Jean-Michel Ribes
Publié le 18/11/2011

Un vaisseau spatial conçu pour 2 millions de passagers


L'histoire secrète du Rond-Point #1

Ces derniers jours, la presse s'est largement fait l'écho de la mission Mars 500. Ce programme russe qui vient de s'achever a simulé dans un hangar de la banlieue de Moscou les conditions d'un voyage de 520 jours vers la planète rouge. Pour six personnes.

Mais savez-vous que, depuis 10 ans, le Théâtre du Rond-Point mène une expérience assez comparable – et sur une échelle autrement plus vaste puisqu’elle a déjà permis à plus de 2 millions d'êtres humains de goûter ce que sera la vie loin de la planète plate, réaliste et ennuyeuse qu'est devenue la Terre.

La programmation du Rond-Point prépare son public à vivre ailleurs : on y marche, on y rêve, on y parle différemment. Comme sur une planète oxygénante où l'on découvre qu'il existe d'autres espaces, d'autres lieux, d'autres pensées. On peut y faire des cures par abonnement, à la carte, de brefs passages ou de longues randonnées pour goûter de s'habituer sans heurts à ce que sera la vie sur les futures étoiles dans lesquelles nous vivrons, très loin de notre petite planète bleue qui l'est de moins en moins.

Auteur dramatique, metteur en scène et cinéaste, Jean-Michel Ribes dirige le Théâtre du Rond-Point depuis 2002. Il écrit et met en scène une vingtaine de pièces, dont Les Fraises musclées (1970), Tout contre un petit bois (1976), Théâtre sans animaux (2001, recréation en 2012), Musée Haut, Musée Bas (2004) et René l'énervé – opéra bouffe et tumultueux (2011)

Récemment, il signe plusieurs mises en scène : Batailles (2008) co-écrit avec Roland Topor, Un garçon impossible (2009) de Petter S.Rosenlund, Les Diablogues (2009) de Roland Dubillard, Les Nouvelles Brèves de Comptoir (2010), adapté du recueil de Jean-Marie Gourio et L'Origine du monde (2013) de Sébastien Thiéry.

Il écrit et réalise des téléfilms, des séries cultes comme Merci Bernard (1982 à 1984) et Palace (à partir de 1988) ainsi que des films, Musée Haut, Musée Bas (2008) et Brèves de comptoir (2013) qu'il adapte avec Jean-Marie Gourio à partir de son oeuvre éponyme.

Parmi ses derniers ouvrages, citons Le Rire de résistance (2007, Tome I De Diogène à Charlie Hebdo - 2010, Tome II De Plaute à Reiser), un catalogue-manifeste d'insolence, de drôlerie et de liberté. En 2013, il publie chez Points dans la collection Le goût des mots dirigée par Philippe Delerm, Les mots que j'aime et quelques autres.

 

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Jean-Michel Ribes

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Le 18 septembre 2012 à 09:02

Pierrick Sorin

"C'est plus fort que moi"

Ses installations sont présentées dans le monde entier de São Paulo à Moscou, en passant par Madrid ou Séoul, ainsi que dans les hauts lieux de l'art contemporain. Son spectacle 22h13 interprété par Nicolas Sansier est de retour au Rond-Point. Ce Méliès de la vidéo nous dit la place du rire dans ses productions."Je produis toujours des choses drôles ou, du moins, qui tendent à l'être. C'est plus fort que moi. Comme si une peur sous-jacente devait impérativement être maintenue à distance par le rire. La peur du vide, sans doute. Enfant, je me suis accroché à l'humour et plus encore en mon adolescence, quand la complexité du monde m'a semblé vaguement vertigineuse. Ma première « œuvre » un peu « sérieuse » fut un roman poème où le désespoir métaphysique et la révolte s'exprimaient à coups d'images surréalisantes et de jeux de mots plus ou moins subtils. Le récit s'achevait sur l'expression d'une tentation ultime : s'absenter du monde, ne plus désirer : « Je-néant-vide-rien ».Je pense, aujourd'hui, que le recours au rire repose peut-être sur des motivations moins romantiques. Humour et autodérision me servent à éviter d'être involontairement ridicule et à esquiver toute prise de position que les « autres » pourraient condamner. Résistance au vide, à la fragilité ou au désaveu."Pierrick Sorin, artiste vidéoArticle édité dans le catalogue Le Rire de résistance, BeauxArts éditions et Théâtre du Rond-Point

Le 25 septembre 2013 à 09:08

Mon royaume pour un Tintin !

