Allan Barte
Publié le 13/04/2012

Mythomane


Lors de son discours à Caen, Nicolas Sarkozy a prétendu s'être rendu à Fukushima après le drame, alors qu'il n'avait fait qu'une halte de 3 heures à Tokyo, soit à 250km du lieu de la catastrophe, vingt jours après le Tsunami.
Allan Barte est né il y a quelques temps, quelque part entre Hanoï et Kergrist-Moëlou.
Après des études de Droit à la "one again" et un Master en communication politique, il s'oriente très logiquement vers la Bande Dessinée et le scénario de dessin animé. 

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Le 4 mai 2011 à 10:30

Mille colombes au Fouquet's

Entretien avec Christophe Alévêque

Franco Bolli : Alors les mille colombes, qu’est-ce que c’est ? Christophe Alévêque : C'est un mouvement de résistance ludique né le 6 mai 2007 à 23h15 suite à l’apparition de Mireille Mathieu sur la place de la Concorde. Nous étions devons nos écrans de télévision et là on s’est retrouvé avec Mireille Matthieu, Enrico Macias, Gilbert Montagné et Jeane Manson. On a cru qu’on était en mai 60 mais non, on était en 2007. Et quand l’icône des Japonais a décidé de chanter « mille colombes » là  je me suis dit « ça commence très très mal, c’est le début d’une longue série. » Et effectivement, ça a été le cas : la première grosse connerie d’une longue série. Ensuite, il y a eu la soirée au Fouquet’s, alors on a décidé de grouper les deux et de faire une sorte de madeleine de Proust mal digérée : le Fouquet’s  + Mireille Mathieu = mille colombes. Tous les ans, on se réunit pour fêter l’anniversaire du petit devant le Fouquet’s. Et  cette année, c’est les 4 ans. FB : Cette édition pourrait être la dernière ? CA : Normalement, c’est le dernier anniversaire du Petit devant le Fouquet’s, étant donné que le 6 mai 2012 sera le deuxième tour des présidentielles mais on n’est à l’abri de rien. Cette année, il y aura les classiques : on va chanter faux tous ensemble, il y aura une fanfare, un gâteau d’anniversaire, une distribution de billets de 500 euros pour relancer le pouvoir d’achat et puis quelques surprises. Il est possible que je fasse une tentative d’immolation. FB : Comment se sont déroulées les premières éditions ? CA : Ce qui est important, c’est qu’on ne fait pas ce rassemblement pour se compter : c’est un geste, une réaction. La première année, on était 50 devant le Fouquet’s et on a ri autant sinon plus que les autres années. L’idée, c’est de faire un pied de nez devant cet endroit qui est une sorte de succursale de l’Elysée. On n’a jamais été emmerdé par les forces de l’ordre. Les responsables du Fouquet’s ne peuvent rien dire : le trottoir ne leur appartient pas et ce n’est pas ça qui va leur faire perdre leur clientèle de Japonais. La première année, c’est limite si le type des RG n’est pas venu chanter les mille colombes avec nous. Ce n’était pas l’heure et l’endroit pour lui mais ce n’est pas le cœur qui lui manquait. La première année il y avait 2 ou 3 cars de CRS mais ils ont compris que c’est un mouvement de résistance ludique et qu’on n’est pas là pour foutre la merde. FB : Quel est le message que vous souhaitez faire passer ? CA : Le message politique qu’il y a derrière tout ça, c’est de résister en se moquant d’eux et puis le fait de le répéter, ça permet de ne jamais l’oublier. Ils ont essayé d’effacer ce moment du concert de la Place de la Concorde  qui était pathétique à mourir. Le Fouquet’s qui était le premier geste d’une grande série de maladresses du Président de la République, ils ont essayé de le gommer plusieurs fois. Nous, on est là pour le réécrire à chaque fois qu’ils veulent l’effacer. FB : Avec ce genre d’actions, ne courez-vous pas le risque de vous fermer des portes au niveau des médias ? CA : Je fais ce que je considère comme mon métier de pitre social jusqu’au bout. Certainement, ça me ferme des portes mais tant pis. Je trouve que l’époque est apathique, consensuelle, lisse. Tout le monde est dans la peur et dans l’angoisse et c’est ce que j’essaie de dénoncer donc  si je ne suis pas le premier à le faire, il y a un truc qui merde. FB : Si Nicolas Sarkozy est réélu, pourriez vous accepter un Ministère d’ouverture ? CA : Il y a un peut-être un Ministère que je pourrais accepter, c’est celui de la suppression de l’élection présidentielle. FB : Quelle alternative proposez-vous? CA : On peut penser à une forme de constituante. On vit dans une sorte de monarchie républicaine et un seul homme porte beaucoup trop de pouvoirs et de puissance dans ce pays donc si on tombe sur le mauvais comme c’était le cas il y a 4 ans, ça peut finir en catastrophe. Il faudrait un peu plus de pouvoir à l’Assemblée nationale et répartir un peu plus la démocratie entre tout le monde. FB : il ne s’agit pas pour vous d’un rejet de la politique en tant que telle ? CA : Pas du tout. Je n’ai jamais dit « les hommes politiques sont tous pourris ». Disons qu’il y a une certaine odeur qui se dégage.  S’ils arrêtaient de faire des conneries, on arrêterait de les répéter. Je crois beaucoup en la politique, je pense que c’est quelque chose de sérieux mais qui est dévoyé depuis quelques années. La Présidentielle c’est devenu un show médiatique. Pour la dernière élection, le débat d’idées était inexistant. C’est des batailles  d’images, de slogans, de paquets cadeaux ; ce qu’il y a à l’intérieur, tout le monde s’en fout un peu. Mais il y quand même clairement une différence entre la droite et la gauche. Le problème après, c’est dans l’application. FB : Et si des partis de gauche vous proposaient de participer à des meetings de soutien ? CA : Je n’irai jamais à un meeting de soutien. Je ne suis pas militant, pas encarté, je suis un homme libre. C’est pour ça que le 6 mai, il va y avoir une surprise. Il est possible qu’à un moment donné, après avoir mûri une réflexion jusqu’à la pourrir, Super Rebelle décide de faire son parcours de son côté et de se présenter à l’élection présidentielle. Pour le moment, j’essaie d’être totalement investi et de consulter tout le monde :  les oracles, ma mère, mes voisins et tous les membres de mon parti politique. Sur le site des mille colombes (http://lesmillecolombes.com/), ça va continuer après le 6 mai. Tout dépend de si je vais au bout ou pas mais pendant un an, il y aura encore plein de choses à faire. FB : Un message pour les lecteurs de ventscontraires.net ? CA : Je compte sur les lecteurs de ventscontraires.net pour la suite, d’autant plus qu’il y aura un spectacle au Rond-Point sur les présidentielles du 10 avril jusqu’au 6 mai. Je participerai beaucoup à ventscontraires.net et je demanderai aussi beaucoup de participation de la part des internautes.

