Paul Martin
Publié le 14/02/2012

L'objet de son ressentiment


Plutôt qu'une biographie assommante, voici un texte qui vous sera vraiment utile. Si votre ordinateur fige régulièrement, essayez le truc suivant : d'abord, rehaussez le moniteur à l'aide d'une ou deux briques ; puis versez dans le lecteur de DVD un verre d'eau déminéralisée à laquelle vous aurez ajouté quelques gouttes d'essence de térébenthine. Eteignez l'appareil, rallumez-le et constatez le résultat : il est comme neuf. Ne me remerciez pas, je suis comme ça, altruiste.

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Le 12 octobre 2014 à 09:41

SOS Kivik

"Depuis quand les coussins nous espionnent-ils ?" se demanda Paul Portier. Il avait été alerté par un message codé envoyé à tous les acheteurs, que les coussins vendus avec le canapé IVAR n'étaient pas ordinaires, mais probablement des messagers transmettant des informations ultra-privées (conversations, programmes TV, historique du smartphone) à des commanditaires dont on ignorait les objectifs. "On est plus tranquille chez soi" avait réagi Irène, la femme de Paul, tandis que Lina, leur ado accro aux widgets, pianotait sur son Galaxy S4, assise sur la lunette refermée des toilettes. Quelques jours après cette mise en garde, Paul était couché avec Irène. Des jeux érotiques se profilant sous les draps, il se demanda soudain si les oreillers n'étaient pas en train d'espionner leur vie sexuelle, leurs mouvements de tête durant le sommeil, la mécanique de leurs rêves. Si tout cela n'allait pas quelque part au loin, dans une autre galaxie, où des créatures accumulaient ces informations en vue d'une prochaine invasion, voire d'un possible remplacement du genre humain. Cette pensée interrompit leur moment d'intimité, qu'ils poursuivirent dans la salle de bains. C'est là qu'ils décidèrent de combattre les envahisseurs : si les extra-terrestres étaient des coussins, alors ils allaient apprendre de quel bois on se chauffe chez les Portier. Dès le lendemain, les coussins subirent un tabassage continuel, des lavages en machine répétés, froids, brûlants, javellisés à outrance, des teintures contradictoires. Lina prit l'habitude de se masturber avec un coussin qu'elle insultait et accablait de son mépris, tandis que l'orgasme montait. Paul et Irène se lançaient dans des disputes infernales où les coussins volaient, brisant lampes, vases et sous verres. En quelques jours, non seulement les coussins furent ruinés, mais aussi tout leur intérieur. C'est alors que Paul reçut un SMS rectificatif lui annonçant que les coussins incriminés n'étaient pas ceux du modèle IVAR, mais ceux de la nouvelle collection en cuir KIVIK.(Coussins et photo Marie Beauchesne)

Le 20 juin 2014 à 08:28

Mon Lit

Et au lit, comment ça se passe ?

Mon lit, quand j’y suis allongé, je n’arrive pas à le considérer comme une chose. Il faudrait un grand effort, presque un coup de force, pour percevoir ce lit comme « une chose ». C'est une posture de l'espace. On peut l’appeler « allongement », « être-couché », comme on voudra, mais ce n’est pas un objet. La posture n’a ni lattes de bois ni cadre métallique. Le lit-en-tant-que-monde-couché n'est pas le matelas, ni la menuiserie qui le soutient. Tout change, quand vous envisagez le lit du dehors. Vous achetez un lit, vous le démontez, le réparez, le déménagez, le déplacez, l’emballez, le mesurez, le soupesez, le réinstallez (passe-t-il dans cette porte ? et dans le couloir ? dans cet angle exact ?), vous faites le ménage, vous changez les draps... chaque fois le lit vous apparaît comme chose, pas d’hésitation. Chose particulière, chargée de symboles, d’émotions, de souvenirs, d’avenirs : on y naît et meurt, on y fait l’amour, on y rêve, on y pleure, on s’y défait et s’y reconstitue. Tous les temps de l’existence tiennent au lit. Pourtant, dès qu’on la manipule et le regarde de l’extérieur, ce n’est qu’une chose. Et ce n’est plus une chose lorsqu’on s’y trouve allongé... Le lit n’a pas cessé d’exister mais je ne parviens plus, quand j’y suis allongé, à le considérer comme chose. Est-ce une chose à temps partiel ? Intermittente, incomplète, à éclipse ? Il se pourrait qu’une chose qui me porte ne m’apparaisse plus chose. Le lit, mais également la chaise, le fauteuil, le canapé, le tabouret, je les oublie dès que j’y suis allongé ou assis. Ils s’estompent en me soutenant, en portant mon poids, demeurant au-dessous, stables et secrets. Quand je quitte ma voiture, quand j’y reviens, je la vois comme une chose : boîte de tôles et de vitres, le long du trottoir. Mais dès que je conduis, c’est le prolongement de mon corps. Et le train ? Une chose sur le quai, pas une chose quand je suis passager. Et l’avion ! on est étonné, de le découvrir sur la piste si métallique et mécanique. Au-dedans, on est entraîné seulement dans la puissance pure de la vitesse. Dans le lit, tout le rapport à l’espace change. Et le rapport au temps ? Et les idées ? Est-ce qu’on a les mêmes convictions couché et debout ? Les mêmes sentiments ? Les mêmes raisonnements ? Personne ne peut être absolument assuré de pouvoir répondre « oui » ou « non » ! Tenez, dans l’endroit où vous travaillez habituellement, allongez-vous par terre. Contemplez le plafond, voyez le ras du sol. Est-ce vraiment le même monde que vous observez ? Que vous répondiez oui ou non, demandez-vous ce que signifie au juste le même monde ? Allongé, sur le lit ou le sol, ce que je vois de différent se raccorde-t-il à ce que je vois debout ? De quelle manière ? Où est le monde qui réunit les deux ? Est-il objet de croyance ou de perception ? Le lit, somme toute, c’est un vaisseau spatial. Il se tient entre deux mondes. (Extrait de Comment vont les choses ?)      