J'ai commencé à collectionner des grains de riz de tous les pays et puis je me suis mis à collectionner les pays. J'en ai quatorze dont sept pays d'Afrique. J'ai la Roumanie en double que j'échangerais bien contre la Turquie. Je vais me mettre aux continents. Ca sera vite fait, les cinq continents. Ensuite je collectionnerai les planètes. Enfin, les univers. J'ai déja les boites pour les ranger par taille, du plus petit au plus grand univers. Quand j'en aurai assez de collectionner les univers, j'echangerai contre les albums de Tintin. L'essentiel pour un collectionneur, c'est de collectionner. Les puces. Les têtes de chat. J'en ai cent six. J'ai commencé une collection de têtes de ma mère et de têtes de mon père. J'en ai une de chaque. Peut être vais-je ouvrir ma collection aux têtes des parents des autres ? Ou peut être aux autres ? Je vais collectionner les autres. J'en ai trois dans le frigo. J'ai commencé une collection de cachets de toutes les couleurs. Tous les matins j'en ai une quarantaine. Bientôt, je collectionnerai les cellules de l'HP. J'ai ai déja une. Capitonnée. Je vais collectionner les capitons. J'en ai mangé la moitié, arrachés avec la bouche. J'ai avalé ma langue ! Mon bras ! Je collectionne les handicaps. J'ai coupé mes doigts de pieds. Dans l'aile B, un Chinois collectionne les timbres. Il en a deux. Un timbre français. Un timbre chinois. Ah ah ! Le pauvre con ! Moi je collectionne les Chinois ! Je les colle au mur avec ma langue ! J'en ai un milliard, que je vais échanger contre des Tintin. Les Tintin, j'en ai aucun. Tout le monde a des Tintin ! Moi pas. J'ai pas de Tintin ! C'est ça, je crois, qui m'a rendu fou.

Le 5 septembre 2011 à 09:33

"René l'énervé", facétie musicale et opéra tumultueux

Entretien avec Jean-Michel Ribes #2

"Depuis 2007, j'éprouve un malaise qui ne diminue pas" dit Jean-Michel Ribes en parlant de notre gouvernement. Pour en finir avec cette nausée, il a décidé de la transformer en farce joyeuse : un opéra bouffe mis en musique par Reinhardt Wagner, qui débute le 7 septembre prochain au Théâtre du Rond-Point. Un éclat de rire de résistance "face à l'affaissement du langage, au dénigrement de l'esprit, à cette agitation immobile dont la médiocrité nous étouffe". René l’énervé est une pièce politique ? Quelle pièce ne l’est pas ! C’est une banalité de dire qu’il n’y a pas d’art sans subversion, ni de théâtre sans désir de chambardement. René, dans ce sens, est bien une pièce politique. C’est la réponse du berger à la bergère ! Puisque les politiques font du spectacle, il est bien normal que les hommes de spectacle fassent de la politique… Reconnaissez que depuis quelque temps, ils n’y vont pas de main morte ! Ils méritaient bien René l’énervé ! C’est un minimum !   Le poétique peut-être une voie de rédemption pour la politique ? René l’énervé n’est en rien une oeuvre documentaire, ni une tentative de reproduction exacte de notre actualité, c’est une bouffonnerie coloriée librement avec bonne et mauvaise foi, un conte sur le pouvoir et les clowneries de l’homme qui devient providentiel. Une sorte de ras-le-bol en chansons… Fable en rien manichéenne, puisqu’on y découvrira le double de René : deuxième lui-même, adversaire obstiné et résolu du premier.   Propos recueillis par Pierre Notte