Le 16 janvier 2011 à 10:46

Le cercle des indignés

La deuxième décennie du nouveau siècle avait débuté avec un petit bouquin  de 24 pages d’un vieillard plus que digne qui enthousiasma tout le pays en même temps qu’était diffusé un énième sondage inepte classant ses habitants champions du monde des pessimistes. On aimait bien se distinguer dans l’hexagone et on accueillit ces deux nouvelles avec une jubilation blasée. Indignez-vous qu’il disait et tout le monde l’avait pris au mot. Le monde à feu et à sang n’intéressait pas vraiment ; on s’indignait surtout de ne pas être suffisamment pris en compte  dans l’échiquier de nos vies rétrécies, via les réseaux sociaux où chacun y allait de sa cause, en un clic sur une conscience en berne. Sur les lamelles molles d’un microscope daté, on plaçait ses mesquines préoccupations au centre des éternelles lamentations. « Je m’indigne donc je suis », formule typiquement française et purement rhétorique s’en tenait là. Peu importait la cause, il y en avait tant, disait le patriarche et comme cette fois on se devait de saluer avant l’issue fatale l’homme auréolé de la rumeur qu’il avait participé à l’élaboration de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (excusez du peu) on ne pouvait raisonnablement pas passer à côté de cette aubaine là. Alors on s’indignait comme autrefois les Shadock pompaient, à hue et à dia. L’année se plaçait sous l’augure de débats creux et insipides annonçant une élection dont on se demandait à quoi elle pouvait bien rimer. Puisque l’ennemi avait été identifié, que l’on s’apercevait avec horreur de l’inutilité crasse des politiques face à ce monstre tentaculaire, on s’indignait. Puisqu’on avait maintenant un auditoire, certes illusoire, on se déplaçait de mur en mur pour annoncer la bonne nouvelle : indignez-vous ! 153 amis aimaient ça. Puisqu’on ne pouvait raisonnablement admettre nos solitudes emplies d’angoisse, on propageait la bonne parole : indignez-vous ! 168 amis aimaient ça. Puisque la promesse infâme de visibilité, d’ubiquité, d’universalité et toute autre tasse de thé semblaient à notre portée, on colportait cette parabole : indignez-vous ! 392 amis aimaient ça. Au même moment, à un jet de pierre de nos côtes méditerranéennes, personne ne s’indignait des massacres perpétrés contre des arabes affamés, des étudiants bâillonnés, des marchands ambulants n’ayant plus rien à vendre. On ménageait la susceptibilité des dirigeants installés en tenant discrètement une morbide comptabilité. Surtout, on s’en fichait royalement de ces basanés, on avait notre lot de haine ravalée. Alors on s’indignait comme on pissait quand Brel pleurait sur les femmes infidèles…Illustration : Nicolas Sarkozy et Zine El-Abidine Ben Ali