Le 19 mai 2015 à 08:52

Abattu de sang froid par sa compagne après avoir dit qu'il allait « au coiffeur » dans la voiture « à sa mère » 

C’est dans une petite bourgade aux alentours de Lille que l’affaire a débuté. Nadège Legrand, professeur de français dans un collège ne supporte plus les fautesde Bruno, son compagnon de vie et l’abat sur un coup de tête. Une faute d’accord décisive qui fait d’ores et déjà frémir les dyslexiques de la langue française. Ce mercredi matin, c’est l’affolement à Quesnoy-sur-Deûle, personne ne s’attendait à ce geste de la part de Nadège, « une fille du pays qui a toujours le mot juste pour chacun », comme aime à le souligner la boulangère qui l’a vue grandir, de la maternelle jusqu’aux études supérieures de lettres en passant par la Terminale L. « C’est vrai qu’elle parle avec des mots intelligents qu’elle met toujours dans le bon ordre ; c’est la seule que je connaisse comme ça dans le Nord Pas de Calais ». Nadège est réputée être une bonne enseignante, aimée de ses élèves, sévère aussi. Cette sévérité, c’est Bruno qui en aura fait l’expérience. D’après les sources, nulle querelle n’aurait précédé l’acte fatal. Selon le médecin légiste, la victime semble avoir été surprise de l’assaut de sa compagne. Une seule phrase aurait été fatidique. Des témoins oculaires rapportent la scène telle quelle : Bruno serait sorti de leur pavillon en s’avançant vers sa voiture, Nadège lui aurait crié quelque chose du perron, certainement pour s’enquérir de ce que ce dernier allait faire, Bruno lui aurait répondu quelque chose, que Nadège lui aurait fait répéter, et c’est à ce moment que Nadège aurait empoigné un des nains de jardin de la cour et aurait fondu sur Bruno en fulminant. De là, un bref mouvement de surprise de la part de Bruno, et une scène de carnage qui ne se serait achevée qu’une fois Bruno à terre. Ce qu’ils se sont dit, aucun des témoins n’est en mesure de le rapporter. Une histoire de jalousie certainement, qui aurait poussé au crime passionnel. Interrogée pendant sa garde à vue, c’est une Nadège sans remords qui explique : « Ça devait finir comme ça, je le savais. Depuis 7 ans, je le corrige nuit et jour, il ne fait aucun effort, là c’était de trop, je n’ai pas supporté.” Et qui nous donne la clef manquante, bien loin de l’hypothèse émise du crime passionnel : « Et à cet instant il m’a dit : « Je vais au coiffeur dans la voiture à ma mère ». Je lui ai fait répéter pour savoir si c’était de l’inattention, mais cela n’en était pas. Ce n’est quand même pas compliqué d’utiliser un génitif complément de nom exprimant la possession ! « Domus Ciceronis », la maison DE Cicéron. « Carrus Matris », le char DE ma mère, je ne vais pas répéter les mêmes choses indéfiniment. Je fais déjà cela toute la journée avec mes élèves, ce n’est pas pour le faire à nouveau en rentrant à la maison.” L’aplomb et le calme de Nadège ce jour là pour expliquer son acte laissent la police judiciaire et la population de la petite ville désarmées. Les fautes de grammaire auront rarement été autant punies par un professeur de français qu’en cette journée funeste. La Ville de Quesnoy-sur-Deûle a cependant su tirer une leçon de cet incident dramatique et est depuis la première ville de France consommatrice de Bescherelle. Le Gorafi Photo: iStock/art2media Kreativagentur 

