Romain Boussard
Publié le 18/10/2011

Grossesse nerveuse


Ancien étudiant en coloriage et pâte à modeler reconverti dans le dessin d'actualité. 
http://rboussard.canalblog.com/
 

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Le 6 décembre 2012 à 15:01

"Je ne suis pas un non-aligné. Ce sont des gens qui n'ont pas de ligne, pas de couilles. J'ai une ligne, celle du redressement de mon pays."

Bruno Le Maire, BFM-TV, 6 décembre 2012.

Dans la vie on redresse ce qu’on peut, mais il est vrai que sans couilles ça aide moins que sans ligne. Les trois ensemble, c’est mieux. Aussi ne veut-il pas laisser croire qu’il pêche par manque de ligne, le sieur Le Maire, naguère candidat à une élection présidentielle, celle de l’UMP s’entend, où on lui avait fait comprendre qu’il pouvait toujours s’aligner pour concourir, faute de “parrains” en nombre suffisant. Qu’importe qu’une “mafia” ait pourri le match, aux dires du désormais très couillu François Fillon, Bruno Le Maire serait (re) partant pour la “gagne” à l’UMP. Des jaloux prétendent qu’en refusant de choisir entre la peste et le coléreux, l’ancien ministre de l’Agriculture jouait d’abord pour sa pomme. Sa collègue d’infortune, la râpeuse NKM, a fait l’objet de la même suspicion en étant rangée parmi les “non-alignés” ce qui n’était pas un compliment de le part de Jean-François Plic et François Ploc. Mais celle-ci en se moquant des garçons de son parti qui faisaient le concours de celui “qui ferait pipi le plus loin” avait quand même pointé le ridicule d’exhiber à tout propos sa “ligne”, pour ne pas dire autre chose. Cela ne l’empêche pas, Nathalie, de faire maintenant la paire avec Bruno, afin d’obtenir un nouveau vote à l’UMP. Une seule “ligne” pour ces deux egos : “Redressons-nous, Folleville!” Un seul remède à la maladie sénile de l’UMP: le Viagra.

Le 20 juin 2010 à 10:30

Quand un "ceinture noire" voit rouge, on rit jaune

Signe (de la dégradation) des temps

J'ai mal à mes médias. Le boss de Radio France a été mis en examen à la suite d'une plainte de David Douillet, judoka converti en politique, au sens de l'humour visiblement assez limité. Peut-être à cause de la fréquentation de Mme Chirac, mais passons car là n'est pas la question. David Douillet reproche à une journaliste de France Inter d'avoir diffusé dans son journal un bout d'interview (enregistrée) de l'eurodéputée Eva Joly, des propos tenus en 2009, qui insinuaient que le député des Yvelines était l'heureux détenteur d'un compte bancaire dans un paradis fiscal. Soit. Admettons que ce soit faux, admettons qu'Eva Joly ait eu la langue trop bien pendue, admettons que David Douillet l'attaque en justice pour diffamation (ce qu'il a fait), ça le regarde, s'il estime que son honneur d'homme politique doit être lavé. Là non plus n'est pas la question. Là où l'affaire devient proprement scandaleuse, c'est quand le média qui a diffusé l'interview est lui-même attaqué. C'est une nouvelle limite qui est franchie. Quelle place reste-t-il aux journalistes? Va-t-il falloir nettoyer les interviews avant leur diffusion? N'entendrons-nous dans nos radios, ne lirons-nous plus dans nos journaux que des infos qui ne blessent personne? Au moment où l'on célèbre Paris-Londres, on se dit que cette nouvelle n'est pas une si mauvaise nouvelle car l'avenir, finalement, n'est pas si noir pour les journalistes : progressivement, ils vont avoir l'opportunité de se placer dans la frange des résistants. Les carottes sont cuites.

Le 10 novembre 2010 à 18:11

"Le président de la République est le premier depuis Louis XIV à avoir soumis le budget de l'Elysée à l'appréciation de la Cour des comptes"

Henry de Raincourt, ministre des Relations avec le Parlement, Assemblée nationale, 9 novembre 2010

Si on y va par là, Matignon n’avait pas payé les sondages de l’Elysée depuis Colbert !  A la Cour des anachronismes déconnants, le sieur de Raincourt serait grand chambellan. A quelques jours d’un remaniement mieux vaut se faire bien voir, mais là il a tellement chargé le carrosse qu’il a fait crouler de rires les députés de l’opposition, lors de la séance des questions au gouvernement. Nicolas s’inspirerait donc de Louis en faisant viser ses dépenses par la Cour des comptes. Outre que cette dernière a été créée sous Napoléon, le côté mendésiste du Roi-Soleil était resté méconnu jusqu’ici. A commencer du Parlement de l’époque – qui votait les impôts – et auquel le jeune monarque asséna en début de règne : « L’Etat c’est moi ». Même ignorance du côté de Fouquet, superintendant des Finances, jeté au cachot pour avoir exhibé en son château de Vaulx-le-Vicomte de tels signes extérieurs de richesse que le Souverain s’en trouva humilié et décida alors la transformation du château de Versailles en Elysée somptuaire : « le Budget c’est moi » en quelque sorte. Cela coûta 100 millions de livres (un ouvrier gagne alors 12 sous par jour – une livre vaut 20 sous) mais ce n’était que 5% des dépenses militaires qui ruinèrent plus sûrement le pays. Nul Philippe Séguin pour ronchonner. La Cour passait avant les Comptes.