Le 12 octobre 2010 à 10:00

Manuel de communication à l'usage des méchants

Leçon 2 : le déni

La règle est simple, ne jamais avouer. Là où ça se complique un peu, c’est qu’il ne faut pas se laisser enfermer dans ses propres mensonges. L’astuce à garder en tête, c’est qu’il ne faut nier que l’essentiel, et pinailler sur les détails.   Exemple numéro 1 « Vous avez été flashé à 210 km/h. Reconnaissez vous les faits ? – Désolé monsieur l’agent, mais je ne pense pas avoir roulé si vite. Je ne peux pas reconnaître une telle infraction. – C’est pourtant écrit là sur le radar Et en effet, un 210 clignote en gros chiffres rouges sur un écran qu’on vous pointe sous le nez. – Peut-être qu’il ne marche pas bien. »   Exemple numéro 2 « Tu avais bien des boulettes de shit dans tes poches, non ? – Non. Je vous ai dit. C’était pas mon pantalon, j’ai dû me tromper en m’habillant. Y a plein de copains à mon frère qui sont venus dormir à la maison hier soir. »   Exemple numéro 3 « Vous continuez à prétendre que vous ignorez tout des virements qui ont été effectués ces derniers mois sur votre compte en banque ? – C’est ma femme qui gère les comptes à la maison, monsieur le juge. »   Les exemples pourraient être multipliés à l’infini :« Je n’ai pas connaissance d’un tel fichier. »« Nous n’avons jamais autorisé ce trader à investir autant d’argent sur des marchés à risques. »« Je parlais des Auvergnats… »

Le 9 mars 2011 à 11:49

"L'héritage chrétien" de la France

La crise de foi du Président

"Il y a près de mille ans, des architectes inspirés qui ne disposaient pas d'autres moyens techniques que leur talent et que leur foi eurent l'idée folle de jeter dans le vide la nef de leur église pour l'affranchir des contraintes naturelles qui la bridaient et faire ainsi de ce chaos volcanique originel du Mont Anis, le point d'appui d'un formidable viaduc spirituel lancé vers le Ciel. » Nicolas Sarkozy, Le Puy-en-Velay, jeudi 3 mars 2011Que de contorsions pour célébrer la cathédrale du Puy-en-Velay et les "racines" chrétiennes d’une France qui tarde, manifestement, à se débarrasser de la mauvaise herbe lepéniste. Le discours a été attribué à Camille Pascale, nouvelle "plume" présidentielle, qui signe avec éclat son arrivée. Henri Guaino avait déjà poussé le Président sur la pente glissante de "l’homme africain sorti de l’Histoire", son successeur le téléporte en 3D, là où une nef d’église est jetée dans le vide tout en étant lancée vers le ciel comme une sorte de viaduc. Les architectes de l’édifice n’auraient eu pour "moyens techniques" que leur talent et leur foi : c’est oublier les petites mains, ou si l’on préfère les gros bras qui se sont coltiné les lourdes pierres à monter sur le pic surplombant la ville, et qui ont manié ensuite la truelle ou le ciseau. Il était dans un tel état, le plumitif, qu’il a cru voir des inscriptions en "langue soufique" sur les portes de la cathédrale, une "langue" inconnue à ce jour. Mais du coup il a oublié que si les pèlerinages du Moyen-Age partaient du Puy-en-Velay, certaines croisades aussi.