Le 12 août 2011 à 13:31

Jeudi en me concentrant j'ai réussi à empêcher une feuille de tomber d'un arbre

Ce matin j'étais devant mon bol de porridge quand j'ai vu ma cuillère se lever toute seule, prendre du sucre dans le sucrier, le verser dans mon bol, mon couteau se lever, prendre du beurre dans le beurrier, tartiner mon pain, se lever le pack de jus d'orange, en verser dans mon verre, puis j'ai senti un tendre baiser sur ma joue. C'était ma femme, mais tout ça s'est passé si vite.Hier j'ai rencontré Mme Douglas. Elle m'a embrassé sur les lèvres en murmurant, toi mon chéri tu es fait pour l'amour. C'est en s'éloignant qu'elle me lança "je m'appelle Mme Douglas". Un soir, au cinéma, j'ai fait du plat à mon voisin en croyant que c'était une femme, alors qu'en réalité, c'était un chien. C'est lui qui me l'a dit, au moment où je m'apprêtais à l'embrasser, il m'a murmuré, je serai ta chienne. Un matin en me levant je me suis aperçu que mes cheveux avaient poussé dans la nuit. Ma femme en me voyant s'est écriée, Qui êtes-vous Monsieur, voulez-vous bien sortir de mon lit ! Mais chérie, c'est moi Jean, mes cheveux ont poussé dans la nuit! Mon mari n'a pas de barbe Monsieur, a-t-elle dit. C'est à ce moment-là que je me suis souvenu que je m'appelais Bernard. Jeudi en me concentrant j'ai réussi à empêcher une feuille de tomber d'un arbre. Je l'ai vue hésiter à mi-chemin du sol, vaciller puis remonter et se fixer au point exact de la branche d'où elle s'était détachée. Au printemps j'avais déjà hâté l'éclosion d'un bourgeon en lui prétendant que tout le monde était déjà sorti.  (A suivre)

Le 18 avril 2011 à 14:01

Je me suis fait couper la banane

Je ne l’avais jamais trompée. Des années de vie partagée, sans le moindre démêlé et pourtant… S’il est vrai qu’avec le temps, nos rapports aux tumultes échancrés se faisaient moins fréquents, jamais pour autant la lassitude de ces couples éplorés n’était venue enrayer notre petite complicité. Même à cran, rien ne pouvait altérer la dépendance de notre relation, pas même cette chute irréversible, signe d’un vieillissement de moins en moins latent.   Et pourtant… En ce petit matin ensoleillé de doux printemps, un aquilon volage souffla sur mes désirs sont air le plus défendu. Ce temps nouveau qui fait monter la sève, me plongea tout droit dans l’incommensurable corsage d’une charmante demoiselle. Elle que chaque matin, je croisais derrière sa vitre, sans prendre le temps de m’appesantir, devint soudainement pour moi l’attrait d’une nouvelle jeunesse.   Si peu éclatant paraissait son esprit, sublime en revanche était sa poitrine. Bien que ma timidité farouche et mon éducation puritaine me décontenancent au moindre string qui dépasse, je pris soudainement mon courage à deux mains et fis le premier pas. « Ce soir si vous voulez » me répondit-elle d’un large sourire au chewing-gum qui dépasse. Le soir venu,  je me rendis non sans une certaine appréhension au lieu dit du rendez-vous. Etais-je vraiment certain de la chose ? N’allais-je pas commettre là une bêtise impardonnable ? A peine me fit-elle entrer dans son salon que mes doutes se dissipèrent, elle qui pour me mettre à l’aise, me défit rapidement de mes affaires.   Je me retrouvai là, docilement allongé, enivré par la douceur sur ma tête de ses fines caresses, maîtrisant parfaitement bien la chose, elle me fit peu à peu vaciller, elle, penchée sur mon corps, moi, bercé par ses déhanchés et le formidable cliquetis de son voluptueux doigté. Impossible de reculer.  Sitôt l’acte achevé, elle m’interrogea sans ambages sur mon sentiment à propos de tout ce qui dépasse. Honteux, après un tel déshonneur, c’est à peine si j’osai me regarder dans la glace. Après tant d’années de fidélité, je me posai alors cette question, cette douloureuse question… Comment ai-je pu délaisser ma tondeuse à cheveux, pour aller me faire couper les tifs chez un quelconque coiffeur ?