Le 9 novembre 2011 à 16:35

« Est-ce du courage de mentir, de basculer dans la démagogie, de taire la vérité, de vous accrocher à des vieilles lunes socialistes qui vous ont certes conduit par effraction au pouvoir en 1997 ? »

François Baroin, Assemblée nationale, mardi 8 novembre 2011.

J. K. Rowling va devoir se remettre à l’écritoire pour ajouter un huitième volume à sa saga. Voilà en effet un ministre français qui a la tronche de Harry Potter, mais parle comme Voldemort à qui on serait venu voler le pensionnat de Poudlard. Ca tombe bien puisque le tome 7, épisode ultime à ce jour, se déroule autour de 1997, l’année même où la gauche a pénétré « par effraction » dans les palais de la Chiraquie. La trame est fournie par le ministre de la Magie, pardon de l’Economie, interpellant aux questions d’actualité les cambrioleurs socialistes toujours en liberté. Que fait la police ?  La propriété du pouvoir est à droite, sa confiscation est de gauche. Harry Baroin qui était alors un « bébé-chirac » (avant de devenir un ado-Sarko pour croûter) en garde un souvenir terrible. Une scène primitive où dans des bacchanales de 35 heures et plus, les voyous pluriellement de gauche forniquaient dans les meubles d’une famille spoliée. Il se trouvera bien encore des  Moldus pour prétendre que gagner des élections ce n’est pas forcer les serrures, mais c’est qu’ils ne comprennent rien aux forces obscures menaçant l’ordre des choses. Chirac qui avait dissout par distraction, a pris le risque d’inscrire au chômage  la génération des Baroin. Il en suffoque encore d’indignation le Potter de Bercy.

Le 18 octobre 2011 à 09:05

«C'est le rêve français que je veux réenchanter»

François Hollande, après le second tour de la « primaire citoyenne », dimanche 16 octobre 2011

A tout prendre une bouille molle avenante est plus sympathique qu’une bouille dure sectaire, ce n’est pas une raison pour taire la perplexité où nous a plongés, dès sa première déclaration, le candidat de la gauche socialiste, citoyenne, etc. Quand on reprend, posément, mot à mot, sa profession de foi, elle interpelle quelque part au niveau de la comprenette. Réenchanter un rêve, cela sous-entend qu’il y a des rêves désenchantés. En un certain sens, oui. Mais il n'est nul besoin de rêver la désespérance sociale, elle s’impose dès qu’on ouvre les yeux. Un aspirant président, son terrain de jeu ce n’est pas le sommeil agité de ses concitoyens mais les angoisses de leur quotidien. Bref qu’il parvienne seulement  à « réenchanter » la vie, le Merlin qui a terrassé la Martine, et ce serait déjà pas mal. Encore que la formule a des relents de calotte (signe ostentatoire commun aux monothéistes)  qui offusquent les narines rationalistes. Ainsi, quand Max Weber parlait du « désenchantement du monde » pour constater, en sociologue, que l’avènement des sciences et des techniques privait de sens, sinon de magie et de merveilleux les sociétés humaines, d’aucuns prétendaient qu’il régressait en deçà du « Siècle des Lumières.»  Dans ce cas, « réenchanter », serait plutôt réactionnaire. Au risque d’une autre régression, la remise en service du bon vieil « ascenseur social » aurait l’avantage de dire la même chose, de façon plus « normale ».

Le 5 mai 2011 à 09:20

Ceci n'est pas une Porsche

En tombant sur la photo qui fait trembler les murs de Solférino actuellement, c'est l'image subliminale du parapluie de Kadhafi qui m'est immédiatement revenue en tête, avec la conscience toutefois que les deux n'ont rien à voir. Encore que...          Alors que quelques inconditionnels du sondage s'émoustillent de la date fatidique à laquelle le Messie fera son apparition dans le cercle des primaires disparues, un signe qu'on n'attendait plus surgit d'une manière quelque peu désobligeante pour le prétendant partisan apparemment des envolées mystérieuses. La Porsche de DSK fait jaser, parce qu'elle ramène à quelque chose qu'on connaît bien et qui rappelle quelqu'un. La Porsche de DSK serait-elle le petit Fouquet's de Sarkozy qui s'annonce trop tôt ? C'est en tout cas à deux pas de ce lieu désormais emblème du sarkozysme que la photo a été prise. Nous sommes ici bien loin de la radieuse DS des Trente Glorieuses plébiscitée par le Général de Gaulle et dont Roland Barthes disait: "Jusqu'à présent, la voiture superlative tenait plutôt du bestiaire de la puissance ; elle devient ici à la fois plus spirituelle et plus objective… la voici plus ménagère, mieux accordée à cette sublimation de l'ustensilité que l'on retrouve dans nos arts ménagers contemporains…".Et nous, on la sent bien loin, cette gauche Porsche, bien loin de nous et de nos petits "arts ménagers" du quotidien... Alors à quand une gauche Deuch' ?---Sur le même sujet, lire aussi la chronique d'Eole Contrario, SuPorscherie.