Le 5 août 2010 à 17:29

La femme et l'enfant assises sur le banc

(Chose vue)

La femme et l’enfant patientent sous l’auvent. Le bus. Son arrivée. L’enfant parle à la femme. La femme répond à l’enfant. La femme acquiesce aux propos de l’enfant. L’enfant narre des choses, d’autres très inventées très vraies très belles. L’enfant parle de la peur. L’enfant eut peur aujourd’hui. L’enfant eut peur cette nuit. La femme dit à l’enfant que les choses qu’elle raconte sont fausses ; elles n’existent pas. L’enfant réplique qu’elle sait, l’enfant sait ce qu’elle dit ; les choses elle les vit. L’enfant jette un regard noir sur la femme. L’enfant se lève. L’enfant saute du banc au sol. Plutôt, elle s’aide des deux mains qu’elle appuie, les paumes bien à plat, sur le banc. L’enfant pousse avec les mains, se soulève et d’un mouvement du bassin elle se retrouve sur ses pieds et fait face à la femme. La posture de l’enfant est crâneuse. L’enfant se tient les jambes un peu écartées, les mains maintenant sur les hanches et le menton vers le Bosphore d'Almásy. L’enfant répète encore ses mots. La femme sourit. La femme se moque de l’enfant. La femme tend la main vers l’enfant. L’enfant recule. L’enfant ne veut de la méchante délicatesse de la femme ; l’enfant ne ment pas. L’enfant insiste. La femme n’écoute plus l’enfant. La femme se lève, s’approche du bord du trottoir, et observe le bus à l’arrêt devant le sémaphore à quelques mètres de l’auvent transparent. La femme prend de force la main de l’enfant qui ne veut pas.

Le 23 avril 2013 à 08:34

Jérôme Cahuzac mentait à ses enfants à Noël depuis des années

Ce sont des enfants effondrés. Leur père a non seulement menti à la nation, à la tribune de l’Assemblée et dans une émission de RMC, mais il a aussi menti à ses propres enfants, et ce pendant plusieurs dizaines d’années. « Il nous disait, il va passer ce soir et tu auras des cadeaux. Tout était faux. C’était lui qui mettait les cadeaux  ». Marjorie Cahuzac est toujours sous le choc. Après les révélations de son père, les enfants de Jérôme Cahuzac ont également reçu une lettre. Dans celle-ci, il déclare là aussi avoir menti à sa famille chaque Noël et s’en excuse. « Que l’on mente dans une émission de Jean-Jacques Bourdin et à l’Assemblée nationale est une chose. Mais qu’il ait en plus menti à sa propre famille, je ne peux l’accepter » a pour sa part affirmé Jean-Luc Mélenchon sur son compte Twitter. Selon la lettre envoyée ce week-end, Jérôme Cahuzac se défend et affirme avoir cédé à la pression populaire. « J’ai vu d’autres parents le faire, je ne pensais pas à mal. Tout le monde le faisait autour de moi ». Plus loin, l’ancien ministre regrette amèrement et demande pardon et  révèle l’entendu du mensonge : « Non, il n’a pas de renne ni une grosse veste rouge. Il ne vit pas non plus au Pôle Nord le reste de l’année ». Selon ses propres dires, il affirme avoir acheté les jouets dans des zones commerciales lorsque ses enfants étaient à l’école. Marjorie a cependant annoncé qu’elle pardonnait à son père « J’avais des doutes, je me disais que c’était incroyable que quelqu’un avec qui on n’a aucun contact sache tout de notre vie et nous donne exactement les cadeaux qu’on souhaitait ». Et d’ajouter. « Et à chaque fois il avait vu juste, c’était incroyable. Aujourd’hui je me rends compte à quel point mon papa m’aimait en fait et je lui en suis reconnaissante ». Mais cet aveu vient lever d’autres questions et peut-être d’autres mensonges familiaux, enterrés. Ainsi en 1988, les enfants déplorent l’étrange disparition de Cabot, un berger allemand âgé de 15 ans. À l’époque, Jérome Cahuzac aurait affirmé à ses enfants « qu’il était parti au pays des chiens ». Et Marjorie de s’interroger «  En grandissant il est clairement apparu que nulle part il n’existe de pays des chiens. Alors je veux savoir, où est Cabot, va-t-on le revoir un jour ? » Le Gorafi Illustration: wikicommon / Cyclotron