Le 27 juillet 2013 à 09:20

L'objet du délire #9

Malédiction, plus que deux minutes.

Malédiction, plus que deux minutes, vite, courir, porter les enfants, les valises et le deuil de la voiture 3, pourquoi, pourquoi faut-il que ce soit toujours la voiture 19 et jamais la 3, pourquoi faut-il toujours galoper sur ce quai long comme une autoroute, charrier les choux et les sacs et le poids de la rage, toujours la voiture 19, toujours, pourquoi, pourquoi le serveur de la SNCF ne délivre-t-il que de la 19, jamais de 3, à la rigueur de la 4, pourquoi, pourquoi y a t-il quatre façons de glisser ses billets dans la machine à composter et pourquoi est-ce seulement la dernière qui fonctionne, toujours, pourquoi, et qui sont ces élus déjà assis à leur place en 2, 3 ou 4, que faut-il faire, avec qui faut-il coucher, faut-il toujours courir, encore, même en vacances, et dépasser les amoureux soudain esseulés sur le quai, les gens bien installés derrière le double-vitrage de leur condescendance, le regard en biais du contrôleur tandis que la trotteuse accélère sa course sur l'horloge suspendue, et ce pigeon qui s'en fout des trains et des montres, il picore de la merde en miettes et ne se demandera jamais pourquoi la voiture 19 est toujours au bout du bout du monde, et moi je cours, je cours sur un gigantesque point d'interrogation, pourquoi, pourquoi personne n'a jamais pensé à installer des putain de tapis roulants comme dans les aéroports, pourquoi on ne placerait pas une fois sur deux la voiture 19 en tête de train pour que ceux de la 3 découvrent les plaisirs du sprint, pourquoi faut-il toujours courir comme un dératé, porter les valises et ce sentiment de culpabilité ? Parce que t'es toujours à la bourre, crétin des Alpes.

Le 14 août 2011 à 08:54

Plaisir tarifé

Le grand oral

Avez-vous déjà, lors d’une soirée, subi des propos sans esprit, truffés de lieux communs ? Passé une soirée solitaire dans un hôtel d'affaires ? Si vous avez connu cette misère intellectuelle, vous comprendrez que j'envisage sérieusement de créer une agence de prostitués de la conversation. Voilà, c'est dit. Imaginez : pas de contraintes, pas d'ajustement. Un simple coup de fil et voilà qu'arrive pour une heure, un soir ou une journée, quelqu'un capable de bavarder, à la demande, sur un mode amusant et cultivé. Il vous suffit d'exprimer votre fantasme : "à la Wilde", "à la Guitry", "à la Hagège"... Histoire, astronomie, gastronomie, philosophie, actualités, j'aurai les meilleurs causeurs à vous proposer : expressifs, dotés d'une voix splendide et d'un  énorme champ lexical, avec une diction très excitante. Je pourrai même les fournir pour des occasions spéciales : pédants pour gâcher les soirées de vos concurrents, complaisants pour mettre à l'aise vos invités timides, voire potiches en écoute passive pour tenir loin de vos hôtes les raseurs avérés.  Et pour les tête-à-tête, tout ce qui vous fera plaisir. Bien sûr, la prestation sera coûteuse car mes protégés auront de gros frais de documentation. Et puis, attention, les extras, ce sera plus cher : si vous êtes fétichiste et avez besoin d'accessoires, il faudra payer un supplément pour les dictionnaires et livres d'art. Mais quand vous aurez connu le plaisir d'avoir les méninges en ébullition, l'esprit à vif et la curiosité à son apogée, je suis sûre que vous serez prêts à y mettre le prix.  Je suis Baronne Samedi et vous m'appellerez Madame quand j'aurai fait fortune avec ce nouveau marché.  D'ailleurs, j'envisage déjà de l'élargir à la cyberconversation.