Le 1 avril 2010

Si l'on donne de l'argent à Médecins sans Frontières, on peut bien boire un verre avec un sarkozyste.

Cette année, j'ai décidé de devenir ami avec mes adversaires politiques.

Je ne m'entends pas particulièrement bien avec les gens dont je partage les idées, alors je vais tenter ma chance avec les sceptiques de la pollution, les pourfendeurs du code du travail et les boursicoteurs satisfaits de l'ordre social.Fréquenter ceux qui nous ressemblent n'est pas la solution aux problèmes du monde. Je l'ai fait pendant des années et j'en vois aujourd'hui les limites. Certes cela tient chaud, mais au final on se sert de l'image caricaturale d'un ennemi pour justifier sa propre inertie.Si l'on désire changer la société, je crois que nous, les gens de gauche, n'avons pas de meilleure stratégie à mettre en oeuvre que de devenir amis avec des gens de droite. C'est un sacrifice, j'en conviens. Mais si l'on donne de l'argent à Médecins sans Frontières, on peut bien boire un verre avec un sarkozyste.Il ne s'agit pas de les rallier à notre cause. Ce serait peine perdue. Personne ne change de bord après une discussion : les opinions politiques n'ont rien de politique, ce sont des histoires de ressentiment, de jalousie, de fidélité familiale.En revanche, je pense que mon idée a des chances de changer les choses ; car si les gens de gauche fréquentaient des gens de droite, cela permettrait à ceux-ci de s'apercevoir qu'ils ne sont guère différents. Après tout, les gens de gauche sont contre la société de consommation, mais ils ne renoncent pas à consommer ; ils sont contre le travail des enfants, mais pas au point de renoncer à acheter des vêtements fabriqués par des enfants et oui, ils sont pour l'écologie mais ils ne vont pas pour autant cesser de prendre l'avion. Il y a plus de points communs que de différences entre ces ennemis politiques et c'est pour cette raison que la détestation est si grande.Bien sûr cette révélation risque de déprimer les gens de gauche. Le choc sera tel qu'ils n'auront d'autre échappatoire que d'aller encore plus à gauche, non pour des raisons politiques, mais par orgueil. Ils travailleront enfin à devenir de réels adversaires de cette droite qu'ils n'aiment pas, c'est-à-dire dont, principalement, ils n'aiment pas les manières.C'est une constatation mélancolique : ce n'est qu'en apprenant à découvrir ce qui nous rapproche de nos adversaires que l'on pourra commencer à s'en différencier.Illustration : Dupont&Barbier www.dupont-barbier.com         

Le 14 mars 2011 à 11:46

Vacances en France

Visite guidée

« Quiconque va visiter l'Algérie ou la Tunisie — et aujourd'hui cette excursion est tellement facile que tout le monde l'aura bientôt faite — ne peut s'embarquer sans s'être muni du Guide-Joanne, dont l'auteur pour l'Algérie et la Tunisie est Louis Piesse. Mais bien peu des voyageurs qui en feuillettent distraitement les pages se doutent qu'ils ont à la main un chef-d'œuvre d'érudition et de conscience artistique ; bien peu se doutent que l'auteur est, en même temps qu'un savant hors ligne, un littérateur de premier ordre ; bien peu se doutent de la modestie, de la ténacité, de l'honnêteté de cet écrivain qui, à soixante-dix ans passés, partait tantôt pour les pays qu'il avait déjà tant de fois visités, et, les trouvant passablement changés, entreprenait de refaire son guide, véritable monument qu'il ne semblait pas possible de perfectionner. » [Je savais] que Piesse, l'été, vivait en famille dans sa maison des bords de l'Yonne, ou plutôt dans son jardin et dans son bateau, car il a un bateau, l'heureux homme ! Or nous traversions précisément le village qu'il habite. L'idée nous vint d'aller lui faire à l'improviste une petite visite. Il était, c'est vrai, bientôt l'heure du dîner. Mais cette considération ne nous arrêta pas, au contraire, et cinq minutes après, avec nos costumes hétéroclites, nos bicyclettes, nos dents longues d'une aune, nous apportions le trouble en ce paisible intérieur, en cette vraie maison du sage, toute tapissée de verdure et de fleurs sous lesquelles disparaissent les murs. »(Jean Bertot, Août 1893 : la France en bicyclette : étapes d'un touriste de Paris à Grenoble et Marseille)

Le 11 septembre 2010 à 09:47
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