Le 4 mai 2018 à 16:48

Yann Frisch et son camion magique : le Paradoxe de Georges

Magicien multi-primé, Yann Frisch a imaginé un camion-théâtre qui s'ouvre comme un château de carte et quadruple de volume. Installé dans les jardins du Rond-Point, il est inauguré avec un spectacle de cartomagie. Festival de manipulations hallucinatoires avec cartes à jouer, suprêmes armes de son art. Un spectacle de et avec : Yann FrischConception du camion : Matthieu Bony, Éric Noël, Silvain OhlCoordination de la construction : Éric NoëlConstruction : Lionel Azambre, Hervé Baret, Matthieu Bony, Guilhem Boubbée de Gramont, Victor Chesneau, Coline Harang, Mathieu Miorin, Éric Noël, Silvain Ohl, Mickael Pearson, Anne Ripoche, Jérémy SanfourchePeinture : Christophe Balay, Cédric Bédel, Bénédicte Menut, Peggy WisserAccessoires : Étienne Charles, Régis Friaud, Mathias Lejosne, Rital, Alain VerdierRégie générale : Étienne CharlesRégie lumière et son : Mathias LejosnePartenaires magiques : Père Alex, Arthur Chavaudret, Dani Daortiz, Monsieur Hamery, Pierre-Marie Lazaroo, Raphaël NavarroIntervenants artistiques : Sébastien Barrier, Arthur Lochmann, Valentine LosseauLumière : Elsa RevolCostumes : Monika SchwarzlTapisseries : Sohuta, Noémie Le TilyProduction, coordination de création, diffusion et administration : Sidonie Pigeon Un film produit par la Compagnie L’Absenteproduction déléguée Compagnie L’Absente, co-production L’Usine — Centre national des arts de la rue et de l’espace public /  Tournefeuille (Toulouse Métropole), Festival Paris l’Eté, Théâtre du Rond-Point, 2 Pôles nationaux du Cirque en Normandie — La Brèche / Cherbourg — Cirque-Théâtre / Elbeuf, Scène nationale du Sud-Aquitain, Agora — Centre culturel Pôle national des arts du cirque / Boulazac-Aquitaine, Théâtre de Cornouaille — Scène nationale de Quimper, Les Nuits de Fourvière, Opéra de Massy, Théâtre Sénart — Scène nationale, le Pôle régional cirque des Pays de la Loire (Cité du Cirque Marcel Marceau et festival Le Mans fait son Cirque) et la Ville du Mans, La Coursive — Scène nationale / La Rochelle, Théâtre de Namur, La Verrerie d’Alès — Pôle national cirque Occitanie, L’Entracte — Scène conventionnée / Sablé-sur-Sarthe, Le Cratère — Scène nationale d’Alès, CREAC — La Cité Cirque de Bègles, avec le soutien du FONDOC, de la Préfète de la région Pays de la Loire — Direction régionale des affaires culturelles, du Ministère de la Culture D.G.C.A. et de la Région Pays de la Loire, L’Usine — Centre national des arts de la rue et de l’espace public / Tournefeuille (Toulouse Métropole) a accueilli toutes les résidences de construction du camion-théâtre ainsi que les répétitions du Paradoxe de Georges d’octobre 2017 à mars 2018, spectacle créé en mars 2018

Le 22 avril 2010 à 14:43

3 salles

Ça c'est le Rond-Point

Une spectatrice quitte perturbée la grande salle du Rond-Point. En traversant le hall elle croise un ouvreur (ou un responsable de salle).  LA SPECTATRICE. – Vous avez trois salles ! C’est impossible, vraiment impossible !! L’OUVREUR. – Impossible ??!LA SPECTATRICE. – Bien sûr ! Quand je vais dans la première, au bout de trois minutes je me dis « pourquoi je ne suis pas dans la seconde ?… je suis sûre que le spectacle de la seconde est beaucoup mieux », et dès que je suis dans la seconde, je suis aussitôt traversée par l’envie d’aller dans la troisième où je suis sûre que ce qui se passe sur scène est beaucoup plus excitant.L’OUVREUR. – Madame, je crois que…LA SPECTATRICE (le coupant). – J’ai déjà vécu ça avec mon premier mari, un jour il m’a présenté son frère Paul, un grand gars tout blond et je me suis dit : « Tiens, il est peut-être plus…plus… », enfin vous voyez. Alors je l’ai épousé. Seulement Paul, deux mois après il m’a fait rencontrer son cousin Marc, un petit homme brun avec les yeux bleus et aussitôt j’ai ressenti qu’il était peut-être plus… plus… enfin vous voyez. Et à peine j’avais épousé Marc… (elle se prend la tête dans les mains) Non, croyez-moi, ce n’est pas drôle… Alors je me suis dit, allons au Théâtre du Rond-Point, ça va me changer les idées, et toc! il y a trois salles…pareil !!… je suis maudite ou quoi ? L’OUVREUR. – Je suis désolé Madame, vous voulez qu’on vous rembourse ? LA SPECTATRICE. – Non, mais peut-être vous pourriez me faire oublier. L’OUVREUR. – Oublier ? LA SPECTATRICE. – Qu’est-ce que vous faîtes ce soir ? On pourrait aller dîner ensemble parce que sincèrement je vous trouve plus… plus… L’OUVREUR. – Avec plaisir Madame, mais je ne suis pas sûr que ce soit la solution. LA SPECTATRICE. – Pourquoi ? L’OUVREUR. – La carte, Madame. LA SPECTATRICE. – La carte ? L’OUVREUR. – Du restaurant, Madame. Il n’y a rarement qu’un plat sur une carte de restaurant. LA SPECTATRICE. – C’est vrai !… Ma vie est un enfer. Effondrée elle se dirige vers la sortie.L’OUVREUR (la suivant, inquiet). – Où allez-vous Madame ? LA SPECTATRICE. – Comme d’habitude, me réfugier dans ma salle de bains. L’OUVREUR (inquiet). – Mais pourquoi ? LA SPECTATRICE. – Parce que figurez-vous que là au moins, dans ma salle de bains, il n’y a qu’une baignoire !! Elle quitte le théâtre en laissant l’ouvreur interdit. FIN

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