Le 20 mai 2015 à 09:10

Entre un chat et un canapé il faut choisir

A force de voir mon chat faire ses griffes sur mon canapé j’ai fini par l’abandonner. Comme ça, un soir, sur un coup de tête. Je sais que c’est moche, mais n’allez pas croire que je l’ai fait sans aucune compassion.   Le plus difficile a été de le faire rentrer dans la voiture, comme s’il se doutait de quelque chose, à moins que ce ne soit parce qu’il faisait nuit et que je n’y voyais pas grand chose contrairement à lui. J’ai commencé à rouler sans la moindre idée d’où aller, la seule chose à laquelle je pensais était de partir le plus loin possible, m’assurer qu’on ne puisse pas me le rapporter, suffisamment loin pour ne pas être tenté de faire demi-tour au moment venu où le remord viendra ronger le vide de la banquette arrière et de ma solitude annoncée.   Je jetais de temps en temps un regard dans le rétroviseur pour m’assurer qu’il était bien attaché et ne se fasse pas la malle au moindre virage serré. Après une bonne heure de trajet, j’ai fait ce que tout le monde aurait fait à ma place à ce moment là, je me suis arrêté sur une aire d’autoroute. J’ai fait le plein d’essence et je suis reparti.   Lorsque je me suis retrouvé suffisamment loin, là où le paysage autoroutier vous offre ce qu’il y a de plus ennuyeux à regarder et que le son de la radio n’émet plus que d’inaudibles grésillements, j’ai fini par emprunter la première sortie qui venait avant de m’arrêter quelques kilomètres plus loin, dans un endroit à première vue idéal, en plein milieu des bois.   D’ici on pouvait apercevoir quelques étoiles et la nuit était agréablement froide. Je l’ai sorti de la voiture avec cette fois-ci beaucoup moins de précautions qu’au départ. Je l’ai lâché là, en pleine nature, sans même me retourner, pressé de repartir de peur d’être rattrapé par la culpabilité.   Lorsque je suis arrivé chez moi, quelle ne fut pas ma surprise de trouver mon chat qui m’attendait sur le pas de la porte. J’étais persuadé de l’avoir laissé à l’intérieur tout à l’heure en partant. En tout cas, il n’avait pas l’air plus contrarié que cela de ne plus avoir de canapé à lacérer.   Les chats s’accommodent facilement de l’absence de leurs maîtres, si vous ne leur donnez pas à manger, ils vont chez le voisin ou bien ils bouffent vos plantes tandis que le canapé peut lui se laisser mourir. Je ne sais pas encore si je reprendrais un jour un canapé, mais si cela devait arriver et que j’ai encore mon chat, ce sera forcément un canapé déjà amoché, un canapé soldé, un canapé dégriffé.

Le 11 juin 2013 à 10:01

Lyon : Une jeune fille choquée après que son copain a raccroché le premier 

LYON – Une jeune fille a été fortement choquée ce matin après un échange téléphonique avec son ami, demeurant à Saint-Étienne, qui a été le premier des deux à raccrocher. Surprise, elle tente encore de comprendre les raisons qui ont pu le pousser à un tel acte. Reportage. Un banal coup de fil qui vire au psychodrame La journée s’annonçait pourtant belle ce dimanche dans la capitale des Gaules. Juliette, 17 ans, appelait son ami, Éric à Saint-Étienne. Soudain, c’est le drame. Alors qu’ils sont sur le point de terminer leur conversation, le jeune homme sans histoires prend l’initiative de raccrocher le premier. « Je venais juste de lui dire au revoir, j’ai eu à peine le temps de lui dire “Allez, à trois on raccroche ? 1, 2 , 3” puis, plus rien ». En couple depuis plus de six mois, Juliette a déclaré ne pas comprendre les raisons d’un tel geste lors d’une conférence de presse. Selon elle, « Éric est quelqu’un de très équilibré, je ne comprends pas ce qui s’est passé ». Du côté du jeune homme, qui a refusé dans un premier temps  de répondre aux questions des journalistes, ce sont les parents qui se sont exprimés. Selon eux, « la conversation a été très correcte, il n’y a eu aucune volonté de heurter ou de choquer de la part d’Éric ». Une source proche du dossier précise « Il n’y a aucune raison de croire qu’Éric a agi sur un coup de tête ». Toujours selon les enquêteurs, il semblerait surtout que le garçon n’ait fait qu’exécuter une demande de Juliette. Selon les proches du couple, ce n’est pas la première fois qu’Éric se comporte de manière désordonnée : «Lors d’une sortie, il y a plusieurs semaines, Juliette aurait plaisanté en lançant “Et si on se faisait un restaurant” ». Éric l’aurait alors amenée dans un restaurant proche, ils y auraient “plutôt bien mangé”. Une impulsivité qui pourrait expliquer le drame d’hier. Dans l’immédiat, la jeune fille a préféré rester avec sa famille et a annoncé qu’elle ne ferait pas d’autre déclaration à la presse. Joint par téléphone, Éric nous a dit ne pas vouloir s’exprimer sur le sujet avant de raccrocher, une fois de plus, en fin de conversation. Le Gorafi Illustration : casenbina /  iStock  

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