Le 12 juin 2010 à 10:44

« L'idée que je pourrais "dealer", entrer dans une manoeuvre avec qui que ce soit, est une idée enfantine ! »

François Bayrou, La Croix, 9 juin 2010

L’idée que François Bayrou se fait d’une idée enfantine a de quoi affoler dans les maternelles. Il viendrait naturellement à l’esprit des mioches, le commerce des substances opiacées et les roueries de la politique ! On les croit scotchés devant les Télétubbies,  ils lisent en douce Millenium ! A moins que l’évocation des noirceurs enfantines ne soit qu’une manière de masquer ses propres turpitudes, en l’espèce deux rencontres discrètes avec un Nicolas Sarkozy contre lequel il était entré « en résistance ». Le  régime n’en a pas été plus ébranlé que ça,  tandis que le capital de voix constitué par François Bayrou en 20O7 se dilapidait au fil des élections. Seul réconfort, Nicolas Sarkozy commence à faire une allergie au Nouveau Centre – les Iagos du Modem - depuis qu’un des siens a des démangeaisons présidentielles. Pour le président de la République en quête de réélection mieux vaut un centriste qui braconne à gauche, qu’un centriste qui déconne à droite. Pour le président du Modem un petit espace s’ouvre alors pour revenir dans le jeu de son ancien camp sans changer de maillot. Un enfant de cinq ans le comprendrait. Justement, François Bayrou a une trop haute opinion de son destin pour le laisser à portée des enfants. Une intelligence aboutie est demandée à quiconque prétend interpréter ses choix. Le Modem bientôt interdit aux moins de 18 ans ?

Le 25 août 2010 à 08:17

Le parti du Chien à deux queues (Magyar Kétfarkú Kutya Párt)

Carte postale de Budapest

"Il est si mignon, il ne va pas te voler !"Voteriez-vous pour le nouveau parti dont les affiches ont envahi Budapest cet été ? Ce toutou à cravate qui rassemble bien visiblement sa duplicité dans une jolie double queue, promet la vie éternelle, le droit de vote aux animaux, la bière gratuite, l'abrogation des impôts, l'ouverture de relations diplomatiques avec les extraterrestres, l'entrée des virus au Parlement (sous un espace vitré pour éviter la contagion), une réforme de la météo avec neige en hiver sauf sur les routes nationales, le Rallye de Monte Carlo en Hongrie... "Le MKKP est fondamentalement différents des autres partis au sens où nos promesses ne sont clairement que des promesses. C'est un programme rationnel et urgent  pour faire décoller le pays. C'est la seule option raisonnable.", précise le programme du Chien à deux queues hongrois. Après les Turcs, les Habsbourg, une dictature fasciste qui fait alliance avec les Nazis et enfin l'occupation soviétique, les Hongrois n'expérimentent vraiment la démocratie que depuis la chute du mur. En donnant des gros coups de volant à chaque élection. Des virages de plus en plus rageurs, au vu des tombereaux de promesses non tenues par les partis qui se sont succédés au pouvoir. Cette année, le pays a fait un tête à queue à droite : les électeurs viennent de confier tous les leviers à Viktor Orban, un libéral nationaliste très sarkozyste dans sa manière de monopoliser le pouvoir. Son opposition de centre gauche s'est volatilisée au profit d'un nouveau parti populiste d'extrême droite ouvertement antisémite et bouffeur de Roms, le Jobbic ("Y'a bon à droite"). A ceux qui ne savent plus à quel bulletin se vouer, le parti du Chien à deux queues veut apporter un peu d'air frais en présentant ses candidats à la mairie de Budapest et de Szeged aux très prochaines élections municipales. Ils sont sans doute encouragés par la victoire du comique islandais Jon Gnarr à la mairie de Reykjavik en juin dernier. Après le crash qui a rendu visible à tous les Islandais la collusion entre finance et politique, son "Meilleur Parti" s'est imposé en proclamant : "Un seul Père Noël pour faire des économies, un ours polaire pour le zoo de Reykjavik, Disneyland à l’aéroport, un Parlement sans drogues d’ici 2020".Des promesses dont pourrait s'inspirer Eva Joly avec son projet de "déprofessionnalisation de la politique"...

Le 11 avril 2010
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