Fleur Ho
Publié le 16/09/2011

J'ai vu des signes sur les murs de la ville


Sit-in devant la Bourse 13

Voilà ce que je pense de plus en plus nettement : il faut "aider" les gouvernements, car sans nous ils n'oseront jamais taxer la spéculation financière. Vous avez vu : dès qu'un pays ou un continent décide de s'y mettre, les capitaux le menacent aussitôt de filer ailleurs et les gouvernement téméraires qui avaient osé élever la voix se rétractent comme des escargots touchés par un doigt brûlant.
Mais comment les "aider" ?
Voilà ce que je pense : faisons le siège d'une bourse au moins sur chaque continent. Au pire menaçons d'en faire un barbecue mondial.
Je prédis que les danseurs de la finance, s'ils voient la populace converger vers eux, se diront soudain qu'il vaudrait peut-être mieux prendre un rendez-vous avec les chancelleries pour reparler de cette bonne petite vieille taxe Tobin...
Voilà ce que je pense.
Et soudain, ce matin, sur un mur vitré de République, j'ai vu un signe.
Je l'ai pris en photo pour vous.

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J'aurais été douce même si mes parents ne m'avaient pas appelée Fleur. Mais je suis coriace aussi, et si quelque chose me révolte, je ne peux pas m'empêcher de me mêler de ce qui ne me regarde pas. Par exemple les chiffres. Je n'y connais rien, aux chiffres. Mais en ce moment ils prennent trop de place dans nos vies. Alors j'ai décidé de me battre contre la toute puissance des chiffres.
 

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Le 13 février 2011 à 08:43

"La France c'est un immense paquebot dans un monde qui est devenu un village"

Nicolas Sarkozy, «Paroles de Français », TF1, jeudi 10 février 2010

Le jour où les paquebots traverseront les villages, les hélicos se poseront sur le toit de l’Eglise. Le préposé aux « éléments de langage » avait dû fumer la moquette de l’Elysée, avant l’émission du Président. Ou bien saturé son i-pod de Michel Sardou pleurant le destin du « France », devenu trop grand dans un monde trop petit. Sauf que c’est l’inverse aujourd’hui. La France fait figure de coquille de noix sur l’océan de la mondialisation. En fait, le message subliminal était peut-être  que si le paquebot tricolore flotte encore c’est grâce à son « immense » capitaine, dont chacun devrait savoir qu’il va bientôt accueillir les nains de jardin du G20. L’arrière-pensée électorale était en tout cas audible aux oreilles les moins exercées. Elu en 2007 sur le thème vous allez voir ce que vous allez voir, persistant jusqu’à l’année dernière dans le registre ça va marcher puisque je vous le dis, le président à la barre et qui entend bien le rester, avertit que ça prendra plus de temps que prévu. Bref, qu’un second quinquennat ne sera pas de trop pour arriver à bon port. Car il est connu que la force d’inertie des grands bâtiments qui vont sur l’eau rend les changements de cap assez longs à opérer. Pour un changement d’équipage, il faudra quand même attendre la prochaine escale. Elle est programmée en 2012. Prévoir des gilets de sauvetage, si jamais la relève n’était pas au rendez-vous.

Le 5 juillet 2010 à 10:15

« La politique économique que nous menons en France actuellement, c'est une politique de ri-lance"

Christine Lagarde, ministre de l'Economie, Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, 4 juillet 2010

Cacher un vilain mot que l’électeur ne saurait entendre, en atténuer un autre que le consommateur ne doit pas trop prendre… au mot, faire carburer les concepteurs d' « éléments de langage »,  produire en scène la ministre la plus rompue aux contractions anglo-saxonnes et nous voilà lestés de « ri-lance ».  C’est ce qu’on appelle un mot-valise où rigueur et relance sont rangées tête-bêche pour suggérer que tout est « under control ». Christine Lagarde n’est pas la plus antipathique des ministres en exercice et dans sa bouche « ri-lance » c’est du rire et de l’aisance, comme si tout ça n’était pas bien grave. La conduite des politiques économiques étant riche en métaphores routières on observera cependant que faire de la rigueur pour conjurer le crash budgétaire et de la relance pour éviter la panne de marché, c’est appuyer en même temps sur le frein et l’accélérateur. Généralement ça ne se termine pas très bien. De même d’ailleurs la « stagflation » des années 60 (stagnation et inflation vont dans la même valise !) où, cette fois, on débrayait et accélérait tout à la fois. L’avantage de « ri-lance », par les temps présents, c’est que pour sacrifier à la mode des « lipduds » on verrait bien les ténors UMP en faire la promotion sur du Mika : « rilance…relax...take it easy… ».

Le 30 mai 2012 à 09:29

Poke menteur

On m'a demandé une chronique « plus facebookienne ». J'aime ça. Je ne sais pas si vous en avez entendu parler, mais Facebook est entré en bourse. Et ça ne s'est pas très bien passé. C'est normal. Facebook, c'est simple. On aime, on partage, on remet à jour ses 4280 paramètres de sécurité pour éviter que le monde ne sache qu'on aime, on se fait spammer parce qu'on a voulu savoir ce qui est arrivé à cette malheureuse qui a bêtement oublié d'éteindre sa cam sur msn :D. La bourse, en revanche, c'est compliqué. « Le Libor a clôturé à la baisse en raison d'incertitudes sur le marché des changes liées à la publication des chiffres du chômage nord-américain », c'est quand même moins efficace que « 42 personnes aiment ça ». Et surtout, ça ne fait pas très sérieux. J'imagine un peu les traders et dans leurs foulée les boursicoteurs se dire : « Zut, Joe Smith de Tallahassee vient d'annoncer sur son profil Facebook que son entretien d'embauche s'était mal passé, allez hop, je revends toutes mes actions Nestlé ! » et, franchement, je me demande si on a été bien raisonnables de laisser ces gens-là diriger le monde. Mais peut-être que je ne comprends pas bien les rouages de l'économie mondialisée. Et du coup, ça aurait beaucoup mieux marché si la Bourse était entrée en Facebook, plutôt que le contraire. « Le CAC40 a perdu 4 fans aujourd'hui, alors que le Daxx a fait le buzz grâce à sa vidéo d'un chaton avec un haut-de-forme », tout de suite, ça parle aux gens.

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