucléaireC'est terrible, terrible, terrible, terrible,quand un accident se produit C'est terrible, terrible, terrible, terrible,FukushimaC'est terrible, terrible, terrible, terrible,Ce que ça a fait La radioactivité est forte, la radioactivité est immense,Elle n'épargne personne, elle ne fait pas de cadeaux  La radioactivité est forte, la radioactivité est immense,Elle n'épargne personne, elle ne fait pas de cadeaux Une fois que l'accident se produit, c'est la grande panique,Juste avant le naufrage, c'est le TitanicTchernobyl aujourd'hui est une ville fantôme,Des enfants innocents ont un cancer de la thyroïde Bienvenueau célèbre Plutonium,Au mythe de la sureté,A "Fukushima, c'est terminé" On ne pourra bientôt plus manger,les produits de la fermeN'importe où, n'importe quand,la pollution se répand La radioactivité est forte, la radioactivité est immense,Elle n'épargne personne, elle ne fait pas de cadeaux  La radioactivité est forte, la radioactivité est immense,Elle n'épargne personne, elle ne fait pas de cadeaux Elle touche tout le monde comme par exemple,Kadhafi, Obama, Sarkozy, Berlusconi,Hirose Takashi, Rankin Taxi, le premier ministre,Hanshin (équipe de baseball d'Ôsaka), Kyojin (surnom des Yomiuri Giants de Tôkyô) Ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, Tepco, Kepco, Nandenkanden (chaîne de restaurants ramen) Les hommes, les femmes, les enfants, les adultes, Asahi (journal), Bunshun (magazine), Ebisu, Kirin (marques de bière) Les Blancs, les Noirs, Seiyu, Daiei (supermarchés) Toyota, Nissan, l'Irak et l'Iran La radioactivité est forte, la radioactivité est immense,Elle n'épargne personne, elle ne fait pas de cadeaux  La radioactivité fait peur, la radioactivité ça craint,On ne peut ni la voir, ni la sentir Même si le circuit de refroidissement fuit,la centrale nucléaire va bien,Protéger la paix dans le monde 24/24h,Avec la bombe atomique,Se réveiller quand il y a une catastrophe,et n'en tirer aucune leçon,Même en faisant attention,une simple et stupide erreur peut survenir, Des publicités habiles,Dans des médias tout-puissants,Une athmosphère douce,Et des images subliminales,Des journaux accumulant l'argent,En étant remplis de publicités,Et pendant qu'on croit tout ça,Le vent souffle dans notre direction, La radioactivité est forte, la radioactivité est immense,Elle n'épargne personne, elle ne fait pas de cadeaux  La radioactivité fait peur, la radioactivité ça craint,On ne peut ni la voir, ni la sentir Elle touche tout le monde comme par exemple,Beyonce, Bae Yong-joon (acteur sud-coréen)Alien, Anpanman, Ultra Seven, Level Seven,Dub Ainu Band, Green Island, Soft Bank, Hard-Punk,Matsumoto Kiyoshi (chaîne de pharmacie), Matsumoto Hitoshi (humoriste)"Zack" (Zaccheroni, sélectionneur du Japon), McDo,Godzilla, Mothra (monstres géants), la police, les petits caïds,Le pdg, les profs, Michaël (Jackson), Maiko Haaaan!! (comédie de 2007)Tamori (humoriste), Takeshi (Kitano),Matsuya, Sukiya, (chaînes de fast-food)Takata (électroménager), Starbucks, La radioactivité est forte, la radioactivité est immense,Elle n'épargne personne, elle ne fait pas de cadeaux  La radioactivité fait peur, la radioactivité ça craint,On ne peut ni la voir, ni la sentir, personne ne peut s'enfuir Est-ce que vous voulez mourrir en avalant la radioactivité ?NON Y'A PAS MOYEN !Ils nous disent que la fuite ne s'arrrête pas ?NON Y'A PAS MOYEN !Est-ce que vous voulez que nos enfants nous reprochent de n'avoir rien fait ?NON Y'A PAS MOYEN !Est-ce que vous voulez vivre avec une grave maladie ?NON Y'A PAS MOYEN ! Est-ce que l'amour augmente avec la radioactivité ?Est-ce qu'on devient plus intelligent grâce à la radioactivité ?Est-ce qu'il n'y a plus de guerre avec la radioactivité ?Est-ce que les gens sourient plus avec la radioactivité ? La radioactivité est forte, la radioactivité est immense,Elle n'épargne personne, elle ne fait pas de cadeaux  La radioactivité fait peur, la radioactivité ça craint,On ne peut ni la voir, ni la sentir, personne ne peut s'enfuirOn ne peut ni la voir, ni la sentir, personne ne peut s'enfuir (x3)  [En fond, il est écrit sur un portique "Le nucléaire, une énergie pour un avenir brillant"] On ne peut pas fuir, pas fuir, pas fuir, pas fuir,le nucléaireOn ne peut pas fuir, pas fuir, pas fuir, pas fuir,quand il y a un accident, [Rankin Taxi en premier ministre, faisant des grands gestes] C'est pas dangereux, pas dangereux, pas dangereux, pas dangereux,le nucléaire,C'est pas dangereux, pas dangereux, pas dangereux, tant qu'il n'y a pas d'accident, C'est pas dangereux, pas dangereux, pas dangereux, pas dangereux,le nucléaire,C'est pas dangereux, pas dangereux, pas dangereux,Jusqu'à que ça le devienne Jusqu'à que ça le devienne (x4) Abruti!

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